D’ÉTRANGES PLANTES…
Un jour d’été en promenade dans la ville close de Concarneau, curiosité touristique, celle ville île, qui reçoit par une porte étroite des milliers de visiteurs, qui s’étirent comme un serpent au soleil, résonnant de mille sonnettes, j’ai suivi insouciant, ce ruban multicolore et bruyant.
Puis soudain en faisant un pas de côté j’aperçois une boutique, où les visiteurs le regard étonné et le nez en l’air semblent comme figés en admirant d’étranges plantes vertes : des Tillandsias, de la famille des Broméliacées, dont la plus célèbre est l’ananas, proclame fièrement la vendeuse, horticultrice en herbe. Elles vivent sans terre et sans racines ou plutôt les feuilles sont leurs racines, leurs racines sont en l’air dit-elle avec un large sourire !
Leurs racines sont donc dirigées vers le ciel, elles n’ont besoin qu’un support, si fin, si faible soit-il pour prendre leur essor, une petite lumière en quelque sorte, et puis juste un peu d’eau, quelques gouttes vaporiser de temps en temps. Voilà la recette pour faire vivre ces plantes étranges, ces plantes qui me semblent venues d’un autre monde, du nouveau monde peut-être, certaines d’entre elles ont même des vertus médicinales paraît-il, je ne sais pas ce qu’elles soignent, en tout cas elles m’ont procuré une étrange sensation.
Elles ne sont pas pour moi que des plantes d’ornement. François Cheng a dit :
« La beauté n’est pas qu’un simple ornement, elle donne du sens, un sens à la vie. »
Ce jour-là au milieu de la foule, j’ai fait une belle acquisition, avec cette étrange plante aux racines tournées vers le ciel, je la garde secrètement dans mon chez moi.
Dans nos loges maçonniques, les colonnettes, portent des feux lumières tournés vers la voûte étoilée, ils sont sagesse, force et beauté, symbole d’un ternaire harmonieux, d’une unité faite de paix, d’amour et de joie.
On a coutume de dire que le franc-maçon a les pieds sur terre et la tête dans les étoiles. Mais il a peut-être aussi, comme ces étranges plantes ses racines tournées vers le ciel.
Jean-François Guerry.