NOROUZ
En préalable je voudrais délivrer un humble message de fraternité envers tous les Iraniens qui souffrent sous le joug d’une dictature religieuse et qui souffrent comme nous de cette pandémie, dont on imagine les conséquences chez eux.
Mais aujourd’hui en Iran on célèbre le nouvel an du calendrier persan suivant un rite du zoroastrisme, c’est la fête de la Lumière du jour.
Pour comprendre les mythes, les rites, il faut en passer par les prolégomènes, véritables préfaces résumant en l’occurrence les faits religieux communs, l’historicité de toutes les religions.
La croyance religieuse est avant tout, une croyance en des êtres surhumains, qui sont des créateurs de mythes, c’est-à-dire d’histoires sacrées, les hommes qui sont en recherche du sacré, adhérent donc à ces mythes et transmettent, leurs enseignements, les valeurs incarnées par ces mythes, par voie orale, puis par des écrits, sous formes d’images que sont les symboles, dont les faces visibles sont les emblèmes, ils ont aussi leurs attributs, par exemple la balance de la justice, ou la force d’un maillet. Ces symboles nous aident dans la figuration, dans le déchiffrage, par les allégories auxquelles ils sont liés, ce déchiffrage est toujours personnel, c’est une création de notre conscience du moment, donc il y a un constant renouvellement, ce phénomène est facile à constater quand nous relisons par exemple les planches que nous avons écrites il y a longtemps, s’il reste des invariants, nous avons souvent une nouvelle interprétation, c’est peut-être cela la vie des symboles ?
Revenons aux rites, ce sont des formes de célébrations, de liturgies, de cultes pour les religions, des prières à ces êtres surhumains, l’on sollicite leur capacité à agir pour nos désirs, pour notre bien. Ces rites sont une sorte de systèmes dons échanges, des rites bien faits et renouvelés seraient porteurs de bienfaits pour nous. L’on tente de créer un équilibre par ce troc entre le surhumain et l’humain, une communion solidaire. Le rite que nous célébrons apporte de la nourriture au surhomme au Dieu, et de ce fait nous rapproche de lui.
Il existe des rites dits de passage, c’est-à-dire propice à un changement d’état, le passage par exemple de l’enfance à l’âge de raison, il y en a, paraît-il, qui ne font jamais ce rite de passage, le passage de la puberté à l’âge adulte, de la vie à la mort, des ténèbres à la Lumière.
Les cérémonies rituelles de passage se réalisent, se concrétisent, en nous et se déroulent, par référence à un concept, un mythe, le Grand Architecte de l’univers par exemple. Ces cérémonies rituelles devant conserver toutes leurs puretés, elles sont donc réalisées suivant des règles ancestrales ayant une signification. Une structure, un ordre initiatique garanti cette transmission dans sa pureté originelle, cet ordre est le garant, le détenteur du rite.
Les rites aussi consacrent par exemple : les objets, les lieux comme les temples, qui une fois consacrés pourront accueillir les cérémonies rituelles, qui se dérouleront dans des lieux sacralisés, c’est la différence entre temple et loge à mon sens. Les rites consacrent, mais aussi ils datent, ils rythment, en rapport avec la nature par exemple, les cérémonies solsticiales.
Nous y sommes aujourd’hui pour les Iraniens, descendants des Perses c’est Norouz, le nouvel an du calendrier persan.
Un lecteur du Blog V. B nous rappelle cette fête, que même les dictateurs religieux n’ont pas pu empêcher.
Jean-François Guerry.
Bonjour ! Jean-François.
J’espère que tu te portes bien en cette période sinistre. Je te propose un petit sujet de circonstance que je laisse à ta réflexion.
Fraternelles amitiés.
Souhaitons à nos bien-aimés frères Iraniens un excellent Norouz. Rappelons aux autres que Norouz est la fête du nouvel an des persans.
C’est la fête principale de l’année pendant laquelle tous et toutes en Iran (et quelques pays voisins) sont en vacances pendant quinze jours.
Elle est célébrée depuis plus de 2500 ans.
Cette fête n’est pas religieuse. Plus exactement elle est issue de l’antique tradition Mazdéo-Zoroastrienne.
Norouz se fête le premier jour du printemps exactement lors de l’équinoxe vernale, lorsque, le jour et la nuit s’équilibrent.
Elle symbolise la renaissance de la nature, la lumière contre la nuit, la chaleur contre le froid, l’espoir qui chasse les jours sombres.
Chaque maison doit être nettoyée de fond en comble et la garde robe renouvelée.(1)
Parents et amis se reçoivent et s’échangent des cadeaux devant le « Haft Sin », une table sur laquelle sont disposés sept objets dont le nom commence par S, qui symbolisent le printemps, la renaissance (le blé en herbe) l’abondance, l’amour, la santé, la prospérité et le bonheur.
Le rituel prévoit encore d’organiser des feux dans les rues. Chacun doit sauter par dessus en criant une phrase qui signifie : « Je te donne ma pâleur et je prends ta force. » (Tchaharchanbé-Souri) (2)
À cette occasion paraît un personnage entièrement vêtu de rouge et maquillé de noir appelé « Hadji Firûz ». Il symbolise la renaissance du dieu du sacrifice sumérien Dumuzi. Il chante et danse dans les rues avec tambourin et trompettes en distribuant à tous les bons vœux pour l’arrivée de la nouvelle année.
Les célébrations du treizième jour, (Sizdah Bedar) viennent de la croyance des anciens Perses que les douze constellations du Zodiaque contrôlaient les mois de l’année. À la fin de ce cycle, le ciel et la Terre sombraient dans le chaos. En conséquence, Norouz, dure douze jours et le treizième représente le chaos, moment pendant lequel les familles mettent l’ordre de côté et évitent la malchance associée au nombre treize en allant dehors, dans les bois et les près pour profiter d’un pique-nique.
Cette année le Sizdah Bedar sera confiné.
Norouz est certainement la dernière fête antique et païenne de cette ampleur, suivie par plusieurs peuples et millions d’individus dans toute l’Asie centrale.
Elle déprime un peu les Mollahs qui n’ont pas osé l’empêcher.
Elle est très compatible avec la perception contemporaine du respect de la nature et de ses cycles.
V.B.
Notes perso de JF Guerry.
- Cela fait penser au nettoyage de printemps de nos grands-mères, une purification par l’air. Pour la garde robe une période pour la collection de printemps attention à la surchauffe des CB.
- Cela fait évidemment penser aux feux rituels de la Saint-Jean aux amoureux qui sautent dans le feu etc…
- Le treizième jour comme :
Les 13 convives de la Cène, comme le nombre qui nettoie et purifie, comme le 13ème chapitre de l’Apocalypse.
Occurrences Évangile de Jean. Les 13 figures du prophète Jésus :
1°) Je suis le pain
2°) Je suis la lumière
3°) Je suis la porte
4°) Je suis le bon pasteur
5°) Je suis la résurrection
6°) Je suis le chemin
7°) Je suis la Vérité
8°) Je suis la vie
9°) Je suis la vigne
10°) Je suis le Roi
11°) Je suis le fils de Dieu
12°) Je suis dans le père
13° Je suis.