VENTRILOQUIE
Il y a je pense deux formes de ventriloquie, une qui enferme l’esprit dans un seul corps, l’expression d’un narcissisme égocentrique et vaniteux et l’autre qui libère l’esprit vers l’infini en faisant parlez en soi le mystère de la vie, cette dernière rapproche du divin.
De la première frome l’on peut dire que c’est une fausse ouverture d’esprit, on fait mine, voir bonne mine, l’on contemple son image dans l’autre non pas parce que c’est ma sœur ou mon frère, mais pour affirmer un moi dominateur. On encercle l’esprit de l’autre pour le ramener à son moi, conforté son image, c’est comparable à un enfermement dogmatique. L’on veut convaincre pour se rassurer, il y a une frome de prosélytisme de sa pensa propre pensée, l’on s’appauvrit en refusant les différences.
Par une forme de suffisance, on empêche toute ouverture d’esprit, au lieu d’écouter l’autre on le soumet à la dictature de sa pensée. Par une forme aboutie d’hypocrisie l’on veut faire parler l’autre avec ses propres paroles. L’on veut se faire reconnaître comme tel et non pas être reconnu comme tel.
Cela conduit à une pensée uniforme sclérosante, à une interprétation unique de l’universel. C’est oublier que les symboles sont vivants et peuvent inspirer des interprétations personnelles donc différentes. S’il y a une sorte de catéchisme des symboles, l’essentiel reste les valeurs qu’ils inspirent et qui elles peuvent prétendre à une sorte d’universalité.
L’important n’est donc pas de créer des sortes de ventriloques, mêmes si ce sont des perroquets parés de belles plumes, mais de favoriser l’éveil d’hommes différents qui se retrouvent ensemble dans des valeurs communes. Il y a tant rameaux dans l’arbre de la vie. La force et la beauté sont dans les différences, et la capacité de se rattacher ensemble pour former un ensemble harmonieux.
Ventriloquie :
« Le premier enfant de la beauté, le premier enfant de la beauté humaine, de la beauté divine, c’est l’art. En lui l’homme divin se rajeunit et se renouvelle. L’homme veut avoir conscience de lui-même; alors il donne à sa propre beauté une existence en dehors de lui. C’est ainsi que l’homme a créé ses dieux. Car, dans l’origine, l’homme et ses dieux ne faisaient qu’un; l’éternelle beauté, inconnue à elle-même, existait seule. – Ce que je dis est un mystère, mais ce mystère est une réalité. »
Friedrich Hölderlin.- Hypérion.
Jean-François Guerry.