CAUSERIE INITIATIQUE SUR L’ART DE LA MÉMOIRE
Giordano Bruno.
Dans l’Art de la mémoire,(1) Giordano Bruno, est effleuré, pourtant c’est un savant lumineux de la renaissance Française. Vous tremblez «plus », vous qui prononcez cette sentence, que moi qui l’écoute. Lorsque l’Inquisition Romaine ordonna de brûler tous ses livres et le condamna au bûcher. Il refusait de renoncer à ses idées. Il accepta le martyre alors qu’il était emprisonné dans le Palais du Saint office au Vatican depuis huit ans. Il fut mis en accusation par Robert Bellermin (1542 – 1621 ), qui pris part également à la condamnation de Galilée ( 1564 – 1642 ). Giordano né à Nola en 1548, à 20 kms de Naples, alors territoire Espagnol, mourut à Rome en 1600. En 1565, il entra chez les Dominicains, avant d’être suspecté d’hérésie, un an plus tard, il rendit son habit en 1579. Grand voyageur, écrivain prolifique, philosophe, scientifique et poète, est l’auteur de deux œuvres, liées au principe cosmologique. Le banquet des cendres – référence au mercredi des cendres chrétien, ou se déroule l’action, et, L’Univers et les mondes. Il rédige en forme de dialogue.
Ses propos.- ouvertement opposé à Aristote, Giordano le combat avec ses propres méthodes et langage, parfois obscurs. Ses questionnements médiévaux contraste aussi bien avec sa pensée libre
et originale qu’avec ses hendécasyllabes (Vers de 11 syllabes), en vogue à la renaissance. Il explique le principe cosmologique très clairement et ses expressions pourraient apparaître, telles quelles, dans n’importe quel traité de cosmologie moderne. C'est-à-dire, nous savons qu’il existe un champ infini, un espace contenant qui embrasse et pénètre le tout. En lui, se retrouve une infinité de corps semblables aux nôtres. Aucun d’eux n’est au centre de l’Univers car l’univers est infini et par conséquent sans centre ni limite.
Admirateur de Copernic, Giordano lui reproche, alors qu’il avait fait un pas de géant en admettant le mouvement de la terre, de ne pas avoir poussé sa logique jusqu’au bout. Le soleil pouvait lui aussi se déplacer. Ce qui est vrai. L’Univers de Giordano est infini comme il se doit, puisque seule la relativité peut concilier le principe cosmologique et sa finitude. Pour lui l’Univers est infini car il est l’œuvre d’un Dieu infini et par conséquent sans centre ni limite. L’intolérance religieuse catholique a souvent été accusée d’avoir entravée et interrompu le progrès scientifique dans l’Europe du Sud, contrairement à la plus grande ouverture protestante. Cela n’est pas entièrement vrai. Pendant que Giordano était conduit sur le bûcher, l’Université de Salamanque laissait ses étudiants libres de choisir entre le système de Ptolémée vers ( - 100 et 170 ) et celui de Copernic . Ajoutons que Calvin ( 1509-1564 ) emprisonna Giordano à Genève, et que celui-ci fut expulsé de Marburg et excommunié par les Luthériens à Helmstedt. Il a été également avancé que Giordano n’avait pas été condamné pour ses idées scientifiques mais pour ses hérésies religieuses. Ce qui n’est pas exact non plus. Il est vrai que l’accusation qui le conduisit au supplice le déclara hérétique, impénitent, persistant et obstiné et, lui reprocha ses croyances hérétiques. La sentence de mort mentionnait parmi ses délits sa défense d’un monde infini et de la pluralité des mondes habités. Pourquoi un savant tel que Kepler méprise l’acentrisme de Giordano. Kepler affirme que les étoiles ont toutes le même diamètre angulaire, d’environ une minute d’arc. Si comme le prétend Giordano, il existe des étoiles à n’importe quelle distance, les plus lointaines devraient être plus grandes, d’une taille proportionnelle à leur éloignement, ce qui est absurde. Kepler se trompe en alléguant que toutes les étoiles ont la même taille angulaire. Une minute d’arc ne correspond pas au diamètre angulaire des étoiles, mais à la résolution de l’œil, cela est dû à la diffraction, phénomène qui n’était ni connu ni imaginable au XVIIème siècle. Ce qui rend l’erreur de Kepler parfaitement excusable.
Claude Galinier.
Mes sources – l’Évolution de l’Univers – Hubert Reeves.
(1) L’Art de la Mémoire et la Formation du Symbolisme Maçonnique. De Charles-Bernard Jameux - Éditions Dervy
Claude contributeur du blog a été inspiré par le thème de l’art de la mémoire en franc-maçonnerie, développé par un autre cherchant, Charles-Bernard Jameux qui après plus de 15 ans de recherches, voit dans cet art de la mémoire la source de la franc-maçonnerie spéculative, son origine. Un des acteurs les plus importants si ce n’est le plus important est Giordano Bruno qui aura légué ses découvertes, son enseignement lors de l’un de ses passages en Ecosse. Charles-Bernard Jameux appui sa thèse sur deux ouvrages essentiels et objectifs puisque écrits par des non maçons. Celui de Frances Yates : « Art of memorie » et celui de David Stevenson : « The Origins of freemasonry.»
