SE DEFIER DE L’HUBRIS
Placé entre les colonnes, celle de la force et de la construction, le franc-maçon les pieds en équerre, reçoit les mots, les gestes, la clé pour lui permettre de se construire, de s’ouvrir au monde. Inspiré par les enseignements de ceux qui l’ont précédé sur la voie initiatique, travailleur acharné de l’esprit.
Il trouve sa place, son office dans l’immensité du cosmos. Il a saisi le moment opportun le Kairos des Grecs, là commence la vie spirituelle, quand le compas s’est ouvert, que le voile a été déchiré.
Savoir saisir le Kairos,être ce dieu grec muni de sa balance, être le maître du temps, de son temps. Faire passer son désir du bien avant son plaisir d’avoir, se gouverner soi-même être maître, ou plutôt être à l’écoute de son maître spirituel, être sur la voie de son perfectionnement. C’est le moment où il faut apprendre à se garder de la séduction de la démesure de l’ego, de l’Hubris. De même que le vin élève l’esprit son abus le perverti.
Le danger pour le franc-maçon qui gravit les degrés initiatiques est de penser le temps comme linéaire, de cesser le travail quand il a atteint la maîtrise, ne se donnant plus rien à lui-même, ni à ses sœurs et ses frères. La maîtrise n’est qu’un degré, qu’une étape, il y a bien plus à faire ensuite.
Comme dans la vie profane si parvenu au sommet de la gloire, dans le panthéon des dieux terrestres on néglige, les citoyens ses frères en humanité, c’est, céder à l’Hubris.
D’où l’impérieuse nécessité de pratiquer la bienveillance et la tempérance.
Les dieux indiens, égyptiens aux corps d’animaux ont été chassés par les déesses et les dieux grecs aux traits plus radieux que jamais des femmes et des hommes, de là il ne restait qu’un pas de côté à faire pour tomber dans l’Hubris,se prendre pour Shiva, Zeus ou Jupiter, un dieu ou un être suprême.
Le maître maçon a simplement pris conscience de la présence de son être intérieur et de l’immensité du travail à faire pour vaincre son ignorance, et c’est humblement qu’il tend la main à ses jeunes frères, en descendant de l’échelle mystérieuse, dans l’espérance de se faire reconnaître tel.
JF.
PROPOS SUR L’HUBRIS COMME UN AIR DE BABEL !
Extrait du livre de Jean d’Ormesson : « Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit. »
Chapitre XXIII : Où il est question de choses un peu compliquées comme l’ubris et l’entropie.
(…) Par un formidable paradoxe, au moment où l’homme renonce à se considérer comme un enfant de Dieu pour descendre des primates, des vertébrés, des algues, des bactéries, l’orgueil s’empare de lui.
En une sorte de vertige. Il en sait de plus en plus-et il ne sait plus où il en est. La tête lui tourne. La fameuse ubris des Grecs le menace. Il est de plus en plus puissant et deplus en plus égaré.
(…) Et on en finit pas de soigner le monde et d’essayer de le guérir.
(….) Les frontières éclatent. Les distinctions s’effacent. Chacun est lié aux autres par les ondes de la Toile. La campagne disparaît peu à peu. Les villes s’étendent et se rejoignent. Surgelées et contagieuses, les modes et les passions se transmettent à la vitesse de la lumière.
Les supermarchés, les désirs, les idées se ressemblent. Les langues déclinent et meurent. L’orthographe se délite ! Un sabir se répand. Les sexes se confondent. Les couleurs s’affadissent et perdent leur éclat. Pour le meilleur et pour le pire, l’universel et l’unité sont au bout du chemin. L’entropie se déchaîne. Les hommes commencent à deviner que leur destin est de disparaître dans l’avenir comme ils ont apparu dans le passé. Et ils se demandent ce qu’ils font là.
Roman aux éditions Robert Laffont : ISBN 978-2-221-13833-5
Résumé :
" Tu t’es donné beaucoup de mal, mon cher amour, pour aboutir à bien peu de chose. J’ai été enchantée d’apprendre que la lumière transportait du passé à la vitesse record de trois cent mille kilomètres à la seconde, que cette vie que nous avons tant aimée nous venait des étoiles, que notre vieux Soleil qui nous éclaire et nous chauffe était parvenu à peu près au milieu de son âge et que, capables de choses si grandes, si charmantes et si gaies, les hommes n’étaient pas là pour toujours. Tout ça me fait une belle jambe. Tout ça, franchement, m’est un peu égal. Ce que je voulais savoir, je ne le sais toujours pas. Ce qui va nous arriver, et à toi et à moi, dans quelques années à peine, ou peut-être même demain, quand le temps sera écoulé de notre passage sur cette Terre, m’est toujours aussi obscur. Je t’ai souvent entendu dire que tu souhaitais écrire des livres qui changent la vie des gens. Tu n’as pas changé grand-chose à la fragilité passagère et si affreusement menacée de mon amour pour toi. "
Un roman d'amour: "Rien ne change." Un écrivain cherche sa voie et il ne s'en sort que par l'amour d une femme, Marie. Il se donne à elle qui le rend à lui-même.
L'amour est plus important que la littérature et que tout le reste. Il ne consiste pas à se regarder dans les yeux mais à regarder le monde ensemble.
Le spectacle du monde entraîne leur étonnement et leur admiration, qui sont à la racine de toute connaissance. Le roman de société s est changé en roman d amour, qui lui-même va se changer en roman de l univers.
Un roman de l'univers: "Il y a au-dessus de nous quelque chose de sacré." Au grand-père désormais classique de l'auteur, à Pama le bouddhiste, à Marie, s'ajoute Dieu comme un des principaux personnages du livre. Car comment peut-on parler d'autre chose que de Dieu ?
Suit une petite histoire de l'humanité par ceux qui l'ont pensée et faite: les philosophes et les scientifiques. Un combat s'est engagé entre Dieu et la science. La position de l'auteur, catholique et agnostique, est de laisser ses chances à Dieu.
Ce livre est aisé et profond. On y retrouve ce qui a fait le succès des précédents ouvrages: la foi en la littérature, l'importance des sentiments, l'absence d'illusions, le goût du bonheur, la recherche de la vérité. Le tout comme soulevé par la grâce d'un style et d'une écriture ailée.
Source Babélio.
DU FRERE BENJAMIN FRANKLIN
De toutes nos passions, la plus difficile à vaincre c'est l'orgueil ; que vous le déguisiez, que vous le combattiez, que vous l'étouffiez ou le terrassiez, il n'apparaîtra pas moins plein de vie, au moment où vous y penserez le moins.
Citation de Benjamin Franklin ; Mes mémoires (1817)
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