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DU TATOUAGE
La propension, l’inclination au tatouage dans notre société interroge. Nous ne sommes pas en manque de moyen de communication, de médias pour exprimer nos pensées, et pourtant il semble que la tatouage soit devenu un mode d’expression, qui va bien au-delà d’une mode passagère, ceux qui y ont recours savent qu’il présente un caractère indélébile, il y a donc une volonté ferme d’expression.
Bien avant l’écriture les femmes et les hommes ont eu recours au tatouage, dans les civilisations anciennes comme les Mayas, les Maoris, les Vikings, même dans l’Egypte ancienne.
Il y a plus qu’une forme de symbolisme dans le tatouage, il y a également perforation de corps, donc recherche inconsciente sans doute de l’être profond, d’ailleurs souvent le piercing s’associe au tatouage.
Pourquoi la pratique du tatouage se développe donc dans notre société ? Plusieurs réponses, mais un fil conducteur : la perte la dégradation des idéaux collectifs, de solidarité, de fraternité, et la mise à mal de l’identité de l’individu, abandonné ensemble à la dictature de l’uniformisation de la mondialisation au service du veau d’or de la finance. La numérotation des individus dans tous les espaces communautaires efface les images de ce qu’ils sont individuellement.
Les expressions banalisées, récupérées comme citoyen du monde, homme universel, certes belles réduisent les différences qui sont censées enrichir les rapports humains ! On ne fait appel aux colibris que pour masquer l’incapacité du collectif à fédérer.
Pour être universel il faut d’abord être soi, retrouver son unicité. Le tatoué veut affirmer sa personnalité propre, et décider seul de s’intégrer à un clan qui le reconnaisse.
Se faire tatouer peut apparaître comme un processus initiatique, c’est acquérir des signes distinctifs, pour faire reconnaître son évolution, sa métamorphose. Le corps devient un livre exprimant par symboles ce que l’on est ou ce que l’on veut devenir. Il serait réducteur de penser que le tatouage n’est qu’esthétique et même s’il n’était que cela, il exprimerait la beauté, le meilleur de ce que l’on veut faire voir de soi, une vitrine son être intérieur.
Mais quand les tatouages se multiplient jusqu’à la profusion, alors se fait jour le désordre, jusqu’à la paraphilie, un fantasme de l’humiliation de soi, par l’humiliation de son corps ou de celui de son ou de sa partenaire c’est la stigmatophilie.
En conclusion, il me semble que l’expansion du tatouage exprime un manque d’appartenance à une fraternité, à un rejet de l’individualité par notre société, qui prône l’individualisme. Celui qui procède au tatouage fait parler son corps, c’est donc un cri du corps, pour faire entendre qu’il est là, qu’il peut être autre. Se faire tatouer serait une démarche initiatique ?
Jean-François.