Avec l'aimable autorisation de Claude.
NOTRE-DAME DE PARIS : Cathédrale historique.
Nous traiterons simultanément la construction de Notre-Dame à travers l'histoire de France et les différents avatars et heureux évènements qui sont arrivés à une Dame qui a eu 800 ans en 1963. Son père,l'évêque Maurice de Sully peut être fier de cette église qui fut la 4ème à cet emplacement et de sa destinée immortalisée à tout jamais.
La construction commença en 1163 parmi les premières cathédrales d'un type nouveau en France. La France de l'époque entière entreprenait de reconstruire toutes ses Eglises cela au XIIème siècle. Chaucun sait ce que représente le choeur: c'est la tête du Christ sur la Croix et le plan de Notre-Dame comme celle de
toute église est celui d'une croix, celle de la Crucifixion. Mais le choeur ne fut pas construit n'importe où car sur le même emplacement à quelques pieds sous terre existaient des autels de pierre sur les bas-reliefs desquels figuraient : Jupiter, Vulcain, cueillant le gui sacré avec d'autres images paiennes en particulier
Esus le Dieu de la lumière. Ces reliques d'un autre temps, découvertes en 1711, sont conservées au Musée de Cluny. On y trouva aussi des. Dieux gaulois (Esus déjà cité avec Cernunnoz, Senertorios. Le Taureau aux 3 grues) mêlés à des Dieux romains (Vulcain, Mars, Vénus, Mercure, Castor et Pollux).Fut même relevée une dédicace, celle des bateliers des premiers siècles de notre ère ainsi écrite :
"Sous Tibère César Auguste, les nautes parisiens ont élevé ce monument à Jupiter très bon, très grand." Or Tibère est contemporain de Jésus Chtist. On trouve
ainsi des Dieux celtiques mêlés à des Dieux romains, en effet, au milieu du IIIème siècle avant J.C. des Celtes : les Parisii faisant partie de la Tribu des Senones s'étaient fixés dans les vallées de la Seine et de l'Yonne lesquels furent conquis et annexés par Labienus un général de César.
Lorsque le Christianisme eut supplanté le paganisme dans Lutèce, le temple paien fut rasé et une église chrétienne fut construite dessus au Vlème siècle (la deuxième). Il n'est resté aucune trace de la première. Cette 2ème église fut construite quelque 20 mètres en avant des 2 tours actuelles -
sur le sol du parvis nous en voyons le tracé en petits pavés c'est-à-dire celui de 4 ou 5 de ses nefs. En sous-sol ont été retrouvés les vestiges de ses fondations édifiées sous le règne de Childebert ler (511-558), fils de Clovis, Roi des Francs; elle fut dédiée à Saint-Etienne, le ler martyr chrétien; ses dimensions étaient exceptionnelles pour l'époque : seules la dépassaient les basiliquesde Rome, Jérusalem ou Bethléem, soit 36 m. de largeur et 70 m. de longueur.
Tout près de là, à quelques 50 m. plus à l'Est, les Evêques voulurent une chapelle indépendante de Saint-Etienne et pendant 5 siècles ces deux églises suivirent leur destinée, l'une dédiée à Saint-Etienne, l'autre (celle à l'Est) à Notre-Dame. Celle-ci fut détruite par les Normands, puis rebâtie au XIIème.
Les deux premières cathédrales disparaîtront pour laisser place à Notre-Dame actuelle.
Il faut dire que l'Ile de la Cité était à cette époque très encombrée en constructions puisque Maurice de Sully pour acheminer les matériaux nécessaires fera percer la rue Neuve-Notre-Dame dont nous voyons encore le tracé sur le dallage du parvis. L'Ile de la Cité dont la population était enserrée entre les murailles construites après le passage des Normands était desservie par de nombreuses églises; on en compte au début du XIIIème jusqu'à 17. C'était donc une
Ile sonnante. Il est émouvant de songer que sur cette petite île de la Seine :
- la justice est rendue à l'Ouest depuis 1.000 ans.
- le culte religieux depuis 2.000 ans.
La construction de Notre-Dame de Paris fut ainsi commencée en 1163 par le choeur (sur l'emplacement du temple paîen). 20 ans plus tard le maître autel était consacré et fut attribué au culte. Le nom de l'architecte-concepteur est resté inconnu; on sait en revanche que l'on doit à Jean de Chelles l'allongement des 2 bras du transept ainsi qu'à son continuateur Pierre de Montreuil, l'architecte présumé de la Sainte Chapelle avec Jean Ravy.
A l'époque, en France, Notre-Dame de Paris fut la plus vaste des cathédrales avec 130m. de long, 35 m. de hauteur sous voûtes et 69 m. pour les tours. Tous les architectes et artistes s'accordent pour reconnaître que Notre-Dame est surtout une cathédrale des mieux proportionnées, un authentique chef-d'oeuvre, une oeuvre pleine d'harmonie entre ses différentes composantes, sans excès, sans déraison, pondérée, équilibrée, pleine de grâce comme la Vierge à laquelle elle était dédiée, de laquelle se dégageait néanmoins la sagesse, la beauté et la force, les emblèmes de nos 3 colonnes du Temple.
