LA LUMIÈRE DE LA TERRE DES HOMMES À LORIENT
C’est toujours la même chose l’on commence le matin par mettre un pied devant l’autre, cela me rappelle un chant de m’on adolescence, quand je regardais le soleil monter au-dessus du Mont Cinto en Corse, rougir les aiguilles qui sortent de la mer sur les rives du Golfe de Porto, le premier pas que fait le pêcheur, tous les jours depuis six mille ans peut-être pour monter dans sa barque.
Un embarquement pour la vie, la belle vie sur cette terre des hommes, si bien décrite par Saint Exupéry.
Faire le premier pas chaque jour vers l’autre, vers mon frère, vers celui qui souffre seul dans le silence de la nuit, celui dont le rire résonne, dans la forêt des indifférences, porter vers eux la lumière précieuse de l’amour qui scintille sans cesse, la lumière éternelle, placée sur le plateau du vénérable de ma loge, cette lumière qui illumine tous les frères en faisant le tour de la loge dans les mains du maître des cérémonies, comme un voyage sur la terre des hommes, parcourant la rose des vents dont les rayons transpercent les âmes, puis elle revient au centre avant de monter en volutes le long du fil à plomb vers la voûte étoilée, elle se pose comme une étoile, une nouvelle, un message venu de la terre.
Hier encore j’ai vécu cette merveilleuse aventure, j’ai vu la lumière dans la foule, après avoir fait les premiers pas à Lorient, dans la Celtitude, j’ai vu Bernard mon maître des cérémonies sourire aux bombardes, j’ai vu Patrig paré de son Kilt cherchant des livres en Bretons pour ses petits-enfants, pour que la mémoire des mots ne disparaisse pas, et puis un autre Bernard éloigné de sa loge qui a rejoint le cercle des Druides en Brocéliande et enfin Thierry mon maître d’harmonie, marchant vers moi dans la foule sourire aux lèvres.
J’ai reçu de cette terre encore tant de lumière, comme une somme précieuse, les premières pièces données à un enfant, mon salaire.
Ensemble entre frères nous avons parlé de Loïc notre président qui souffre dans sa chair, inconsciemment comme le disait Etty Hillesum : « On voudrait être un baume versé sur tant de plaies. »
Faire des pas encore des pas vers sur la terre des hommes vers la fraternité.
C’est promis j’en ai fait le serment, demain je ferais à nouveau un a pas sur cette terre des hommes, par aider, secourir et aimer mes frères et mes sœurs, tous les hommes, l’amour fraternel est infini.
JF.
NOTE : Les personnes citées sont réelles, elles étaient au Festival Inter Celtique de Lorient.
Bernard mon maître des cérémonies
Bernard l’écrivain de la Bretagne devenu Druide
Patrig le bretonnant avec son Kilt du Standard d’Ecosse
Thierry mon député, maître d’harmonie, alias Théodore
Loïc mon président le seul absent, présent dans nos cœurs.