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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
COMME UN CRI

COMME UN CRI

 

C’est un cri ce poème de Philippe, un cri de rage comme on en entend beaucoup en ce moment, un cri de rage qui masque la détresse, un cri d’honneur, un dernier cri, après les pleurs, les pleurs sur ces gens du pays, ces gens invisibles, qui meurent chaque jour au bout de leur champ, ces gens qui insultent notre regard assis sur les trottoirs de nos villes, ces gens qui courent pour ne manquer l’ouverture des restos du cœur, ces gens qui cachent leurs larmes à leurs enfants, comme un cri dans la nuit, la nuit violente qui n’en finit pas.

Puis il y a ces je, cesmoi, que nous sommes incapables de transformer en nous. Incapables de transformer la barbarie de l’injustice en fraternité. Derrière ces cris, il y des femmes et des en recherche de dignité, pas des mendiants, ou alors des mendiants de l’amour fraternel. Les francs-maçons apprennent à donner sans blesser, sans ostentation, un regard, une main tendue, fait parfois beaucoup plus qu’un don matériel.

Philippe nous encourage à parler avec nous même, à être soi, pour aller vers les autres, à être humain tout simplement.

JF.

COMME UN CRI

 

 

DIALOGUE AVEC MOI-MÊME

La souffrance est partout, et c’est BOUDHA qui parle

MOI 1 : Où était tu hier quand a chu le quidam ?
Le paria, le puant, le méchant et le sale ?
Où étais tu, connard, infatué branleur
Surfant sur tes succès sur ton fric sur les dames…

MOI 2 : J’étais sourd et aveugle, je ne m’en défends pas
J’assume tous ces vices qui m’apportent du bonheur
Enfin c’est un peu court pour dépeindre l’appât
Que j’enfourne goulument chaque jour, chaque nuit

MOI 1 : N’as-tu jamais croisé ces oubliés de dieu ?
Ces parias de nos villes qui meurent de notre ennui ?
N’as-tu point cheminé sur des sentiers boueux
Et croisé ces vermines qui encombrent, insidieux,
Nos cités, qui fourmillent et qui meurent, miséreux
Et sordides, n’as-tu jamais tendu un regard
Une main, secourable et solide, pour que brille
Une seule petite fois au fond des yeux hagards
Tant rougis par les pleurs, un espoir, la promesse
D’un possible demain, d’une seconde famille,
Pour relever la tête et chasser la détresse…

MOI 2 : Je n’ai pas trop le temps, et j’avoue ma faiblesse
J’ai misé sur mes gosses mon épouse, mes amis,
Et les temps sont si durs, et je n’ai plus de larmes
Pour distraire mes nuits, si crime j’ai commis
J’en demande pardon mais à chacun ses drames…
NOUS/VOUS
Et c’est ainsi qu’on meure au cœur de nos cités
Chaque nuit, chaque jour, frappés de cécité,
Nous arpentons, muets, nos vies aseptisées
Tandis que des frangins, des frangines brisés
Nous regardent passer et trépassent, ignorés…
Mais pourquoi nom de dieu ne pas les relever ?
Pourquoi pas leur parler écouter leur misère
Et leur ouvrir nos bras pour qu’ils puissent rêver ?
Et leur ouvrir nos cœurs pour soustraire leurs rosaires ?

Rêvons et espérons, et puis disséminons
Car il faut que ça cesse, il nous faut recoller
A notre vraie nature, il faut réconcilier
Nos consciences et nos actes pour mériter le nom
D’Être humain raisonnable, et d’espèce pensante.

 

Philippe Jouvert.

COMME UN CRI

Vœux 2019 du Grand Maître National de la Fédération française du DROIT HUMAIN, Alain Michon.

