En ce dimanche comme tous les ans nous fêtons nos mères, nos mamans. Le Franc-Maçon à un rapport particulier avec les éléments, il a commencé son parcours initiatique dans le ventre de la terre, puis s’est purifié par l’eau source de jouvence, il a senti passer en lui le souffle du Grand Architecte, qui a permis sa régénération par le feu spirituel.
Ce voyage l’a mené dans « sa loge mère », il a trouvé sa place dans cet œuf, dans ce vase alchimique. Le Franc-Maçon connaît l’ambivalence des éléments s’il est né de la terre, il sait qu’il y retournera le moment venu, la terre c’est être, c’est naître et mourir.
Aujourd’hui notre mère nous inspire ce qu’elle a de plus sublime, elle incarne l’amour, cette force vitale universelle. La mère, notre mère est le refuge pour vaincre toutes les tempêtes de la vie. Nous devrions réfléchir en cette période propice aux changements à ce qu’il y a d’intemporel et qui constitue le socle de nos sociétés au delà des modernités éphémères par nature. Quelles sont les planches de surf, les plus solides pour passer les vagues de la vie fussent telles déferlantes.
Ceux qui ont le privilège d’êtres aimés, sont heureux. Et quel plus beau témoignage d’amour que le regard de la mère qui contemple son enfant.
Notre mère aujourd’hui c’est Diane, Ana, Minerve, celle qui permet l’harmonie avec les forgerons que nous sommes, sans elle nous ne pourrions atteindre l’Or spirituel.
Bonne fête à toutes nos mères.
JF.
Il y avait Rundle, le chef de gare,
Beazelay, des voies et travaux,
Ackman, de l'intendance,
Donkin, de la prison,
Et Blacke, le sergent instructeur,
Qui fut deux fois notre Vénérable,
Et aussi le vieux Franjee Eduljee,
Qui tenait le magasin "Aux Denrées Européennes".
Dehors, on se disait : « Sergent !, Monsieur !, Salut !, Salaam ! »,
Dedans, c'était : « Mon Frère », et c'était très bien ainsi.
Nous nous rencontrions sur le Niveau et nous nous quittions sur l'Equerre,
Moi, j'étais Second Diacre dans ma Loge-Mère, là-bas !
Il y avait encore Bola Nath, le comptable,
Saül, le Juif d'Aden,
Din Mohammed, du bureau du cadastre,
Le sieur Chuckerbutty,
Amir Singh, le Sikh,
Et Castro, des ateliers de réparation,
Le Catholique romain !
Nos décors n'étaient pas riches,
Notre temple était vieux et dénudé,
Mais nous connaissions les anciens landmarks
Et les observions scrupuleusement.
Quand je jette un regard en arrière,
Cette pensée souvent me revient à l'esprit :
Au fond, il n'y a pas d'incrédules,
Si ce n'est peut-être nous-mêmes !
Car tous les mois, après la tenue,
Nous nous réunissions pour fumer
(Nous n'osions pas faire de banquets
de peur d'enfreindre la règle de caste de certains frères)
Et nous causions à cœur ouvert de religions
Et d'autres choses
Chacun de nous se rapportant
Au Dieu qu'il connaissait le mieux.
L'un après l'autre, les Frères prenaient la parole
Et aucun ne s'agitait.
Jusqu’à ce que l’aurore réveille les perroquets
Et le maudit oiseau porte-fièvre ;
Comme après tant de paroles,
Nous nous en revenions à cheval,
Mahomet, Dieu et Shiva
Jouaient étrangement à cache-cache dans nos têtes.
Bien souvent depuis lors,
Mes pas errants au service du gouvernement,
Ont porté le salut fraternel
De l'Orient à l'Occident
Comme cela nous est recommandé,
De Kohel à Singapour.
Mais comme je voudrais les revoir tous
Ceux de ma Loge-Mère, là-bas!
Comme je voudrais les revoir,
Mes Frères noirs ou bruns,
Et sentir le parfum des cigares indigènes
Pendant que circule l'allumeur,
Et que le vieux limonadier
Ronfle sur le plancher de l'office,
Et me fait retrouver Parfait Maçon
Une fois encore dans ma Loge d'autrefois.
Dehors, on se disait : « Sergent !, Monsieur !, Salut !, Salaam ! »
Dedans, c'était : « Mon Frère », et c'était très bien ainsi.
Nous nous rencontrions sur le Niveau et nous nous quittions sur l'Equerre,
Moi, j'étais Second Diacre dans ma Loge-Mère, là-bas !
RUDYARD KIPLING.
Belle chanson pour les mamans