J’ai marché longtemps dans la nuit, oh, bien sûr il y a eu des moments où le soleil brillait mais son feu ne faisait que glisser sur ma peau. Puis au détour du chemin, fatigué il y a eu cette caverne mystérieuse, comme un repos, il devait être midi.
A l’intérieur le temps s’écoule, je vois dans un miroir l’ombre de moi-même, le chant du coq me réveille, je sors de l’ombre des apparences, mes yeux clos ne peuvent supporter la lumière.
Je marche à nouveau dans les ténèbres de la nuit, au bord du ruisseau l’eau coule entre mes doigts, je sens le souffle du vent sur ma peau, titubant comme un enfant qui fait ses premiers pas je cherche une main, la chaleur du feu. Après le vacarme de la vie, le silence est assourdissant.
Il me fallait donc tout oublier, refaire le chemin, un autre chemin, réapprendre à lire, à écrire, balbutier comme un enfant le premier mot, pour espérer voir dans le ciel l’étoile, la suivre, plus loin, plus haut comme le pèlerin, vers le centre de moi-même.
Las, je croyais avoir franchi l’ultime porte vers la lumière, mon orgueil m’a plongé à nouveau dans les ténèbres de la mort. Je ne suis monté que sur un humble tertre, mais là fleuri l’acacia de lumière. Trop forte sans doute cette lumière, je suis à nouveau dans la nuit, aurais-je pris la mauvaise voie dans le labyrinthe des ténèbres, insuffisamment éclairé.
J’ai repris mon chemin avec un voile sur les yeux, je serpente à nouveau égaré dans la ville ou est-ce dans le désert, comme un mirage, l’éclat du jour commence à paraître, je distingue sous mon voile, une tente, à l’entrée à peine ouverte. Je pénètre lentement, le silence est total.
Un vieil homme me tend une clé blanche en ivoire, dans cette tente je vois la dame de mes rêves la licorne, près d’un dais parsemé de flammes d’or sur champ d’azur. Je m’avance encore plus près, je distingue à peine une lumière qui scintille comme un cœur qui bat au centre d’un cercle.
Je veux passer derrière la barrière, je cherche la serrure pour mettre ma clé, brusquement un éclair en Z dans le ciel me repousse. Je recule j’ai pourtant la clé, mais mes lèvres son scellées, il faut sans doute les ouvrir prononcer la bonne parole, celle qui a été perdue, depuis longtemps. Je lève lentement mon voile, j’ouvre l’œil de mon cœur. Je monte les barreaux de l’échelle vers la lumière, sous la grandeur et la gloire de l’infini, là où tout resplendit. Je me réveille.
JF.
NE PAS OUBLIER CELLES QUI SONT SOUS UN AUTRE VOILE