« L’humanité n’existe pas encore »

Le monde nous interpelle. La société française et son devenir nous interpellent. Comme Sœurs et Frères d’une maçonnerie mixte et internationale répondant à la forme d’utopie contenue dans les mots DROIT HUMAIN.
Chaque humain d’aujourd’hui nous interroge et nous enjoint de chercher des vérités et des lumières renouvelées.
Le brouhaha qui nous entoure semble si puissant…
Pourtant l’humanité qui advient comporte toujours cette part de lumière ancienne intacte. Sachons discerner derrière le chaos apparent des contraires les formes d’une possible humanité fraternelle.
Celle-ci ne saurait être portée par des consciences malheureuses, par le repli sur soi, par le culte de l’immédiat, par le mépris des « assis », par les faces empoisonnées des identités meurtrières. Plutôt que d’identités, ne pourrait-on pas adopter l’idée chère à François Julien des ressources multiples à réfléchir, diffuser, faire circuler et partager ?
C’est le soin sur les plaies du monde qu’il faut trouver la force de mobiliser en nous et hors de nous pour le penser et le panser.

De grands enjeux apparaissent, qui touchent autant à l’intime qu’au cours du monde et de la planète.
A l’échelle géopolitique des pans entiers de domination sont affaiblis par d’autres dont nous ne soupçonnions pas la venue si rapide au premier plan, maîtrisant tant les algorithmes et les reconnaissances faciales que le chemin pour se poser sur la face cachée de la lune… Les blocs bougent, ne ressemblent même plus tout à fait à cette ancienne métaphore. Que faire ? Fermer les yeux ? Décréter le repli sur soi ? Ou s’emparer des questions ? Quoi qu’on fasse ne doutons pas que ce cours du monde n’influe en profondeur sur les vies à venir.
Des modes de pensée et de réflexion verticaux sont remis en question, depuis déjà long temps à vrai dire, et on les voit sous nos yeux en difficulté aujourd’hui.
La prunelle de notre œil républicain est à préserver : la liberté de créer, de penser, d’informer, la laïcité, les droits fondateurs, « l’esprit des lois », la séparation des pouvoirs, l’absolu respect de la dignité humaine… Mais on voit bien qu’ici et là, dans des lieux apparemment éloignés de la société française, certains cherchent d’autres chemins.

Ça craque, et comment s’en étonner ? Ou l’ignorer ?
Du côté des écarts inouïs des fortunes, l’intolérable est déjà atteint.
Certains ne veulent plus de ce qu’ils estiment être devenu un jeu biaisé aux cartes truquées, et cherchent avec les moyens du bord d’autres voies pour la démocratie. Qu’en penser ?
Et encore le souci de la planète, toujours là, non violent mais têtu.
Toujours les milliers de morts en Méditerranée.
Toujours l’ombre terroriste. Et le racisme décomplexé, l’antisémitisme, le complotisme opaque, l’antimaçonnisme pas seulement de l’autre côté des Alpes.
Prenons garde.
Où en est dans notre monde le respect de la dignité humaine ? L’égalité entre les hommes et les femmes ? Qui a parlé de la chaîne de 600 kilomètres formée par des femmes en Inde ?
Des sous-produits frelatés circulent, bâtis sur des plans de com’ cyniques et rentables. Le vrai semble devenir un moment du faux comme disait un moraliste du siècle dernier.
L’intelligence artificielle ?… Déjà là. Que fait-on ?

Le temps des vœux est justement un temps, particulier. Un moment non pas suspendu, mais un point dynamique au visage de Janus.
A l’intersection de l’horizontalité du cours des choses et de la verticalité de l’Idéal guidant l’action. A cette intersection, l’homme en construction.
Nous avons la mémoire vive de l’année écoulée, et plus ancienne encore. Et l’aspiration à un futur meilleur, proche et lointain, conforme à nos idéaux de Liberté, d’Égalité, de Fraternité, de justice sociale, de fraternité universelle.
Les vœux ne sont pieux que s’ils ne visent pas l’action car ils nous laissent alors sans mains ni chemins à tracer.
Veiller pour agir.
« DROIT HUMAIN » peut peut-être se dire aujourd’hui comme au début du siècle dernier : «l’humanité n’existe pas encore».
Poursuivons sans relâche.

Alain Michon Grand Maître National
Fédération française du DROIT HUMAIN
6 Janvier 2019.

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