A LA CONQUETE DE SON SANCTUAIRE INTERIEUR
La franc-maçonnerie initie des femmes et des hommes à la découverte de leur sanctuaire intérieur. Elle leur ouvre la porte d’un monde sans limites, inconnu d’eux dont ils avaient l’intuition sans le connaître, pourtant proche. Un monde habité par le meilleur, l’essence d’eux-mêmes, le monde de leur esprit, qui ne demande qu’à vivre, dans le réel, le quotidien.
Ce monde qui jadis était réservé à un petit nombre d’élus, comme les mystiques pères du désert de Gaza, ces femmes et ces hommes, habités par la foi, pèlerins de l’espérance.
A cette époque Gaza était comme Alexandrie et Athènes, une cité de culture païenne grecque. Ces cénobites se retiraient dans le désert extérieur pour êtres en état de faire l’ascension de leur sanctuaire intérieur. C’est par leur pratique de l’humilité qu’ils ont pu accéder à leur être intérieur.
Ils s’inspiraient de l’image du cercle dont le centre était Dieu et avançant vers le milieu du cercle, ils se rapprochaient de leur cœur, de leur âme, mais aussi des autres. Leur exigence d’humilité leur a permis d’entrer en fraternité avec leur prochain.
Ces ermites abandonnaient leur famille, leur vie extérieure et ses formes superficielles, stagnantes, sclérosantes, parfois jusqu’aux dogmes de leur religion.
On peut faire un parallèle avec l’initiation maçonnique, qui permet aux femmes et hommes de quitter le tumulte extérieur, pour frapper à la porte du temple, puis de laisser leurs métaux à la porte de la loge, pour monter de l’Occident à l’Orient jusqu’au centre du cercle entre l’équerre et le compas. Mais le franc-maçon par à la conquête de son soi, de son être intérieur en étant relié à la cité, il nourrit l’espérance de voir pour tous l’esprit dominer la matière. Que chacun puisse en conscience écouter son maître intérieur, s’élever pour monter jusqu’à son sanctuaire.
JF.
Dom Lucien REGNAULT
Maîtres spirituels au désert de Gaza
Deuxième édition
Lettres de Barsanuphe et de Jean, Instructions de Dorothée, Vie de Dosithée
Ce qui intéresse les hommes de notre temps, ce qu'ils veulent, c'est retrouver « le vrai visage » de leurs ancêtres, les découvrir « tels qu'ils furent » et non tels que les imaginaient leurs biographes. Sans vouloir déprécier d'autres œuvres qui ont aussi leur intérêt propre, nous croyons pouvoir affirmer que les documents publiés dans le présent volume sont de ceux qui ont encore le plus de chances de plaire à nos contemporains par leur caractère simple, vivant et concret.
Cela se vérifie non seulement des Lettres dictées par les deux reclus Barsanuphe et Jean et des Instructions de Dorothée recueillies par un auditeur attentif, mais aussi du récit concernant Dosithée, auquel on a donné le titre de Vie, qui rassemble quelques souvenirs marquants de Dorothée sur son illustre disciple.
Alors qu'on pourra toujours discuter de la fidélité avec laquelle un Cassien nous a rapporté dans ses Institutions et ses Conférences les usages et les enseignements des moines égyptiens, le lecteur de Barsanuphe et de Dorothée n'a pas même à se poser semblable question, tant il se sent proche de ce milieu monastique de Gaza dans lequel leurs œuvres nous font immédiatement pénétrer.
On découvre alors une réelle fraternité qui nous unit à ces grands chrétiens d'autrefois. Pères et frères dans le Christ : tels apparaissent dans leurs lettres les Vieillards de Gaza entre eux et vis-à-vis de leurs disciples, moines ou non-moines, tels ils restent pour nous aujourd'hui encore après quatorze siècles.