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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
DU MÊME ARBRE ?

DU MÊME ARBRE ?

 

COMPAGNONS ET FRANCS-MAÇONS

 

 

Comme une histoire de famille qui pourrait être belle, malheureusement en famille on se déchire souvent pour un héritage, c’est le cas pour les relations entre les compagnons et les Francs-Maçons, on imagine assez facilement que dans les années entre 1600 et 1700, quand les loges opératives reçoivent des membres de la société qui sont des scientifiques, des hommes de lettres, des nobles, qu’elles ouvrent leurs portes à tous ceux qui ne sont pas du métier, que les secrets et les mystères leur sont dévoilés, cela n’a pas dû être simple !

 

Dans notre monde contemporain il perdure une forme de concurrence ou de fragmentation entre les Compagnons et les Francs-Maçons et c’est bien dommage, en un temps où l’on fait l’éloge de l’apprentissage pour essayer de motiver les jeunes générations en leur faisant redécouvrir l’intérêt du bel ouvrage.Il faut des drames comme l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris pour s’apercevoir que le compagnonnage est indispensable et n’est pas incompatible avec notre société techno numérique.

 

Compagnons et Francs-Maçons seraient bien inspirés de se tenir la main dans une même chaîne d’union, plutôt que de réduire leurs rapports à des querelles d’héritage, ils ont plus de points communs que de divergences. Chacune des fraternités à sa manière entend former des hommes complets, de devoir, des compagnons finis.

 

Marcel Bris, Parisien La Noblesse du Devoir, Compagnon Forgeron-Maréchal-Mécanicien du Devoir a écrit en 1984 dans Le Compagnonnage à la recherche de sa vocation.

 

« Former des hommes de caractère, faire naître et développer des compétences professionnelles, enseigner les données d’une compréhension entre les hommes et faire comprendre qu’il existe, dans notre humanité terrestre, un sacerdoce et un culte dont l’utilité se révèle être, au-dessus de tout, le travail. Ainsi peut se résumer la règle des Compagnons depuis toujours : établir une alliance entre le Travail et le Devoir. »

 

Les Francs-Maçons dans leurs rituels célèbrent un ancêtre de Marcel Bris un forgeron mythique Tubalcaïn, de la lignée de Caïn septième génération. Ce maître forgeron enseigne le maniement du feu, de l’eau et du métal, il transforme poli le vil métal en or pur. Compagnons et Francs-Maçons travaillent à la construction du temple matériel, mais aussi du temple de l’esprit, le temple spirituel, le temple de l’homme.

Jules Vallés

 

Le message des Compagnons va bien au-delà de la maîtrise de techniques ou de secrets de construction, le message des Francs-Maçons n’est pas un devoir d’accumulation de connaissances intellectuelles, ils ont en commun la volonté de construire des hommes dans leur globalité.

 

Georges Sand qualifiait le tour de France des Compagnons de : 

« Chevalerie errante de l’artisan. »Le Franc-Maçon avec ses outils symboliques fait aussi son tour, le tour du cercle, pour trouver sa juste place dans le cosmos, au centre du cercle.

 

Compagnons et Francs-Maçons nourrissent la cité de leurs valeurs universelles. Jules Vallès communard et Franc-Maçon a écrit dans Le Cri du Peuplele 1ermai 1871 :

 

« En sortant de ses ateliers mystiques pour porter sur la place publique son étendard de paix (…) La Franc-Maçonnerie a réuni au nom de la Fraternité la bourgeoisie laborieuse et le prolétariat héroïque. »

 

 

Il a écrit aussi à propos de son oncle Compagnon du Devoir :

 

« (…) Je touche à leurs mètres et à leurs compas, je goûte au qui me fait mal, je me cogne au chef-d’œuvre (…) ils ont des pendants d’oreilles…. Je suis heureux avec les menuisiers. »

 

Belle démonstration des liens entre les Compagnons et les Francs-Maçons, ils ont en partage des secrets qui mènent au sacré.

