TOUT PASSE PAR LE CŒUR
Une remarque récente de notre frère Cincinnatus, concernant la recherche du rituel maçonnique pour pouvoir commencer les travaux en loge, rituel inutile pour les frères du rite Émulation car ils doivent le connaître par cœur, ce travail est nécessaire à leur progression initiatique. Cette pratique est parfois injustement critiquée par les adeptes d’autres rites, il ne s’agit pas là en effet d’une sorte « de foi du charbonnier », mais d’un travail par le cœur, et non par cœur.
C’est ainsi que nos frères mettent du cœur à l’ouvrage, ce qui les transcendent et transcende leurs œuvres. Ils agissent comme le Cid de Corneille, que son père interpellait ainsi : Rodrigue as-tu du cœur ? C’est à-dire du courage.
Il faut au profane, puis au franc-maçon pratiquer du courage, pour choisir la voie du bien, et bien plus, il lui faut de l’amour, dont le cœur est le symbole. Je pense bien sûr à l’amour affection storgé, à l’amour amitié philia, et à l’ultime celui qui est en haut de l’échelle l’amour agapae.
Le franc-maçon cultive dans son jardin, sa loge, c’est-à-dire le lieu où il ouvre son cœur, là où commence son chemin initiatique ou pour le moins là où il s’initie à l’art Royal. Il découvre que son cœur, est le siège de son intelligence, que serait d’ailleurs un esprit sans amour, si ce n’est un fruit sec sur l’arbre de la vie. Le franc-maçon sait que l’intelligence qui vient du cœur, est la sève qui irrigue ton son être.
Quand le franc-maçon a un souffle au cœur, ce n’est pas un défaut mécanique de son muscle, mais c’est simplement qu’il entend et écoute son cœur qui parle à son esprit, à sa conscience. Écouter son cœur donne une bonne conscience, et les messages qui montent du cœur à l’esprit sont inépuisables et multiples, ils se réunissent en un seul, un unique message, le message de l’amour, seul capable de nourrir l’homme sa vie durant.
Au moment de l’ultime passage, chacun espère pouvoir entendre ses contemporains dirent de sa vie, au-delà de ses œuvres terrestres dérisoires et passagères, cet homme avait bon cœur, il avait du cœur, le fléau de la balance de l’âme, sera alourdi du bien et du bon.
Avoir bon cœur, est la voie qui mène de l’avoir à l’être, c’est l’orgueil du bien, ce n’est donc pas une mièvrerie quelconque, c’est donc une force, une volonté, pour mettre son cœur au centre de ses actions, toujours et en toutes circonstances réfléchir par le cœur, mettre son cœur au centre de ses actions, le faire grossir, grandir, pour qu’il puisse propulser le sang de la vie dans tous nos actes.
Mettre du cœur dans tous ses ouvrages apporte la joie, la paix en soi et rapproche des autres. C’est ce que font nos frères du Rite Émulation, ils sont des messagers du cœur, du par le cœur. Ils ont la franc-maçonnerie au Cœur.
JF.
Yann-Fanch Kemener - Plac'hig eusa
Voix : Yann-Fanch Kemener; Piano : Didier Squiban. in "Enez Eusa", L'Oz Productions, Coop Breizh, 1995. Image : Raymond Depardon, Pointe du Raz, Finistère (France).