Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.
Le verbe est l’expression d’une pensée, d’une idée, il est donc créateur, c’est son radical qui fait son sens. Il est parole dans l’évangile, en particulier celui de Jean. Les loges maçonniques sont des loges de Saint-Jean celui de Patmos.
L’on se gardera de substantiver le verbe pour ne pas l’affaiblir, le réduire à un vœu, un espoir, lui faisant perdre sa force en le diluant. Comme par exemple « le vivre ensemble » Il faut garder au verbe son essence, sa puissance.
Voltaire s’interrogeait sur la puissance du verbe : « Qui donc a mis cette puissance dans le verbe ? » Nous pouvons rajouter qui donc a mis de la hauteur dans le verbe. Cela me rappelle la transmission des tables de la loi divine à Moïse sur les hauteurs du Sinaï.
La franc-maçonnerie transmet ses mystères, sa tradition par le verbe, le livre de la loi sacrée, est ouvert au prologue de Jean. L’oralité est primordiale en franc-maçonnerie, c’est le mot qui contribue a créé l’initié, il transmit par le souffle intérieur. Les rituels maçonniques pendant longtemps ne furent pas écrits, il y eut donc nécessité de faire circuler la parole, d’initié, en initié, cette parole profondément celée dans le cœur de chaque frère. Mon frère vous avez la parole, donnez-moi la parole.
Le verbe est donc avant tout action, il est initiant.
Le parcours initiatique à la recherche de son être intérieur peut se décliner en quatre verbes.
Mon premier verbe, c’est affirmer, affirmer son soi, être dans un état de réceptivité, avoir la volonté de laisser se produire, survenir. Laisser émerger en soi la Lumière, plutôt que de la rejeter. En toutes circonstances penser au bien de l’être vertical, spirituel. Être debout prêt à se mouiller au risque ou à l’envie inconsciente de chuter, de faire sacrifice, aller dans les ténèbres pour accéder à la lumière, pour avoir la force et la joie de se relever, sans cesse, après chaque cycle initiatique.
Mon deuxième verbe, c’est observer, et étudier, en silence admettre son ignorance, pour travailler sans cesse a progresser en conservant un sens aigu de l’éthique en toute chose.
Mon troisième verbe, est, confronter, c’est montrer la force, non pas la force barbare, mais la force de l’esprit, de saisir le glaive qui a deux faces sur sa lame, force et justice. C’est la mission des chevaliers de l’esprit, faire triompher la vertu sur le vice, c’est la quête du Graal.
Mon quatrième verbe, c’est, contribuer c’est marquer sa trace en soi, de la conquête de l’homme intérieur. Cette contribution n’est pas égotiste, elle n’est qu’une étape dont le but est de transmettre dans le monde, les valeurs reçues par l’initiation.
L’initié après avoir reçu en l’intuition de l’existence de son être intérieur, l’avoir laissé émergé et grossir, observer en silence et travailler avec force pour que l’esprit domine la matière, après s’être confronté aux ténèbres, pour que la lumière de l’apocalypse apparaisse. Et contribuer à ce que cette parcelle de lumière qui est en lui, avec celles de ses frères, illumine le monde au septième son de la trompette
JF.
Note : ce texte m’a été inspiré par la lecture du Musée imaginaire de Carl Gustave Jung et de sa démarche.