Dans son livre La BillebaudeHenri Vincenot en songeant à Vézelay se rappelle les paroles de son grand-père :

 

« Les enfants de Maître Jacques ! N’y touche surtout pas. Ceux-là savaient ! Savaient ? Mais savaient quoi ? (…) J’ai toujours cru quant à moi, qu’il y avait une relation entre ce site extraordinaire, cette basilique, ce monument mystérieux et les Compagnons. Les Jacques…. Ceux qui savaient ! »

HENRI VINCENOT

Les Francs-Maçons et les Compagnons partagent aussi d’autres valeurs qui malheureusement se perdent de nos jours. Le refus du fanatisme, de l’intégrisme, de l’ignorance, ils s’efforcent d’êtres tolérants sans faiblesse, ils rendent sa gloire au travail.

Agricol Perdiguier dit Avignonnais La Vertu 1erCompagnon Menuisier du Devoir de Liberté, a écrit en 1861 dans Question Vitale sur le Compagnonnage et la classe ouvrière.

 

 

« (…) Que chacun soit libre dans sa foi, dans son opinion, dans son aspiration, dans son mode de gouvernement, dans ses coutumes, dans ses usages, dans telles ou telles formes qu’il lui plaît d’adopter et de suivre et ne peuvent nuire à autrui. Point de satire, de raillerie, d’agression… Chantons l’humanité, chantons la fraternité et ne cessons point de nous donner la main. »

AGRICOL PERDIGUIER

Un regret toutefois, sous le prétexte d’affirmer leur identité certains Compagnons, comme certains Francs-Maçons affirment avec force leurs différences, en faisant des divergences, plus que des forces. À l’instar du Compagnon Jean-Bernard dit la Fidélité qui a écrit dans Compagnonnage en Juillet 1976.

 

« Un soi-disant cousinage ! »

« Il n’est pas jusqu’aux férus d’ésotérisme qui ne s’interrogent sur les vertus de l’un ou l’autre pour en extraire nous ne savons trop quelle panacée fondamentale.

(…) Ce caractère, cette pureté et cette vérité n’ont d’autres sources réelles que l’exercice du métier. C’est une source avec laquelle on ne transige pas. Il ne suffit pas pour s’y retremper de revêtir un tablier brodé, de manier des outils symboliques ou de parler un langage pseudo-professionnel. (…) Nous sommes donc d’une espèce tout à fait à part, qui l’a toujours été et le restera d’une façon irréductible… »

 

Il est plus simple, plus facile, plus réducteur de fracturer que de rassembler ce qui est épars. Pour preuve la Maçonnerie Forestière, la Maçonnerie du bois démontre que les Francs-Maçons et les Compagnons peuvent se retrouver, le père Soubise est bien présent chez les fendeurs.

Pour ma part j’ai eu le bonheur et je l’ai encore de compter parmi les frères de ma loge maçonnique des Compagnons, qui sans renier les enseignements qu’ils ont reçus dans le Compagnonnage sont d’excellents francs-maçons reconnus comme tels.

 

Je dédie ces quelques réflexions à Louis, André et Jean-Jacques, mes Compagnons de route, mes Frères.

 

                                                     Jean-François.

