LE PRISME
Les articles du blog sont écrits sous le prisme de la franc-maçonnerie. Regarder sous un prisme n’est-ce pas voir les choses telles qu’elles ne sont pas. Il y a là une forme de préjugés, comme une illusion d’optique, une perception personnelle réductrice, même si c’est une conception partagée par un groupe, il y a une forme de paradoxe dans cette vision, et la franc-maçonnerie qui déclare s’affranchir des dogmes et de préjugés et écouter toutes les opinions sans pourtant les reconnaître comme bonnes.
L’étude et la réflexion à l’aune d’un prisme ne sont donc pas objectives, c’est le résultat de notre seule vue, ou de notre vue soumise à l’influence d’un groupe, je dirais plutôt des valeurs défendues par un groupe. Il y a une tentation d’exclusion de l’autre ou une tentation de prosélytisme. L’on se rapproche du suprématisme du peintre Kasimir Malévitch.
Le prisme favoriserait la disparition de la lumière, comme une descente dans l’obscurité de la caverne, un rétrécissement de l’esprit, nécessaire à la renaissance de la lumière unifiée. Le prisme agit donc comme une fermeture précédant l’ouverture, à l’image de l’appareil photographique.
Regarder sous un prisme, c’est regarder avec nos yeux d’homme, avec notre raison humaine limitée à nos expériences, pour aller au-delà du prisme, il faut accéder à mon sens à une forme de foi intérieure, une conviction qu’il y a un principe supérieur inqualifiable, ce qui n’empêche pas de voyager vers ce principe, vers cette lumière unique sortie du prisme, un voyage vers l’harmonie universelle du beau, par l’initiation qui la route sur le désir du beau.
N’ayant à notre portée que notre raison humaine, notre action est limitée, n’y a-t-il pas une forme de naïveté à croire que nous parviendrons au-delà des limites de l’imaginable, à cette pointe de l’âme extrémité de l’esprit, ce lieu mystérieux où commence la transcendance.
Regarder toutes choses de la vie sous le prisme de la franc-maçonnerie, c’est sans doute une force mystérieuse, inconnue, intérieure, qui fait naître au plus profond de nous notre désir de souscrire avec humilité au juste, au bien, au beau qui couronne le tout.
Jean-François.
Citation :
« Si à la place des yeux tous les hommes portaient des verres de couleur verte, ils seraient obligés de juger que les objets qu’ils perçoivent sont verts et jamais ils ne pourraient distinguer si leur œil leur montre les choses telles qu’elles sont, ou s’il ne s’y ajoute pas quelque chose qui n’appartient pas aux choses, mais à l’œil. Il en est de même avec la raison. »
Emmanuel Kant.
Claude Léveillée - Avec nos yeux, avec nos mains
Québec, 1962: Belle chanson de Claude Léveillée écrite par Gilles Vigneault, parue en 1962 et réenregistrée sur l'album "Mes années 60" en 1994. C'est selon moi, la meilleure version que cet...
Paroles: Gilles Vigneault, musique: Claude Léveillée (1963)
Avec nos yeux, avec nos mains
Dont nous aurons été humains
Nous nous serons à peine vus
Nous serons-nous touchés? À peine.
Nous aurons mis tout notre enjeu
À ne pas être malheureux.
La roue ne cesse de tourner
Emportant gestes et regards
Dans un tourbillon d’infortune
Sans nous offrir un lendemain.
Fermés nos yeux, fermées nos mains,
Qui retrouvera les chemins
Par lesquels nous voulions surprendre
Le mot de passe de l’amour?
Nous aurons vécu sur la terre
Sans rien tenter d’un jour à l’autre
Pour apprivoiser le mystère
Nous serons passés au soleil
Sans jamais remarquer notre ombre
Et, les yeux secs et les mains blanches,
Nous sortirons de ce sommeil
Sans l’avoir comparé à l’Autre