QUESTIONS DE TEMPS OU D’HEURE
Le temps de la réflexion amène souvent le profane à frapper à la porte du temple maçonnique, ou question d’heure peut-être, quand le soleil est à son zénith et que le profane au midi de sa vie pense avoir reçu toute les lumières, tous les savoirs. Qu’il succombe à la tentation du Je sais, Je sais, et s’aperçoit qu’au fond il ne sait pas grand chose. Alors les questions le prenne en tenaille : Qu’ai-je fait de mon temps, ai-je encore du temps devant moi, comme une fuite en avant, que puis-je faire du temps qui me reste, ai-je consommé mon capital temps ?
S’il ne me ne reste que peu de temps, quelques heures seulement comment les employer, à quoi et pourquoi ?
La vie est inséparable de la mort sans laquelle elle n’aurait aucun sens, pas même une existence. Nous savons que rien ne meurt, tout se transforme, pourquoi me hâter dans un temps qui n’est pas linéaire, donc sans fin. Dans notre monde les horloges s’affolent, bousculent nos vies, comment se donner du temps, comment donner du temps au temps ?
Pourquoi réfléchir de temps en temps et pas tout le temps ? Comme un conseil donné à l’enfant turbulent, qui déclare ne pas avoir le temps, malgré son jeune âge, le temps presse. Mais est-ce que le temps presse vraiment ?
Et puis soudain, il suffit d’un grain de sable dans l’horloge, d’un microscopique virus et les horloges ralentissent puis s’arrêtent se fracassent. « Nous étions habités par l’idée que tout va de plus en plus vite. Avec la hantise de ne pas réussir à tenir le rythme. Avec une conscience de plus en plus aiguë de l’impact négatif de cette vitesse sur la qualité de vie et sur l’état de santé de la planète. » (extrait éditorial du Journal La Croix du mardi 03 mars 2020 par Guillaume Goubert.) Faut-il s’affoler ou prendre le temps comme il vient, mais au fait qu’est-ce le temps ? Claude Galinier nous propose une réflexion sur le temps, avant de nous quitter momentanément essayons de pénétrer les secrets du temps.
Dans nos loges nous nous posons aussi la question du temps, mon temps est-il celui des autres pas sûr ! Le vénérable qui préside aux travaux s’interroge, avons-nous l’âge, avez-vous fait votre temps, est-ce le temps du passage, est-il l’heure, avons-nous les mots du temps sacré ?
Le temps n’est-il pas ce vent bruyant qui ouvre les portes du temple, ou les ferme pour en ouvrir d’autres.
Ne confondons-nous pas l’heure et le temps ? Je vous laisse le temps de méditer sur les paroles de Claude et sur ces paroles des Touaregs, hommes du désert : « Vous, vous avez l’heure, nous, nous avons le temps. »
Jean-François Guerry.
La Flèche du Temps.
Dans le Qohélet (1) de l’Ancien Testament, il y a un moment pour tout. Pour chaque chose sous le ciel, pour enfanter et mourir, pour planter et arracher le plant, pour tuer et guérir, pour saper et bâtir, pour pleurer et rire, se lamenter et danser, pour jeter des pierres et en amasser.. et cela continue dans la page biblique.
Le temps a toujours été un mystère. Les philosophes grecs sont même allés jusqu’à remettre en question son existence. Zénon d’Elée,(Stoïcien est son auto-inventeur 490-425 Av JC) imagine une flèche en mouvement observée au moment même où elle passe à côté d’une autre flèche immobile. La flèche en mouvement qui doit changer de position, de mouvement mue par la vitesse, alors qu’à l’instant précédent, elle était ingouvernable, indiscernable de celle à l’arrêt, figée dans un arbre.
Dans la physique moderne, les flèches ne sont pas identiques. La flèche en mouvement est dotée d’inertie ou énergie cinétique. Le paradoxe de Zénon nous indique le temps est lié au mouvement et au changement de position de la flèche.
Aristote (322 av JC) argumente que le temps est mouvement, puisque on le mesure à l’aide du déplacement du soleil dans le ciel ou du sable dans le sablier. L’existence du passé et du futur est nécessaire pour qu’il y ait mouvement. Si le seul présent existait le mouvement ne pourrait avoir lieu. Si tout mouvement cessait y compris celui des atomes, le temps s’arrêterait.
Saint-Augustin (354-430) réfléchit à la nature du temps dans ses confessions. Le temps n’existe pas en soi mais traduit une tendance qui transforme le présent au passé, et le futur au présent. Puis il s’en remet à Dieu.
Galilée (1564-1642) se rendit compte que l’on pouvait décrire le mouvement des corps à l’aide de formules mathématiques, exprimant l’évolution corporelle de quantités observables et mesurables avec un instrument. Galilée découvrit que l’on pouvait s’appuyer sur le nombre d’oscillations d’un pendule en observant les petits mouvements d’un lustre qui pendait au plafond de la cathédrale de Pise, les comparants avec les battements de son cœur. Galilée vérifia que le nombre de battements du cœur, restait le même par rapport au temps d’une oscillation du lustre. Observation fondamentale qui est à la base de l’horlogerie moderne, puisque la période d’un pendule dépend de la longueur de sa corde et de la pesanteur.