LE PÈRE SOUBISE
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C
Cher frère Tuck<br /> Quelle joie de lire enfin quelque chose émanant d'un autre "joyeux compagnon" (de la forêt de sherwood of course!) en réponse aux articles publiés sur ce blog que nombre de gens lisent certes , mais qui, pour des raisons qu'il serait intéressant de connaître, jouent aux trois petits singes sinon à l'autruche!<br /> En effet , quelle autre conclusion peut on tirer de cette situation s'il faut en juger par l'absolu silence et l'absence de toute réactivité dont ils font preuve quant aux articles publiés par notre courageux et besogneux JF!<br /> Frère Tuck, j'ai bien aimé l'expression " ...tandis que d'autres se réfugient dans les hauts-grades où l'intellectualisme est partout, sinon de rigueur dans certaines loges de perfection..." <br /> "Se réfugient", le terme est parfait, pour échapper à la promiscuité avec la plèbe, gravissons cette nouvelle échelle qui n'a pas grand chose à voir avec celle de Jacob! <br /> S'agissant des "degrés supérieurs", était il nécessaire d'ajouter à la légende d'Hiram, d'autres légendes, je n'en suis pas convaincu, mais par contre je le suis de ce que cette ascension vers les hautes sphères n'apporte rien en matière de perfectionnement individuel, pire elle ne fait que flatter l'égo de certains (pas tous soyons justes!) qui souhaitent peut être connaître l'épectase (comme Monseigneur Daniélou!) quand ils atteindront le 33eme chez les REAA ou le 99eme chez Menphis Misraïm, sauf erreur de ma part!<br /> Désolé d'avoir à le dire mais l'espèce de course à l'échalote à laquelle se livrent les postulants du 18 éme ou autre me fait doucement sourire, la morgue constatée chez nombre de ces "élus" (Cohen bien sûr!) est déplaisante , mais enfin, si à travers ces rôles, ces titres pompeux et passablement ridicules ils font progresser l'humanité, hé bien tant mieux!<br /> Mais tout à fait entre nous, est ce le cas?<br /> Je pense que la véritable progression des Maçons ne se mesure pas à ces degrés superficiels et illusoires mais à l'aura dont ils peuvent éventuellement se réclamer auprès de leur entourage et qui donne d'eux l'image de gens sages, modestes et honnêtes, autrement dit l'image d'exemples à suivre.
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J
Bonjour Cincinnatus<br /> Comme tu le fais remarquer il n'y a pas beaucoup de contradicteurs et c'est dommage ! Une petite remarque sur tes propos, il n'y a pas besoin de "hauts grades" pour constater le ravage de l'Ego. J'ai souvent constaté que de nombreux VM avaient peu d'ardeur à prendre suite à leur Vénéralat le poste de couvreur. J'ai pu aussi constater ce que l'on appelle la guerre des Rites, dont l'émulation fait souvent les frais en subissant les sarcasmes des écossais, qui confondent le par coeur et le par le coeur.<br /> <br /> Pour en revenir aux compagnons (les opératifs) tout le monde connaît les affrontements entre les pratiquants des trois rites ceux de Salomon, de Maître Jacques et du Père Soubise.<br /> Alors pas besoin de 'hauts grades' pour se déchirer.<br /> <br /> Par ailleurs mes chers Frère Tuck et Cincinnatus comment expliquer la discrétion (d'une manière générale ) des frères qui pratiquent ces 'hauts grades' en n'en faisant pas état en loge symbolique ? Cela n'est pas propice a flatter leur Ego.Par contre je suis entièrement d'accord sur l'exemplarité qui doit être de mise pour être reconnu comme tel. J'ajouterais qu'au regard de l'âge moyen ( 65 70 ans ) des frères qui travaillent dans les 'hauts grades' on ne peut pas les soupçonner de vouloir faire du réseau, de l'entrisme, leurs ambitions personnelles sont assez réduites. Bien sur dans la maison il y a toujours des brebis égarées mais pas plus qu'ailleurs. Je ne succomberais donc pas à cette envie de séparer les frères en catégories, mais plutôt à mon envie de les réunir. Chacun sa route, chacun son chemin, et respect pour tous les frères sincères dans leur pratique, car c'est avant tout par la pratique, le travail et l'engagement que l'on voit le maçon, dans cette initiation à la fois individuelle et accomplie avec le soutien du collectif, paix et joie à tous les frères de bonne volonté.<br /> <br /> Jean-François
F
