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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
CONTRADICTIONS ENTRE LE JE ET LE NOUS, RÉFLEXION SUR LA VIE INTÉRIEURE

CONTRADICTION ENTRE LE JE ET LE NOUS ? RÉFLEXION SUR LA VIE INTÉRIEURE.

 

 

Le franc-maçon construit son temple intérieur et veut projeter sa construction dans le monde extérieur. Un parcours du JE au Nous. Mais n’y a-t-il pas une contradiction entre la primauté donnée à la vie intérieure et « l’extériorisation » de cette démarche. En clair n’y-a-t-il pas une opposition entre la vie intérieure, la véritable vie, et la socialisation de cette vie ?

 

Ne faisons-nous pas preuve de vanité en voulant communiquer, voire imposer notre expérience spirituelle, ce que nous construisons en nous, nous est propre, unique, innommable, ineffable, secret, le dévoilement de soi a-t-il un intérêt pour l’autre ? C’est sans doute pour cela que l’on parle plus de chemin, de voie, que de but, et que l’itinéraire peut être différent.

La franc-maçonnerie n’est donc pas un enseignement, mais un éveil, un essor, une mise sur le chemin de la spiritualité. C’est avant tout une démarche personnelle. On ne peut pas partager sa vie intérieure.

 

Le franc-maçon est d’abord une femme ou un homme seul, personne ne nous tient la main dans le cabinet de réflexion. Simplement quand nous en sortons.

 

 

Notre société n’aime pas les solitaires, elle détruit l’individualité, l’identité et engendre les individualismes, nous avons de plus en plus des familles monoparentales, de divorcés, de célibataires. Nombreux sont ceux qui se retrouvent seuls à un moment de leur vie, de leur libre volonté où a l’occasion de circonstances non désirées. Alors ils fuient leur solitude en se connectant à la radio, la TV, l’ordinateur, la pauvreté, ils comblent le vide, la pauvreté de leur vie intérieure. Même la méditation à la mode se pratique avec des professeurs et en groupe, certes on parle de méthode, mais quand même, il faut être dans un groupe !

 

 

La société rejette les intérioristes, et donc les spiritualistes et si l’on s’avise d’en être, l’on se voit traité d’égoïste, d’égocentriste, de narcissique, en clair de n’être que dans JE alors qu’il faut absolument être dans le Nous. Il faut travailler le vivre ensemble, alors que l’on n’est souvent pas prêt à s’assumer soi-même, et être bien avec soi. C’est un peu griller les étapes.

 

La franc-maçonnerie elle-même compte parmi ses membres, des sœurs et des frères qui mettent au premier rang de leur démarche « la fraternité », preuve en est le nombre de planches données sur ce sujet. La recherche spirituelle passe au second rang de leurs préoccupations, à l’excès ils viennent en tenue maçonnique, comme l’on va dans un club où l’on rencontre des camarades et où l’on partage un repas de préférence de qualité. Personnellement je le regrette, et puis il y a un nombre considérable d’associations respectables qui font cela mieux que la franc-maçonnerie qui préconise des agapes frugales.

 

Je ne rejette pas la fraternité, ce serait nier que l’homme est un animal sociable, et que la fraternité est nécessaire et doit être travaillée. Mais est-ce une démarche vers l’intériorité et la spiritualité ?

 

Je suis plus tenté de mettre en priorité dans ma vie la découverte de ce qui est en moi,  pour donner le meilleur de moi-même à mes sœurs ou mes frères, a tous les hommes, pour réussir non pas ma vie, mais la vie, en trouvant ma modeste place dans ce monde.

La vie m’a appris que pour compter ses amis véritables, une seule main suffit.

 

 

La franc-maçonnerie est une véritable occasion pour le profane d’acter son passage de l’extérieur, de l’avoir, du paraître à l’être, d’accéder à la connaissance de son être intérieur, d’en faire sa priorité, et tant pis s’il a moins d’amis sur facebook que dans sa loge, il faut choisir on ne peut pas tout faire. Étre bien avec soi-même est déjà un travail considérable, si l’on veut introduire dans tous les actes de sa vie quotidienne, ne serait-ce qu’une once de spiritualité.

 

 

L’observation de notre société où devenir célèbre est une préoccupation pour beaucoup essentielle, de crainte de tomber dans l’indifférence et l’oubli et de se retrouver face à soi-même, constatant alors le vide de son être intérieur et sentir comme une angoisse monter en soi quand le téléphone ne sonne plus. Démontre l’impérieuse nécessité de vivre au-dedans, là où est la véritable porte, non pas pour une recherche frénétique du bonheur, il ne sera que la conséquence de la vie intérieure.

 

Faut-il donc renoncer définitivement au nous pour être heureux ? Je ne le pense pas. La franc-maçonnerie dit que nous avons besoin des autres, que sans eux nous ne pouvons rien faire, mais cela n’empêche pas de se prendre en main, pour aller sur le chemin, y rencontrer l’autre, le plus proche, celle ou celui qui fait la même démarche, pour le moins cela rassure, et pour le mieux démontre que si l’on introduit, alors, pas une once, mais beaucoup  d’amour, nous pourrons en tirer profit et recevoir notre salaire dirions-nous.

 

C’est pourquoi notre vigilance doit s’exercer pour que les travaux maçonniques ne soient en rien troublés par toute forme d’extériorité sociale, ou hiérarchie d’honneur qui viendrait se substituer à une hiérarchie spirituelle déjà bien difficile à définir, si ce n’est dans le regard de nos sœurs et frères. Je reconnaîtrais toujours ma sœur, mon frère, pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils ont. Alors ensemble nous pourrons faire un bout de chemin à la conquête de notre vie vraie vie, notre vie intérieure.

 

JF.  

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