ON NE BRICOLE PAS AVEC L’ESPRIT !
Le franc-maçon est à la recherche de son perfectionnement individuel par son initiation, qu’il inscrit dans un plan collectif d’amélioration de la société, pour qu’elle soit plus juste, plus humaine tout simplement, que l’individualisme, l’égoïsme se réduisent, pour que tous les hommes ne soient pas rien. Puisse le Grand Architecte ou la raison humaine inspirer notre président qui doit penser aujourd’hui aux plus humbles d’entre nous, ils ont des devoirs certes, mais ils font partie de la communauté des hommes !
Les francs-maçons sur le chemin de leur initiation, pratiquent un rite facilitateur, une propédeutique du savoir, c’est par une sorte de maïeutique qu’ils atteindront leurs buts, ils auront une vision plus précise de la part spirituelle qui est en eux, part qui les inclinera la pratique de la justice et de la charité qui est l’amour du prochain. La franc-maçonnerie est donc une école de l’éveil spirituel, y a-t-il une transcendance, pour certains oui, pour d’autres non. Mais tous admettent que l’homme est à la fois corps et esprit et qu’il faut réunir ces deux entités sans négligences pour l’une ou l’autre, le tout doit être harmonieux, apaiser.
Notre esprit nous influence autant vers le bon que le mauvais, c’est en corrigeant constamment cette trajectoire vers le bon, le juste avec la rectitude de l’équerre, mais aussi avec le compas de l’ouverture que nous pouvons espérer nous perfectionner et aider l’humanité à faire de même. Ce n’est pas en sombrant dans une sorte de volonté folle de vouloir séparer le corps de l’esprit, nous ne sommes ni des saints, ni des mystiques, il y a danger à le croire, ce n’est surtout pas en s’affublant de titre ou de degrés honorifiques, que nous pourrons ouvrir notre esprit vers la porte du cœur et de l’âme.
C’est dans une pratique de plus en plus forte de l’humilité que nous pourrons nous élever sur l’échelle de la spiritualité, et nous éloigner des hiérarchies d’honneur, vide de sens.
Le corps matériel et l’esprit immatériels ne peuvent êtres séparé, ils vivent ensemble, l’entretien du camion permet de préserver le fret. Mens sana in corpore sano (un esprit sain dans un corps sain) selon la célèbre dixième satire de Juvénal, c’est ainsi que la nécessaire vie de l’esprit atteint sa valeur optimale.
La vraie vie unifiée est à la fois corps et esprit. Ce qui ne m’empêche pas de penser que la matière émerge de l’esprit et non le contraire, nous ne sommes pas des mécanos, ni des ordinateurs, faits de pièces assemblées. Le souffle de la vie, viens de l’esprit, si corps et esprit sont interdépendants, les arbres croissent de l’intérieur, et c’est la sève qui monte de l’intérieur qui permet l’épanouissement des feuilles vertes d’espérance tournées vers la lumière.
L’arbre est un beau symbole de la vie associant matière et voie vers l’esprit.
Jeune franc-maçon on a essayé de m’enseigner la signification de certains signes par un raccourci sans sens. Par exemple le signe d’apprenti séparerait symboliquement l’esprit de la matière, la tête siège de l’esprit, du reste du corps, cela me faisait penser à une volaille privée de tête et courant quelques instants dans tous les sens avant de mourir définitivement, la même remarque s’applique au signe de maître.
Je vois plutôt dans ces signes une discipline de la maîtrise de la parole, une maîtrise de l’esprit sur la matière.
N’en déplaise à ceux qui pensent que l’intelligence artificielle remplacera l’esprit humain, les ordinateurs aussi puissants soient -ils, ne sont qu’un assemblage de pièces, des artéfacts construits par l’esprit humain.
Noë le premier constructeur, le premier marin et peut-être le premier franc-maçon, n’a pas enseigné à Cham (le chaud) l’ainé de ses fils l’art de construire, mais la pratique des trois vertus théologales, de foi en l’esprit de vie, d’espérance en l’Être et de charité du fils de l’Êsprit et de l’Être. (Gen 5-28-32)
Cette tradition se perpétue dans la franc-maçonnerie, on ne construit pas on ne bricole pas des robots ou des ordinateurs, mais on ouvre et on cultive l’esprit des hommes d’où provient toutes choses, selon que l’on est croyant ou pas avec l’aide du Grand Architecte.
JF.