C’est Guillaume d’Ockham qui fut sans doute le premier à donner un coup de rasoir à la philosophie, en particulier celle de Platon, comme un air de fraicheur, un souffle de pureté d’authenticité, débarrassée du superflu. Pour ma part je pense que d’autres courants philosophes auraient pu être toilettés et que Platon ne mérite pas ce traitement.
C’est un peu comme le profane qui se regarde dans son miroir le matin et décide de faire un premier pas vers sa véritable identité, vers son soi intime, en recherche de simplicité.
Dans nos loges on entend (plus qu’on écoute) parfois des travaux, un peu bruyants et compliqués qui peuvent nous donner des maux de tête. Il y a en effet quelques spécialistes des chemins tortueux et complexes, des obscurités inexplicables, ils n’intéressent que pendant quelques minutes avant que chacun se retire en silence en attendant la fin de ces belles pages d’intellectualisme.
C’est souvent par contre une joie d’écouter des idées claires, celles qui viennent du cœur et traduisent que le Frère maitrise bien son sujet, cette simplicité, cette pureté nous permet de nous élever, de nous enrichir. Boileau disait dans son art poétique: « Avant donc que d’écrire, apprenez à penser. Selon que notre idée est plus ou moins obscure, l’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure. Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. »
L’apprenti confiné au silence a la chance de pouvoir penser et observer les maîtres. Il n’est pas toujours facile pour ces maîtres de trouver l’harmonie, le juste milieu, de traduire leur pensée en langage, ou en écrit. Le rasoir doit être parfaitement aiguisé et manié avec dextérité, a trop couper on vulgarise, on n’est pas dans un processus initiatique, a trop laisser pousser on étouffe la belle plante, avec des mauvaises herbes, des herbes folles qui partent dans tous les sens, c’est un chaos sans ordre qui sature l’espace.
Parler pour ne rien dire est une facilité, rebondir est souvent redire, mais c’est aussi témoigner que l’on a compris et retiré bonheur et profit.
La rhétorique est un art, son abus peut mener à l’emphase ou à la tromperie du sophisme. Eh oui manier ce fameux rasoir, c’est maîtriser sa main, savoir la porter à sa gorge, pour maîtriser sa parole, éviter les moulinets qui brassent de l’air.
Tout ça est un travail de précision, je commence à comprendre pourquoi les rasoirs du frère Gilette qui au début n’avait qu’une lame en ont maintenant deux et même souvent trois. A moins qu’il y est une raison bassement matérielle !
JF.
Note : Le nom de Gilette est associé au rasoir mécanique et à la lame jetable, inventés et brevetés en 1901 par King Camp Gilette et commercialisés par la compagnie américaine des rasoirs mécaniques.
Je me demande aussi à quoi pouvait penser le Baron Bich avec sa pointe Bic à la main, peut –être trouvait t’il sa prose comme la mienne trop longue, d’où l’idée de son rasoir entièrement jetable, le bébé avec l’eau du bain en somme !
Guillaume d'Ockham ou Guillaume d'Occam1 (v. 1285 - 9 avril 1347), dit le « Docteur invincible » et le « Vénérable initiateur » (Venerabilis inceptor), est un philosophe, logicien et théologien anglais, membre de l'ordre franciscain, considéré comme le représentant le plus éminent de l'école scolastique nominaliste (ou « terministe », selon la terminologie ockhamienne), principale concurrente des écoles thomiste et scotiste
Guillaume d'Ockham ou Guillaume d'Occam1 (v. 1285 - 9 avril 1347), dit le « Docteur invincible » et le « Vénérable initiateur » (Venerabilis inceptor), est un philosophe, logicien et théologien anglais, membre de l'ordre franciscain, considéré comme le représentant le plus éminent de l'école scolastique nominaliste (ou « terministe », selon la terminologie ockhamienne), principale concurrente des écoles thomiste et scotiste
Bernard de Chartres (Bernardus Carnotensis) est un philosophe platonicien français du xiie siècle (vers 1130-1160). On l'a longtemps confondu avec Bernard Silvestre (vers 1100-vers 1165, ou vers 1075-vers 11261), lui aussi de l'école de Chartres
Biographie.
Il fit ses études à l'école cathédrale de Chartres. Humaniste et philosophe, ayant eu un rôle fondamental dans l'école de Chartres, qu'il fonda. Il était maître (1112) puis chancelier (1124) de l'église Notre-Dame de Chartres.
Il est tout d'abord influencé par Boèce, dont il adapte le platonisme. Il s'attache ensuite à réconcilier la pensée de Platon avec celle d’Aristote, ce qui fera de lui le plus grand penseur aristotélicien et platonicien du xiie siècle.
Il est connu notamment pour la phrase « Nous sommes comme des nains juchés sur des épaules de géants (les Anciens), de telle sorte que nous puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n’en voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés et exhaussés par la haute stature des géants2. ». Cette phrase fut reprise en 1676 par Isaac Newton dans une de ses lettres3.
Thierry de Chartres, dont on croit qu'il était peut-être son frère, est également un des philosophes de l'école de Chartres.
Une étude récente de Guillotel a montré que Bernard de Chartres fut également évêque de Quimper sous le nom de Bernard de Moelan. Il y aurait rédigé les Vitae de Saint Corentin et Saint Ronan4.
Il eut pour élèves Gilbert de la Porrée et Guillaume de Conches.
Source Wikipédia