L’alchimie a inspiré la franc-maçonnerie spéculative, la transformation du métal lourd en Or fin spirituel, est le dévoilement du plus profond de nous-même, notre transformation progressive, par des passages successifs dans la cornue, dans le laboratoire sacré qu’est la loge, fait du profane un initié aux mystères. Chaque fois que je participe à une tenue je reçois mon salaire, c’est une joie nouvelle, une révélation sur le chemin du bonheur.
Cette alchimie ne peut s’accomplir que par l’alliance de la théoria et la praxis, par réflexion et pratique, comme le faisaient les philosophes antiques du miracle grec, ou comme le font encore les Indiens avec le sâdhana et le dharma. Le franc-maçon en particulier celui qui pratique le rite écossais ancien et accepté, réfléchi sur le sens et le but de sa vie individuellement et dans sa loge.
L’initiation impose le travail intellectuel comme un de ces composants qui permet sa réalisation. Les bons sentiments ne peuvent suffire , la pratique quasi quotidienne, d’un rituel, d’une auto-discipline, la volonté constante du bien permet la croissance et l’élévation de la conscience, se négliger, c’est négliger les autres. Ce travail intellectuel est en quelque sorte une protection (dharma) contre l’ignorance qui est une véritable souffrance pour l’homme, cette souffrance qui conduit aux déviations aux intégrismes, aux intolérances. On m’opposera qu’il y a des imbéciles heureux, c’est bien méprisant pour les âmes simples. La béatitude, la contemplation du beau, est bien plus belle, mieux vécue quand elle est consciente.
Tout est question d’équilibre et de tolérance, il ne faut certes pas succomber à une ratiocination surtout en métaphysique, il y aura toujours au bout du chemin, au terme un mystère incommunicable, cela ne peut néanmoins justifier pour le cherchant le refus total de l’intellect cédant ainsi à une sorte de facilité, de paresse, on ne peut se contenter de dire « je ne puis rien t’expliquer, il n’y a rien à comprendre, il faut vivre l’initiation pour la comprendre. » Il convient d’ajouter cherches-tu trouveras, frappe….
Pour pouvoir vivre pleinement son initiation, il faut travailler, le franc-maçon célèbre la gloire du travail, c’est avec persévérance, et à son allure, qu’il avance vers le bien. Comme tout homme « est un être pensant » se dispenser de la réflexion ou renoncer à la pensée, n’est pas la garantie d’atteindre la Lumière et la Connaissance, au contraire le savoir théorique est une étape sur la voie, mais ce n’est qu’une étape, fût-t’elle séduisante comme Calypso, elle n’est pas le retour chez soi. La spéculation intellectuelle n’est pas le but, elle est une force qui nous met en mouvement, au début des travaux nous répétons « au commencement était le verbe.. »
Le cherchant est à la fois immanence et transcendance. Cette alchimie se pratique avec ordre et méthode le plomb ne se transforme pas instantanément en Or spirituel. Le franc-maçon cherchant s’inscrit dans un ordre cosmique, universel. La franc-maçonnerie se définit comme un ordre initiatique fraternel, elle impose la rigueur rationnelle de l’équerre avant l’ouverture du compas de l’esprit, de la bienveillance pour tous nos frères ayant la volonté du bien. C’est ainsi qu’elle est aussi souvent qualifiée de religion universelle, dans le sens pur de religere relier les hommes entre eux, véritable combat spirituel pour réunir en soi et dans le monde ce qui est épars.
JF.
Symbolisme, ou signe ostentatoire religieux, paru dans Hiram-be ?
SUR HIRAM-BE
dans Edition
Claude Thomas, franc-maçon de la Grande Loge de France qui s’était déjà distingué lors des problèmes de Pascal Vesin, lui marquant un soutien plus qu’appuyé avec des interventions bruyantes sinon retentissantes (voir ici et ici), vient de se manifester à nouveau en éditant un opuscule titré « La symbolique de la crèche ». Ci-dessous la présentation qu’il en donne, après avoir indiqué dans son mail où il m’informe de la sortie de son livre, chez Edilivre, « Que la tolérance soit acceptée par tous. Je sais que c’est un voeu pieux. Me voici mobilisé et confronté à l’intolérance laïque après l’intolérance religieuse. » Claude nous signale aussi que l’intégralité des profits liés à la vente de ses deux livres seront reversés à l’association C.L.A.R.T.E, pour les orphelins maçonniques.
Un jugement du tribunal administratif d’Orange du 14 décembre 2016 annule, au nom de la laïcité, une décision du conseil régional « Auvergne Rhône Alpes » d’installer une crèche de Noël dans ses locaux. Sous la pression de la Ligue Française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen et la fédération de la libre pensée et d’action sociale du Rhône. Le tribunal considère qu’en l’espèce l’installation ne présentait pas un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte et ne marque aucune préférence religieuse. Cette décision me semble illogique, intolérante. Il faut rappeler que Jésus de Nazareth juif était laïc à sa naissance. Cette décision pourrait être ainsi considérée comme discriminatoire. Une crèche présentée dans un lieu public, comme aussi une crèche vivante présentée sur une place d’un village, sont-elles une menace pour les fondements de la République ? Il ne faut pas oublier les racines chrétiennes de la France. De plus cette manifestation apporte un jour férié, je pense que les laïcs en profitent. Je vous en prie, ne soyez pas aussi obtus. Montrez que la tolérance du monde laïc est plus intelligente que celle de certains religieux (la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a en son sein des intégristes religieux qui sont intolérants envers ceux qui pourraient éventuellement menacer les fondements de l’Église). Cela servirait d’exemplarité.
C’est pourquoi j’incite le lecteur à considérer que la crèche est non seulement une œuvre artistique, mais une valeur symbolique qui devrait inspirer la conduite de l’homme dans son quotidien.