J’ai retenu pour ma réflexion personnelle que je développerais plus loin cette citation de Frances Yates reprise par Charles-Bernard Jameux : « Rien n’est produit qui n’ait d’abord été formé dans l’intériorité et c’est donc dans l’intériorité que ce fait le travail significatif. »
Si en franc-maçonnerie on se réfère souvent à notre être intérieur, notre maître intérieur, à la construction de notre temple intérieur, c’est-à-dire à la construction de notre vie. Cela m’inspire une réflexion sur la vie de l’esprit et l’art de la mémoire et ses manifestations, je vais alors naturellement vers l’œuvre polyphonique de Carl Gustave Jung et ses recherches sur la psychologie des profondeurs de l’être, son rapprochement entre notre inconscient personnel, et l’inconscient collectif. Cet inconscient collectif peut-il être une forme de polysémie de l’art de la mémoire ?
Les découvertes des images, des symboles universels, dont nous prenons connaissance dans notre inconscient personnel, trouvent-ils leurs sources, leur origine dans l’inconscient collectif, qui serait une forme de mémoire collective partagée.
Il y a t’il une voie directe ou indirecte entre inconscient personnel, inconscient collectif et art la mémoire ?
Le rêve, cette bohême spirituelles de nos nuits, nous mène peut-être comme Baudelaire : « … dans un temple où les vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles. L’homme y passe à travers des forêts de symboles. » Ces symboles que nous ignorions faute de les avoir cherchés, car ils étaient présents en nous, sont réapparus à la lumière de notre parcours initiatiques à un à un progressivement, par une sorte de causerie initiatique avec notre inconscient.
L’art de la mémoire se dévoilerait par cette démarche jungnienne, qui a été bien exprimée par un éminent spécialiste de la pensée de Jung, Christian Gaillard, qu’il résume en quatre verbes.
Le premier est geschehenlassen dont une traduction est : se laisser produire, ou encore se mouiller l’on voit le rapport avec l’alchimie. Le deuxième est betrachten qui signifie : observer, par exemple les rêves, les symboles. Le troisième est sich auseinandersetzen qui impose de se confronter avec l’objet de sa rencontre ; On est bien dans une démarche maçonnique d’éthique par rapport à sa conscience. Le dernier et quatrième, n’est pas exprimé dans la langue de Zurich, c’est le verbe faire trace, contribuer, transmettre, donc s’impliquer.
Si notre mémoire nous parle, si notre inconscient nous parle, et nous relie avec une mémoire collective, un inconscient collectif. Il importe que nous puissions transmettre ce que nous avons reçu et qui provient du fond des temps, cet art primitif, cet art premier universel.
Donnez moi la première lettre….
Jean-François Guerry.
Le Bono. Aux origines de la franc-maçonnerie moderne
Le poète et écrivain proche du mouvement surréaliste Charles-Bernard Jameux présentera le fruit de ses recherches, le 6 mars 2019, au manoir de Kerdréan, au Bono. L’occasion de démonter quelques clichés sur la franc-maçonnerie.
Le thème abordé par la conférence de Charles-Bernard Jameux, peut sembler complexe au premier abord. Le 6 mars, au manoir de Kerdréan, l’ancien Grand chancelier de la Grande loge de France présentera le fruit de ses recherches, sur « l’art de la mémoire », dans une conférence ouverte à tous et gratuite, organisée dans le cadre des rencontres maçonniques de Kerdréan, et animées par la loge « Les mégalithes » d’Auray. Pourtant, l’objet de la discussion porte sur les origines de la franc-maçonnerie spéculative, celle qui anime la grande majorité des loges en France, par opposition à la maçonnerie opérative, source de fantasmes chez de nombreux Français. Charles Jameux défend la thèse de l’existence de rituels maçonniques en Écosse, précurseurs de la culture « spéculative », rhétorique et abstraite.
Une diversité et une écoute
La franc-maçonnerie est l’objet de nombreux fantasmes, attisés par les fréquentes « une » des hebdomadaires d’actualité, bien loin de la réalité de leurs activités. « Tous les mois, un des frères anime des « planches » , un exposé de ses recherches », détaille le président de la loge d’Auray, Jean-Jacques Ragaru. Ces planches ont par exemple, récemment porté sur l’influence égyptienne dans la maçonnerie, qu’est-ce qu’être franc-maçon au XXIe siècle, etc. « On ne fait pas de débats de société, on évite de parler politique ou religion, cela écarte les débats passionnés » , explique Jean-Jacques Ragaru. De même, les valeurs véhiculées sont axées sur la tolérance, l’écoute des autres, rendues possibles par la diversité des profils. « Aujourd’hui en France, il y a des cultivateurs, des propriétaires exploitants, bien sûr des professions libérales et beaucoup de retraités. »
Humilité
Jean-Jacques Ragaru, retraité, est depuis juin dernier le président de la loge maçonnique d’Auray, dont la création est récente et compte 21 membres. Étonnamment, son mandat de trois ans peut être révoqué chaque année. S’il va à son terme, il prendra ensuite le poste « le plus humble de la loge » . « Ce sont les fondamentaux, l’humilité » , précise-t-il. Charles-Bernard Jameux et Jean-Jacques Ragaru regrettent les faux clichés véhiculés, bien loin de la discrétion qui caractérise leur conduite. « On fait partie de la société et on ne force absolument personne », explique Charles-Bernard Jameux.
Le 6 mars 2019 à 19 h, à l’hôtel les Abbatiales, Manoir de Kerdréan, Le Bono. Entrée gratuite sur réservation à lesmegalithesauray.secretariat@gmail.com
Source le journal Ouest-France.