LA SAGESSE AU FIL DES TEMPS
Michel Onfray, on aime, ou n’aime pas, on est libre, mais il faut lui reconnaître le talent et la culture, athée sans nul doute au sens commun ou on l’entend, hédoniste surement pas comme on le croit, épicurien au sens premier, admiratif de Lucrèce.
Michel Onfray homme libre, volontaire a ouvert une sorte de jardin d’Epicure, une école philosophique, pas très académique, une université libre c’est-à-dire ouverte comme le fit Epicure, accueillant les hommes, mais aussi les femmes et les esclaves, une école pour parvenir à la paix de l’âme.
Pour Michel Onfray, l’âme n’est pas obligatoirement reliée à une croyance, il parle d’une « âme matérielle », mais pas sans esprit, il prône pour une spiritualité épurée de toute attache religieuse, laïque peut-être ? Pas si sûr, alors comment qualifier sa recherche de Sagesse, comment s’incarne-t-elle ? Par la volonté d’être libre sans doute, volonté, liberté, spiritualité, Sagesse enfin.
Son dernier livre, est le troisième témoignage de son regard élargi sur le monde, après « Cosmos », et « Décadence »il termine avec « Sagesse ».C’est sans doute une fin temporaire, cela fait penser à la formule « Ordo ab chao ».
Ce livre est manuel, une méthode dans la droite ligne du manuel d’Epictète, ou des pensées de Marc Aurèle l’empereur philosophe. Un manuel pour affronter les questions existentielles, un précis de vie, loin des Theorias,une Praxis,à la manière des Grecs ? Trop purs, trop beaux, trop idéalistes pour lui, il ne croit pas totalement au Miracle Grec, il se penche vers les Romains, un regard vers l’horizontalité. Son livre « Sagesse »,tente de répondre aux questions qui se posent à nous dans notre vie, par des exercices à hauteur d’hommes.
Les exercices spirituels décrits par Ignace de Loyola, puis Pierre Hadot enfin Xavier Pavie avaient emprunté cette voie de la « Praxis »,pour Ignace de Loyola en s’appuyant sur la pratique religieuse, pour Hadot et Pavie sur la Praxis des philosophes antiques, pas sur les professeurs de philosophie, non, ceux qui simplement vivent en philosophes. Michel Onfray reprend dans son « Sagesse »,cette voie en suivant les traces de son professeur Lucien Jerphagnon spécialiste de la philosophie antique grecque et romaine, lui-même proche de Paul Ricoeur.
Michel Onfray propose donc à l’image des antiques romains de vivre en philosophe, nous rappelant qu’une des œuvres principales de Lucien Jerphagnon est : « Vivre et philosopher sous les césars. »
Il y a quelque temps après avoir lu Pierre Hadot : « Exercices Spirituels et Philosophie Antique », ainsi que : « Les Exercices Spirituels, leçons de la philosophie contemporaine », de Xavier Pavie. Je m’étais lancé dans un travail sur les analogies entre ces exercices spirituels et l’initiation maçonnique. Inspiré sans doute par le processus d’introspection de l’initiation maçonnique, qui mène de la connaissance de soi, à la connaissance des autres et du monde, suivant l’oracle bien connu.
A la recherche d’une vie meilleure, augmentée de spiritualité, une vie de la culture de la beauté intérieure, qui peut resplendir à l’extérieur de soi.
Comme il est écrit en quatrième de couverture du livre de Pierre Hadot : « Exercices Spirituels et Philosophie Antique » : (…) « L’essence de la philosophie ne serait-elle pas alors cette perpétuelle remise en question de notre rapport à nous-même, à autrui, et au monde ? »
Est-il osé de remplacer le mot philosophie dans cette phrase de Pierre Hadot, par le mot franc-maçonnerie, la pratique des exercices spirituels, comme la pratique de la franc-maçonnerie peuvent-ils êtres une voie pour l’homme en quête de Sagesse, de Force et de Beauté.
La franc-maçonnerie est un lieu de rencontre des pensées, des cultures différentes, un haut lieu, sans limites de l’élévation spirituelle de l’homme, lieu où l’on s’oblige à la pratique du bien, et où l’on fuit le vice, alors un lieu de Sagesse ?
JF.
Citation : Dictionnaire Amoureux de la Philosophie de Luc Ferry.
Extrait : « Sagesse. »
« C’est la condition de la vie bonne pour les mortels, la voie pour y parvenir. Ne pas confondre le sage et le philosophe. Ce dernier cherche la sagesse, il ne la vit pas. Il tente de la définir, de la penser, mais reste en dehors d’elle, du moins tant qu’il demeure philosophe, étymologiquement : en quête « amoureuse » de la sagesse. Le sage, lui, est pour parler comme Hegel dans « la chose même ». Il n’en parle pas, il n’écrit pas, ne commente pas, il vit la sagesse. Socrate, qui n’a jamais rien écrit, qui ne nous a laissé aucun, est un sage.(…) »
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