Le grand Georges, le fidèle Georges, le poète, l’éternel copain, celui qui partageait son pain connaissait la saveur des mots, l’Amour ne se gravait pas pour lui « au bas d’un parchemin ». Il valait bien plus que cela, aimer les autres était sa voie d’humanité, de sagesse. Le grattement de ses doigts sur sa guitare est une joie, le bonheur peut-être.
Les Francs-Maçons en quête de sens, de la parole perdue, pressentent que le bonheur est là, a portée de leurs mains au bord de leur cœur. Il ne demande qu’à être cueilli comme la marguerite de la chanson, pétale après pétale. Mais il faut faire pousser, grandir cette fleur, la faire s’ouvrir au soleil de l’amour, faire couler les larmes de la rosée céleste de son cœur.
Charles Hertrich philosophe né en Bretagne de parents alsaciens nous propose dans les années 1945 après les horreurs de la guerre, sa foi en la vie en l’amour qui unit les hommes.
JF.
Extraits : L’amour n’est pas une sensation, ni même un simple désir, c’est un sentiment, et le plus beau, le plus riche de tous.
Cette affection peut et doit tout d’abord nous prendre nous même pour objet. C’est l’amour propre. L’amour de son propre moi. Non pas de son moi égoïste, intéressé, instinctif, passionné, ni enclin au moindre effort, mais du meilleur de son moi, de ce qu’il devrait être corps et âme (….)
Il faut de la volonté or le ressort de la volonté c’est l’amour. Nous ne faisons bien et continument que ce que nous aimons (….) Pour rester jeune, il est nécessaire et suffisant d’aimer la vie en santé, en joie et en beauté (….)
C’est à quoi excellaient les Grecs de la grande époque. (….) C’est par l’amour de la vie intégrale, harmonieusement vécue, ils entendaient cultiver leur âme, et pas seulement leur corps. Ils pratiquaient la philosophie, au sens étymologique de leur propre langue, autrement dit : l’amour de la sagesse. Or la sagesse n’avait pas alors pour eux, un visage rébarbatif ; elle n’était pas faite d’austérité et de privation. Elle était plus et mieux : la maîtrise de soi, le calme volontaire et systématique, quelques soient les circonstances. Grâce à une discipline consentie, et même particulièrement aimée parce qu’ils plaçaient en elle le secret du bonheur, ils rendaient peu à peu inaccessibles aux émotions vives aux passions, aux troubles de toutes sortes .(….) Non pas : maîtrise de la sensibilité, ils étaient sensibles à l’amitié, à la pitié, à l’amour, même à l’enthousiasme- encore au sens de présence divine en soi que donnait à ce mot leur langue si évocatrice.
Mais ces sentiments, ces élans divers, ne dégénéraient jamais en passions. La passion même ayant un objet favorable, est toujours un déséquilibre, une hypertrophie.
Charles Herdrich.
Cette sagesse antique a inspirée la méthode initiatique de la Franc-Maçonnerie. Il est dit a l’adepte que l’on interroge : Que venez –vous faire ici ? Réponse : fuir le vice et pratiquer la vertu, vaincre mes passions et faire de nouveaux progrès en Franc-Maçonnerie.
JF.
Les extraits du texte de Charles Hertrich m’ont été transmis par notre contributeur au Blog Claudius.