Quelques années plus tard le physicien néerlandais Christian Huygens (1629-1695) construisit la première horloge à pendule. Quand il s’agissait de manipuler les notions d’espaces et de temps, Isaac Newton était pragmatique. Le temps absolu, vrai et mathématique, en lui-même et de sa propre nature, coule uniformément sans relation à rien d’extérieur et, reste toujours le même immobile. Il décrivit les lois de la mécanique et de la gravitation universelle.
Gottfried Leibnitz, considérait l’espace et le temps comme des catégories crées par l’esprit, pour organiser efficacement les impressions des sens.
De nos jours les scientifiques s’efforcent de supprimer le temps des équations de la physique et de décrire ses changements sans avoir recours à une quelconque référence absolue
C’est en 1927, à l’Université d’Edimbourg dans le cadre des Gifford lectures, que l’astronome Anglais Arthur Eddington a pour la première fois parlé de « la flèche du temps .» Eddington de son vivant jouissait d’une grande renommée scientifique. Lors de sa conférence de 1927, il passa en revue les grandes révolutions qui avaient secoué la physique au cours des deux dernières décennies du XXème siècle. La relativité générale, et la mécanique quantique.
Eddington ne fit pas que de leur rendre hommage, en quelques minutes ils aborda la contradiction entre le temps symétrique des équations et le temps asymétrique de l’expérience humaine. C’est alors qu’il fit usage du terme nouveau. J’emploierai l’expression, flèche du temps, pour exprimer cette propriété unidirectionnelle du temps qui n’a pas d’équivalent dans l’espace.
Pourtant les grandes lois de la physique, s’avèrent indifférentes au sens du temps. Le temps qui régit les lois physiques n’interdit pas à la rouille de quitter le fer, ou à un tronc d’arbre pourri de retrouver sa vitalité et, d’évoluer jusqu’à devenir une graine. Le paradoxe de la flèche du temps naît du fait que les équations de Newton, d’Einstein ou de Schrödinger n’empêchent pas que se forme des mouvements atomiques ou moléculaires concertés, dont l’effet visible serait un vase qui se reconstituerait spontanément à partir de ses fragments. L’expérience nous dit que le temps s’écoule de manière irréversible dans un seul sens, du passé vers le futur. Pourtant les lois fondamentales de la physique ne semblent en aucune façon l’empêcher de changer son cours. Où réside l’erreur ? Dans les équations, ou bien dans notre perception du temps depuis le Big-Bang.
La terre nous entraine à travers l’espace en 30 km seconde dans son voyage annuel auteur du soleil. Le soleil emmène la terre dans son périple autour de la voie lactée à 230 km seconde vers sa compagne Andromède.
Le groupe local qui contient notre galaxie et Andromède tombe à 600 km par seconde environ, attiré par l’amas de la vierge en direction de l’Hydre du Centaure.
Nous ne savons pas pourquoi la lumière voyage à 300 000 km seconde. Le physicien Anglo-Américain Freeman Dyson l’affirme ; l’Univers savait quelque part que l’homme allait venir.
Une particule de lumière, qui se désintègre spontanément en deux photons. Du fait des lois de la symétrie, les deux photons partent dans des directions opposées. Si A part vers le nord, B est détecté au sud, jusqu’à là, les choses sont ordinaires. La physique classique nous dit que le comportement de A et de B devrait être indépendant, car ils ne peuvent pas communiquer.
Comment expliquer le fait que B sache toujours ce que fait A, par la mécanique quantique. Même s’ils se trouvent aux deux extrémités de l’Univers à des milliards d’années lumière, ils communiquent instantanément. La position de réglage de certaines constantes fondamentales et de certaines conditions initiales est proprement époustouflante.
Considérons les charges électriques du proton et de l’électron. Bien que le proton soit deux mille fois plus massif que l’électron, leurs charges sont égales à un extrême degré de précision. Si la charge électrique du proton et celle de l’électron différaient d’un centième de millionième, les atomes qui composent la matière ne seraient plus neutres, les forces électromagnétiques les feraient se repousser les uns les autres, et les pierres, les tables et les personnes exploseraient.
À l’échelle des galaxies ou des étoiles, cette contrainte d’égalité des charges devient encore plus importante, car ces objets contiennent encore plus d’atomes.
Si les charges du proton et de l’électron différait ne serait-ce que d’un milliardième de milliardième (10 + 18 zéros) tout l’Univers exploserait, la Terre, les Étoiles. Sans étoiles il n’y aurait ni élément, ni vie, ni conscience.
La gravité agit toujours dans le même sens. Ce qui n’est pas le cas de la force électromagnétique.
Mes sources : Trinh Xuan Thuan – Hubert Reeves.
Claude Galinier.
(1) Le Qohèlet appelé aussi l'Ecclésiaste.
"Je sais" de Monsieur Jean Gabin
http://www.formation-vente-directe.com ... Maintenant je sais, je sais qu'on ne sait jamais" !