Le nombre trois est hautement symbolique pour le Franc-Maçon. Il ouvre le début de son aventure initiatique. La plupart des Francs-Maçons respectueux de l’état, sont en convergence avec la devise de la République, « Liberté, Égalité, Fraternité. » nombre d’entre eux se sont battus, pour la défendre après l’avoir initiée. Cette devise issue du siècle des Lumières résonne dans les Loges et dans les cœurs. Elle reste un but à atteindre et à protéger.
La Liberté est un de nos biens communs et force est de constater que nous n’en manquons pas, nous pouvons circuler, nous exprimer, la diversité est reconnue, admise et respectée. Nous payons souvent très cher cette Liberté, faut t’il pour autant la réduire, sauf temporairement pour protéger notre intégrité physique et morale, sans la laisser aux mains des extrêmes liberticides, ne pas confier ce bien précieux à des irresponsables.
La deuxième partie de ce triptyque, l’égalité reliée par une charnière si forte à la Liberté a toute sa place, elle s’inscrit dans tous les domaines essentiels qui fondent notre société au premier rang desquels se trouve le droit d’accès à la santé, puis le droit à l’éducation, à la solidarité nationale sous réserve de faire partie de cette société, d’y adhérer volontairement et respecter le contrat social.
L’égalité impose une vigilance active pour ne pas sombrer dans l’égalitarisme qui à coup sûr sonnera le glas de notre Égalité Républicaine. Un ascenseur n’est pas conçu seulement pour descendre dans le sous-sol, mais surtout pour monter dans les étages, on veillera donc qu’il ne tombe pas en panne. On ne construit pas, on ne s’améliore pas avec un processus de régression planifié, c’est faire le choix de la facilité. Il faut aider les plus faibles à progresser et non les plus forts à se mettre à un niveau plus bas, vaste débat !
La Fraternité, troisième partie indissociable de notre devise est mal en point. Notre société individualiste, égoïste, est sur la voie du communautarisme. Les vocables de Frères et de sœurs sont trop souvent réservés aux membres, d’une communauté, d’une religion ou à la sphère familiale. Cette notion universelle issue du siècle des Lumières et portée par les Francs-Maçons doit éclairer le monde entier et pas seulement les bons Frères.
Notre Fraternité asservie sur l’autel de l’individualisme a perdue son cœur, elle s’est diluée dans le sponsoring, le mécénat, les oboles variées, versées sans contrôle et qui enorgueillissent les donateurs, c’est de l’ostentation souvent surmédiatisée, certes souvent nécessaire, elle ne doit être que l’accessoire, le surplus, le supplément de Fraternité, mais non l’essentiel. La Fraternité ne peut se réduire pour les plus faibles à régler leurs impôts et aux plus aisés à renforcer leur image. La Fraternité est un tout, une attitude, une habitude, une constante attention à l’autre.
Le Franc-Maçon connaît la manière de donner, et sait ne pas attendre de récompense.
C’est donc la Fraternité qui manque le plus et c’est elle qui assurera l’équilibre de ce triptyque, sans Fraternité pas d’Égalité, sans Égalité pas de Liberté.
Jacques Attali écrit : « Trouver du bonheur à aider l’autre.. » pour une réalisation personnelle. Le bonheur est souvent un horizon qui sans cesse nous échappe, mais à coup sûr mon ami, mon Frère le partage sous toutes ses formes mettra la joie dans nos cœurs.
JF.