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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
L'INDISPENSABLE ORALITÉ

L’INDISPENSABLE ORALITÉ

 

 

 

C’est un lieu commun de dire que l’homme a besoin de son oralité, c’est son humanité.

 

Après avoir assisté à une conférence de Charles-Bernard Jameux, poète, écrivain, franc-maçon sur l’art de la mémoire et son rapport avec la naissance de la franc-maçonnerie spéculative. 

J’ai retenu entre autres choses, une certaine dégradation de la transmission initiatique par le passage progressif de l’oralité à l’écriture, la faute sans doute au développement de l’imprimerie.

 

 

L’écriture des rituels initiatiques, efface partiellement l’obligation d’en retenir le contenu, de s’en pénétrer et de chercher les idées sous les symboles. La méthode maçonnique des questions- réponses, est la porte ouverte vers le commencement, vers l’initiation.

L’écriture et la lecture des rituels, facilitent au pire une sorte de paresse, au mieux une étude intellectuelle de leurs contenus, étude certes utile, mais comme voie vers réflexion personnelle intérieure. Trop de rationalité ou d’intellectualisme freine l’émergence de la spiritualité cachée en nous.

 

La méthode maçonnique, de voir le tableau de loge, de dire et de redire les mots est indispensable, d’où une pratique personnelle et collective. On n’est franc-maçon qu’à la condition de la pratique en loge. L’écriture sans nul doute nécessaire à la transmission, est devenue indispensable simplement par la multiplication des francs-maçons et des loges. 

 

Il faut peut-être remonter jusqu’à Noé, pour éviter tout dogmatisme, religieux ou philosophique, les esprits d’alors, n’étaient pas cloisonnés, sur la terre régnait une religion universelle, celle décrite par le Chevalier de Ramsay.

 

Dans un temps d’urgence écologique, Enno Devillers-Pena, signe dans la revue numérique « Terrestres », une recension du livre de David Abram : Comment la terre s’est tue ». Le titre sa recension est « Après le déluge comment retrouver une terre animée ? »

 

 

Le livre de David Abram interroge sur les liens entre l’évolution de la technique alphabétique des Grecs anciens, jusqu’à nous, et notre désintérêt progressif, pour ce qui ne serait pas proprement humain.

Le désastre écologique programmé, constaté prendrait sa source dans notre incapacité au dialogue, notre incapacité à être attentif à la terre et aux influences autres qu’humaines. Une exacerbation progressive en quelque sorte de notre vanité et de notre ego. Quel est le combat de la franc-maçonnerie ?

 

Nos vies donc se seraient amoindries, dispersées, en ignorant la nature, et le monde vivant qui nous entoure, et qui est non humain. La technique alphabétique selon David Abram plonge l’homme dans l’ignorance du monde où il vit. Nous ne savons plus lire, nous n’écoutons plus, ni nous-mêmes, ni les autres. Comment réunir ce qui est épars ? En reprenant le dialogue.

 

L’auteur oppose sans doute avec excès, mais dans l’intention de marquer, l’opposition entre les cultures orales et les cultures écrites.

 

Nous avons selon par la dictature de l’écrit en quelque sorte perdu contact avec le monde, avec les autres, avec le réel. Notre amour de la nature et du prochain se serait asséché, par le dépôt des mots sur le papier, ces mots qui auraient dus êtres transmis par oral, comme un souffle générateur et régénérant.

 

L’écrit, a recouvert d’un voile, notre vie intérieure, notre communication avec la nature, avec tout ce qui n’est pas humain, et jusqu’à notre fraternité.

Il nous faut peut-être sortir des théories, des concepts intellectuels, pour entrer en contact, grâce à la simplicité extérieure des mots et leur force imaginative, poétique, qui inspire notre être intérieur. Ainsi les essences spirituelles, éternelles contenues en nous, peuvent s’expirer par un souffle puissant. Ces essences sont d’une grandeur infinie, plus immense que la plus grande des bibliothèques. Nos livres intérieurs vivent, bougent, ne craignent pas la poussière.

 

 

La mère parle à son enfant, elle ne lui écrit pas. Elle lui demande, elle lui suggère la première lettre, puis lui donne la seconde. Elle construit, avec lui, elle s’ajuste pour former un tout harmonieux.

 

Dans nos loges, nous sommes reliés par la parole, par des mots sacrés, des mots secrets, des mots de construction de l’harmonie universelle.

 

L’impression des mots sur le papier, ne les fortifie pas autant, que la puissance du souffle qui sort du cœur de ma sœur, de mon frère, et franchit ses lèvres, pour se déposer lentement au bord de mon cœur qui bat alors en harmonie avec le sien.

 

JF. 

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C
Tous les rites se veulent "sérieux et solennels", cependant ce n'est que dans l'exercice de ceux ci que l'on peut apprécier ces deux qualités!<br /> A mes yeux, un rite oral, de par la façon dont il s'exprime, me semble plus cérémonieux et plus majestueux que ne peut l'être un rite simplement lu, cependant si les officiants font les efforts qui s'imposent en matière de lecture ou de déclamation, il est probable que tous les rites se valent.<br /> Disons toutefois que dans un rite oral on n'a pas le choix, il faut connaître et vivre son texte, ce qui n'est pas une nécessité pour les rites "écrits".
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F
Je ne sais pas, mon frère Cincinnatus, si on peut parler de décontraction au REAA... Car c'est un rite trés sérieux et trés solennel s'il est bien éxécuté. Je ne vais donc pas tomber dans le piège des mauvaises comparaisons entre rites, et de plus je les aime bien tous.<br /> Mais quelque part tu as raison: un rite mal exécuté est un rite raté qui ne "transporte" pas. Je pense que cela doit exister un peu dans toutes les loges au gré des tenues et de la forme des exécutants.<br /> Le plus désagréable est de voir des "anciens" trébucher sur une mauvaise page du rituel ou une réponse genre "il est midi" qui met plusieurs minutes à arriver: c'est inadmissible et trés éprouvant pour ceux qui écoutent. Il en est de même pour des cérémonies mal préparées ou des gestuelles approximatives. La désinvolture des uns doit s'arrêter là où commence la rigueur des autres.<br /> Bien fraternellement, mes Frères.
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C
"La faute à l'invention de l'imprimerie", je ne pense pas, plutôt celle de la recherche d'une certaine facilité!<br /> J'ai "taté" du REAA, j'ai même tenu le maillet mais sans vouloir offenser personne je dirai qu'il y existe une certaine "décontraction" que l'on ne retrouve pas au rite Emulation ni sans doute dans les autres rites oraux que je ne connais pas!<br /> Voir les surveillants tourner les pages d'un rituel qu'ils ne semblent pas lire avec conviction n'a pas à mes yeux la solennité dont doit faire preuve un récitant qui est complètement imprégné de son rituel pour s'être entraîné de longues heures à tenir son rôle.<br /> Qu'on le veuille ou non une tenue est un "drame" au sens littéraire du mot, les intervenants sont des acteurs et il leur appartient de "bien jouer la pièce" dont ils ont la charge.<br /> Il faut le faire avec détermination, il faut connaître parfaitement son texte afin d'entraîner l'adhésion des occupants des colonnes qui parfois auraient tendance à tomber dans les bras de Morphée quand ils entendent ânonner un texte qui semble être simplement découvert par celui qui le lit!<br /> Evidemment il ne s'agit là que d'un simple point de vue!
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