PAROLES DE FRERES
C’est avec le cœur qu’on entrouvre les portes…
Que voilà une jolie fonction ! Le cœur ouvrant les portes, aplanissant les obstacles, les incompréhensions, traduisant en mots d’amour des oppositions le plus souvent stériles, afin de construire unité et fraternité. Le cœur écoute et voit, il ressent les ondes qui traversent les corps. « On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux », dit le renard du petit prince d’A de Saint ex. Se sentir unique et donc précieux dans le cœur d’un ami de rencontre n’est-il pas chose exaltante et fondatrice de la meilleure part de l’histoire de notre vie ? Au fait « L’amour (n’est-il pas) la clé qui entrouvre la porte du bonheur ? »
C’est avec le cœur qu’on entrouvre les portes. Dès lors que l’on aura appris à ouvrir celles de son cœur, alors toutes les autres portes s’ouvriront. Alors les murailles de l’incompréhension et de la haine pourront disparaître pour que se répande des messages d’amour et de tolérance.
La beauté vraie est dissimulée à celui qui ne cherche pas, qui ne veut pas la voir, mais si l’on regarde avec son cœur, porté par un sentiment d’amour et de partage, alors les portes s’ouvrent, alors nous voyons clair, alors nous serons en mesure de poursuivre plus fort, plus vrai, notre quête.
Ce regard apaisé porté sur le monde, sur les êtres et les choses est un petit miracle pourvu que resplendisse un jour « l’image de soi dans le regard de l’autre ». Mais, n’est-ce pas Cher Antoine, « on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux ».
Liberté Intérieure
Des portes s’ouvriront sur de riches contrées
Et je contemplerai, ébahi, libéré,
Ce que le cœur a mis d’un élan impavide,
Ce que l’amour a fait, où tout semblait aride.
Alors s’établira la seule liberté,
La seule vérité qui console mon âme
En toute circonstance, ce pouvoir, ce grand art,
Qui fait ce que je suis, constitué et sans fard,
Qui devient comme un socle, ma lumière et ma trame.
Cette force colossale encore enfouie en moi
Qui sous-tend mes actions et dispose de mes choix,
Je travaille sur ma pierre, si vulgaire, si rugueuse,
J'y mets toutes mes forces, et je frappe et je creuse,
Pour qu'elle polisse un peu, pour que j'y trouve grâce,
et, maladroitement, je passe et je repasse,
sur les angles tordus de ma quête impossible;
Je tente, exténué, d'appréhender ma cible,
la tâche est colossale, ma confiance vacille,
j'entraperçois alors que ce rêve est fragile
jusqu'au renoncement, et ma peine est immense.
Le martellement cesse autant que l'espérance.
Alors que mon esprit est fatigué de tordre,
alors que ma raison m'incline à ne plus mordre,
je sens monter en moi une force indicible,
une chaîne tendue vers un point invisible
dont je deviens le centre, et ce flux d’énergie
m'imprègne de courage pour qu’opère la magie ,
et la transformation; je redeviens maillon,
plus fort, plus sûr de moi, je tombe mon bâillon,
et j’écoute mon cœur qui entrouvre une porte
Et puis deux, et puis trois, j’entends que l’on m’exhorte
A libérer mon âme, et à fermer les yeux
Pour répandre à mon tour le message ambitieux
D’un amour éperdu, audacieux et fertile.
Puis la vie s’illumine, j’apprivoise l'espoir,
rogne mes certitudes, jusqu’à me faire croire,
que tout va s'arranger, que la profonde nuit
où s'enlisaient mes rêves, dans mon cœur s'est enfouie
pour qu'éclate de joie l'humanisme triomphant,
Et que nous conservions tous nos rires d’enfant.
Je veux croire en cela, bannir les portes closes,
m’éprendre de justice, défendre cette cause,
et répandre un message empreint de tolérance
et de cordialité, aiguiser tous mes sens,
et polir ma vertu, pour façonner ce temple
que mes yeux entrevoient, mais que l'esprit contemple...
Philippe Joubert- Avec son aimable autorisation.
La chanson « Il fait soleil » a été interprétée par Jean-Roger Caussimon
et apparaît sur l'album Il fait soleil (1975)
De la chanson à la prière
Y a loin et cependant
À chaque matin de lumière
Je retrouve une âme d'enfant
Qui se recueille et s'émerveille
Je suis heureux, il fait soleil
Et pourtant
Dans ce journal que l'on m'apporte
Je pourrai lire, noir sur blanc
Les faits-divers, en lettres mortes
Tout ce flot de pleurs et de sang
Roule comme il roulait, la veille
Je suis heureux, il fait soleil
Et pourtant
Je suis libre, je bois, je mange
En prison, pleure un innocent
Sur la rive asséchée du Gange
Un enfant s'endort doucement
Sous l'œil sec du vautour qui veille
Je suis heureux, il fait soleil
Et pourtant
Notre seul pays c'est le monde
On y oublie, de temps en temps
Qu'ici et là, le canon gronde
Mais qui veut l'écouter, l'entend
Il suffit de prêter l'oreille
Je suis heureux, il fait soleil
Et pourtant
Que pour l'abîme, il appareille
Ce temps de misère et de mort
Où nos joies, de honte se payent
Et que je chante sans remords
Simplement, comme fait l'abeille
Pour tout le monde il fait soleil
Il fait soleil ! Il fait soleil
Soleil ! Soleil, soleil, soleil, soleil…