L’IMPORTANT CE N’EST PAS LA RÉPONSE
L’important c’est la question, l’important ce n’est pas le but, c’est le chemin. Les pèlerins sur la route de Compostelle le savent bien, ils ont découvert l’essentiel de leur quête dans la préparation du voyage, ils ont découvert la joie de préparer leurs bagages, de se projeter vers les étoiles, ils se sont mis dans un état propice à la réception de la Lumière, elle passe à travers leur corps et illumine leur âme.
Ils ont frappé en profane à la porte du temple après avoir erré dans le labyrinthe des ténèbres, ils ont trouvé le chemin du centre, de leur être intérieur. Les outils symboliques en main la construction de leur temple intérieur peut commencer.
Dans le silence de la nuit sous la pâleur de la lune, ils commencent leur course vers le soleil lumière, cette course vers le centre d’eux –mêmes. Le franc-maçon reconstruit à chaque tenue l’espace sacré qui lui permet de faire les pas rituels, par le jeu initiatique des questions-réponses, il prend connaissance de son itinéraire de vie, il redécouvre le chemin perdu de l’Éden.
Il sait inconsciemment comment guérir le Roi Pêcheur, il devient cet humble chevalier de l’esprit, ce Parsifal, celui que les autres considéraient comme ridicule du haut de leur vanité. Il est alors le plus modeste, celui dont les haillons, cachent un cœur pur.
Il se dirige vers le Roi souffrant et pose sa question, la question où est le Graal ? Alors le miracle se produit le Roi sort de sa torpeur, la douleur s’efface, la nature revit, l’eau coule à nouveau de la fontaine de jouvence, nectar des dieux, tout est restauré, l’espérance, la foi revient.
La parole avait été prononcée, la question posée, le cosmos tout entier renaissait, la véritable lumière, la lumière du réel éclairait le monde. Le miracle s’était accompli grâce à la force de l’imagination, la question qui ouvre la porte du centre avait changé le monde.
Il existe a écrit Mircea Eliade : « Une solidarité intime entre la vie universelle et le salut de l’homme. Il suffit de se poser le problème du salut, il suffit de se poser le problème central, c’est-à-dire le problème. »
Le maître maçon se place au centre de l’espace sacré pour découvrir l’idée sous le symbole. L’important ce n’est pas la réponse, c’est la question. Tant que les hommes se poseront des questions, ils avanceront libres vers la lumière.
JF.
Rien de bien ne se fait couché ou assis ! disait l'Oiselet-la-Fraternité. Seul l'homme debout fait du bon travail, et c'est quand il marche qu'il pense droit ! Si tu veux comprendre, débattre sainement, imaginer, organiser ta pensée, concevoir et décider : Marche ! , marche, tu verras !
"Jehan lui dit encore une fois de toutes ses forces :
- Alors ? C'est pour voir ces cailloux que tu m'as fait faire six cents lieues ? Tu verras, tu verras !" Et qu'est-ce que je vois ? hein ? "Tu trouveras la Connaissance! "Et qu'est-ce que je trouve ? hein ? qu'est-ce que je trouve ?
Le Prophète transperça Jehan d'un regard qui semblai se perdre, à travers lui, dans l'horizon atlantique. Longuement, il le fixa ainsi, puis d'une voix terrible :
- Mais, c'est toi que tu as trouvé, couillon !"
Extrait les Étoiles de Compostelle Henri Vincenot.