LE MASQUE CARNAVALESQUE
En cette période de carnaval, l’on croise des hommes et des femmes masqués. Ils dissimulent pour certains les symptômes d’une maladie infectieuse, leur corps est malade. Pour d’autres ils dissimulent leur identité propre, profonde, où affichent avec plaisir leurs fantasmes. Ces derniers non pas choisis leur masque par hasard, à la manière de ceux qui ont recours au tatouage.
Le masque carnavalesque est libérateur, il opère comme une catharsis, une libération des pulsions, des passions. Il met en spectacle notre être extérieur, il nous purifie en même temps parce qu’il nous en fait prendre conscience, il s’opère alors une mise en relation de notre être extérieur avec notre être intérieur, nous prenons conscience de notre incomplétude et de notre désir d’unicité.
Ce terme de catharsis est polysémique, Platon en a fait une pratique philosophique, cette connaissance du corps et sa purification amène à une élévation de l’âme qui trouve sa demeure dans notre esprit.
C’est bien en repoussant l’ignorance qui voile les yeux du cœur que l’on avance sur le chemin initiatique.
La succession de déchirements des voiles, du bandeau de l’apprenti au voile du Maître Secret, jusqu’au 17ème degré du rite ( R E A A), les masques tombent peu à peu.
Ces levées successives des voiles, sont autant de marches montées sur l’échelle de la spiritualité, de contacts avec notre inconscient personnel, stimulé par l’inconscient collectif.
On entre là, dans la psychologie des profondeurs de Carl Gustave Jung, de ce concept de réalisation de l’homme, d’individuation, souvent mis en rapport avec l’initiation maçonnique.
Dès ses premiers pas hésitants, sur le pavé mosaïque noir et blanc, il est demandé au postulant, de laisser tomber son masque social, de se séparer de son moi, de sa persona, de son masque qui ne lui servira à rien, ne fera pas illusion comme dans le monde profane, pour atteindre son soi, se réaliser, réaliser son unicité. Il renonce au monde des apparences, aux mondanités, aux artifices, aux artéfacts de son ego, il laisse ses métaux à la porte de la loge. (Et non pas du temple qui n’est que matériel, la loge elle ayant été sacralisée par le rite, le déploiement ou le tracé du tableau de loge, contenant les symboles universels)
Faire tomber le masque, la persona, c’est affronter l’ego qui sans cesse revient sous différentes formes, c’est le dépasser, conquérir sa liberté, s’ouvrir à la conscience, à l’intuition du plus grand que soi. Au concept, au principe du Grand Architecte de l’univers, sans nom et qui a tous les noms, pour certains s’ouvrir l’intuition d’une vastitude selon le philosophe agnostique Luc Ferry.
Et vous demain que demanderez-vous ? La Lumière ! Alors que le masque tombe et regardez en vous !
Jean-François Guerry.
L’aurore et l’âme.
« L’aurore est belle, mais plus belle une âme
Que les rayons divins illuminent à travers la caverne de son corps. »
Le Voyageur Chérubinique – Angelus Silesius.
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