Bonjour Cincinnatus<br /> Cela fait des années que nous prêchons dans le désert... Les chiens aboient mais la caravane passe.<br /> Le problème réside avant tout, me semble t-il, d'une part dans le recrutement (il faut bien remplacer les chameaux...), et d'autre part dans le fait qu'atteindre le degré de maître est un aboutissement pour un grand nombre. Certains travaillent malgré tout à ce degré dans une indifférence générale le plus souvent, tandis que d'autres se réfugient dans les hauts-grades où l'intellectualisme est partout, sinon de rigueur dans certaines loges de perfection... C'est d'ailleurs ceux-là qui nous disent généralement, à un moment précis, qu'ils ne peuvent "pas tout révéler" ou encore qu'ils sont "d'éternels apprentis". On comprend pourquoi!<br /> Bien fraternellement, de Frère Tuck.
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J
Bonjour Frère Tuck.<br /> <br /> Si j'abonde sur le manque de travail des Maîtres, il est en partie du au manque d'instruction à ce grade et donc d'un manque de perspectives sur la voie initiatique. Ainsi l'on constate (c'est factuel) que les frères qui démissionnent sont en grande majorité des maîtres.<br /> Par ailleurs il semble important de préciser que certains Rites (dont le REAA) comportent des degrés de perfectionnement (c'est factuel)absents dans d'autres Rites il y a donc le choix.<br /> <br /> Ensuite je ne puis souscrire à une généralité de l'intellectualisme qui serait l'apanage des grades de perfectionnement (je ne dis pas hauts-grades, chaque grade ayant sa valeur )Heureusement mon frère Tuck tu as employé le terme "Certains" qui en l'occurence ne signifie par "sûr".<br /> <br /> Pour ma part j'ai le bonheur de travailler dans plusieurs ateliers de perfectionnement depuis 23 ans dans ces ateliers la grande majorité des thèmes travaillés traitent des rituels de chaque degré et non de thèmes intellectuels, on y retrouve d'ailleurs l'approfondissement des valeurs développées dans les 3 premiers degrés, qui plus est les frères qui y travaillent participent à des séances d'instruction régulières, preuve qu'il ne sont pas tous des intellectuels, ni même "des intellectuels de comptoir" comme le dit notre frère Cincinnatus, mais simplement des frères humbles désireux de poursuivre leur chemin initiatique.<br /> <br /> Qu'il y est des dérives, c'est "certain" mais pas plus qu'ailleurs.D'ailleurs les chameaux ne sont pas des ânes et inversement.<br /> Je te rejoins pour affirmer qu'il y a "certaines" loges symboliques, et "certaines" loges de perfectionnement où "certains" frères confondent intellectualisme et connaissances (au pluriel) avec Connaissance (au singulier) et initiation. Mais il est "certain" que cela ne peut être considéré comme une généralité.<br /> <br /> Quant à la formule "de l'éternel apprenti" je suis d'accord que cela trop souvent masque, donc dans "certains" cas un manque de travail, donc une ignorance ou peut-être une "certaine" humilité vraie ou fausse ?<br /> <br /> En conclusion "certains" frères trouvent leur bonheur, dans les 3 premiers degrés et c'est bien et c'est respectable, ces degrés sont tellement riches, d'autres souhaitent aller voir plus loin, un peu plus loin et c'est aussi tout aussi respectable, au final ce sont les frères qui reconnaissent leurs autres frères comme tels. Et je t'avoue que j'ai du mal et à quel titre porter un jugement sur la démarche volontaire de mes frères.<br /> Je sais pour ma part que je partage avec toi et tous mes frères plus de valeurs communes que de différences, et que je m'efforce de respecter leur choix, dans un esprit de tolérance sans faiblesse.<br /> BF<br /> JF
C
Bien vouloir excuser la faute "d'aurtaugraffe" que chacun aura identifiée!
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A
Comme d'habitude j'apprends toujours plus avec (grace) à vous. Dailleurs nous avons un joli petit musée du compagnonnage à Paris. Merci.
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C
Les compagnons ont toujours su rester humbles, et se faisant ils sont à l'image d'Hiram.<br /> En va t'il de même pour les Maçons lorsqu'ils gravissent les fameux degrés, j'en doute!<br /> Qu'une Maçonnerie "symbolique" se soit peu à peu substituée à la Maçonnerie opérative, bien sur, c'était là le seul moyen de développer l'Ordre et de faire rayonner la Maçonnerie, mais qu'un pseudo intellectualisme , digne parfois du "Café du Commerce" se soit emparé des esprits, cela est affligeant!<br /> Il me semble qu'un retour aux fondamentaux serait le bienvenu, pas vous.....?<br /> <br /> (hélas je n'attends guère de réponses puisque personne ne se manifeste habituellement!)
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