DESOBEIR, TRANSGRESSER…
Les francs-maçons, adhérent de leur libre et pleine volonté à un ordre initiatique et fraternel, ayant pour but leur évolution vers plus de spiritualité, d’humanité. Ils s’obligent au strict respect des opinions de pensée, les différences enrichissent plus qu’elles ne divisent, ils sont animés d’un esprit de tolérance sans faiblesse, ils recherchent en toutes circonstances la vérité et la justice, ils font de la franc-maçonnerie un espace d’union fraternelle, ils s’interdisent dans leur logetoutes les discussions politiques ou religieuses, ils conservent néanmoins leur liberté de pensée qui reste du domaine de l’intime.
Dans le fil de ces exigences, ils s’efforcent d’être des femmes et des hommes doux et bienveillants. Ils s’engagent par serment à respecter les lois de leur pays et leurs dirigeants pour la fonction qu’ils occupent. C’est dans les régimes démocratiques que la franc-maçonnerie peut s’exprimer et se pratiquer sans entraves.
Faut-il en conclure que les francs-maçons doivent renoncer à toute forme de désobéissance civilede transgression ? La désobéissance civile est-elle nécessaire pour faire avancer une société bloquée par des traditions dégradées, des pratiques injustes qui clivent, cassent le lien social, et la mène à la perte de ses valeurs, comme la liberté, l’égalité, la fraternité et la solidarité, valeurs reprises par la franc-maçonnerie.
A ce titre l’urgence écologique génère de plus en plus de militants de la désobéissance civile et ce n’est pas nouveau, Adam, Thomas d’Aquin, David Thoreau, ont pratiqué la désobéissance civile. Les antiesclavagistes ont fait de même dans le temps où l’esclavage était admis.
Faut-il en toutes circonstances savoir écouter sa conscience par préférence aux lois de son pays ? La résistance à certaines lois est-elle injuste, les causes défendues par Martin Luther King, Nelson Mandela étaient-elles justes ? Les faucheurs anti OGM, les anti- nucléaire sont-ils des activistes farfelus, ils ont acquis parfois leur légitimité par des actions violentes, ils ont réveillé la société endormie dans ses dogmes et préjugés. Cela de mon point de vue ne justifie en rien la violence, je préfère l’engagement non violent de Gandhi, ou la vision d’unité de Mandela.
Pourquoi désobéir, transgresser, pour faire évoluer, pour accélérer quand c’est nécessaire un prise de conscience collective, pour sauver, conserver parfois nos valeurs éthiques contre une matérialité débridée, qui ne s’impose aucune limite, pas même la survie de l’humanité.
Il faut sans doute au point où nous en sommes, si nous voulons transmettre à nos enfants d’autres choses que machines et des robots, des sols bitumés, mais une planète où l’on distingue encore un lever de soleil, où l’on entend le chant des oiseaux, où l’eau pure coule de nos sources, où nos arbres verdissent nos forêts, où l’air est respirable. Sanctuariser une partie de notre terre, dans un projet plus ambitieux, plus transgressant que celui des parcs de bonne conscience, nos parcs naturels. Il faut comme le propose le biologiste Edward O Wilson, réserver la moitié de notre terre pour tous les êtres vivants, qui pourraient continuer à vivre au nom « d’une obligation morale transcendante envers le reste du vivant »
Tous les « intellectuels » de la planète se sont réunis le 31 janvier pour la 4èmenuit des Idées, pour réfléchir et apporter leurs contributions, leurs solutions, aux problèmes de l’environnement et même de la politique.
Le constat est alarmant Alberto Manguel historien sud- américain à dit : « Avant la catastrophe était terrible, mais ponctuelle. Aujourd’hui l’humanité a un cancer généralisé et continue de fumer et de manger n’importe quoi. »
De surcroit on assiste à une retraite idéologique, il s’installe un dogmatisme des idées, jusque dans les universités, la liberté de penser, n’est plus que l’apparence d’une liberté, on s’autocensure par paresse sans doute. Il s’est installé comme une pensée unique, mondialisée, couplée avec une certaine nostalgie du passé, le c’était mieux avant.
Il est peut-être venu le temps désobéir sans violence, de transgresser pacifiquement, mais fermement, de prendre sa vie en main individuellement et de reconstruire un projet collectif plus humain, de redonner de l’espoir à tous, de créer du lien, de revigorer ce centre de l’union des hommes dont nous parlons tant et tant dans nos loges maçonniques.
JF.
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