Le vaisseau central ainsi que le transept sont couverts par des voûtes sexpartites qui embrassent chaque fois 2 travées couvrant une surface sensiblement carrée. On ne sait d'où venait la conception des croisées d'ogives révolutionnaires pour l'époque. Elle n'est pas gothique semble-t-il, les Goths ne l'ayant pas utilisée dans leur construction. Les voûtes, par contre, étaient partout utilisées pendant la seconde moitié du 12ème en Ile de France et en Normandie.On constate cependant que les voûtes sexpartites de Noyon, de Senlis de Laon et de Sens étaient plus bombées, leurs poussées faisaient qu'il fallait des murs très épais pour tenir ces voûtes. Cherchant une solution à ce problème, l'architecte du choeur donna aux ogives un tracé tel que leurs clefs s'élèvent à peine au-dessus de celles des doubleaux et des formerets qui sont encore brisés. Les voûtes ainsi moins bombées étaient moins pesantes, ce qui a permis d'édifier des murs moins épais, donc de pouvoir les évider plus facilement sans risquer l'écroulement.L'architecte inconnu de M. de Sully,car à l'époque les architectes et artistes ne signaient pas leurs oeuvres, a donc fait preuve de novation. Après lui on appliquera ses procédés en les perfectionnant grâce à la découverte des arcs-boutants lesquels permettront de contrebutter les poussées obliques exercées par des voûtes en ogives.
C'est ainsi que le vaisseau du choeur put s'élever à 35 m.; cependant pour plus de sûreté l'architecte construisit tout autour des tribunes (au ler étage donc) qui se comportèrent comme un élément essentiel de stabilité de l'édifice. L'élévation du choeur est forte et massive, bien du moyen âge mais sans lourdeur.
La solidité de l'édifice s'est accrue avec l'innovation des arcs-boutants dont le nombre forme un multiple de 7, avec l'invention des colonnettes débitées en délit, c'est-à--dire dans le sens de la stratification de la
carrière de pierre. Les poussées des murs ont lieu surtout à l'extérieur et les colonnettes rendent les colonnes plus légères d'apparence; c'est avec les croissées d'ogives, l'originalité du gothique.
2 piles énormes portent les tours, leur section est un losange dont la diagonale a 5 m., leur aspect cependant n'a aucune lourdeur grâce aux multiples colonnettes qui les contournent et s'élancent directement d'une seule pièce dans le ciel.
La nef comporte aussi 2 bas-côtés couverts de voûtes d'ogives simples sur plan carré qui sont portées par une file de colonnes alternativement faibles ou fortes. Les piles faibles sont classiques, les piles fortes sont les mêmes mais entourées de 12 colonnettes, d'apparence aussi légères que les piles faibles. Il faut dire que jusqu'alors dans, les églises romanes, et même les premières églises gothiques, les piles fortes constituaient des masses énormes de plan carré ou crucéiforme qui occupaient un grand volume et surface. Elles
gênaient la circulation, la vue, les processions. Notons au passage que l'architecte a inventé un système de pile dans lequel le sens des "fils" de la pierre est croisé, et que dans ce cas la croix devient synonyme de robustesse. Toutes ces colonnettes en délit sont ornées pour la lère fois de feuilles longues et étroites, fortement côtelées, recourbées en belles volutes feuillues qui auront une grande vogue au 13ème siècle.
Vers 1235 soit 72 ans après le début des travaux se produit un grand évènement dans l'histoire de la construction de Notre-Dame. La nef est jugée trop petite et la décision est prise de repousser les murs de chaque côté, qui ne comportait donc qu'une travée jusqu'à la limite extrême des culées des arcs-boutants et de réaliser entre ces culées autant de chapelles. Tout fut terminé en 1250 : c'était la première fois qu'une nef se trouvait bordée de chapelles. Cette initiative fut imitée à Bayeux, Coutances, Amiens.
Une fois terminé l'élargissement des chapelles, le transept d'origine ou croisillon se trouva en retrait sur les chapelles; il fallut donc l'agrandir à son tour par ses 2 côtés en abattant les 2 murs de fond pour les reconstruire un peu plus loin. Ce fut l'oeuvre de Jean de Chelles et de Pierre de Montreuil. Chacun des bras du transept fut donc agrandi d'une travée couverte d'une voûte d'ogives barlongue c'est-à-dire plus longue que profonde. D'où la construction de 2 murs au fond, pleins jusqu'au milieu de leur hauteur au-dessus desquels court une claire-voie. Au-dessus de celle-ci, une immense rose de chaque côté au Nord et au Sud de 13 mètres. En bas à l'intérieur furent réalisés trois fenestrages en bois. Nous reviendrons bientôt sur l'interprétation symbolique des rosaces.
Les chapelles du choeur résultent aussi du même élargissement; comme les culées des arcs-boutants étaient plus espacées,il en est résulté des chapelles plus larges pour l'abside ayant 2 ou 3 travées. Dans la partie tournante
du choeur se retrouvent donc côte à côte le commencement et la fin des travaux de la Cathédrale et ce à 170 ans d'intervalle. Dans le déambulatoire tout est massif (1163 à 1180), puissant, les bases sont fortes, les colonnes robustes, les chapiteaux larges, les moulures grasses, la flore simple. Dans les chapelles rayonnantes (1296 à 1330) à quelques mètres tout est devenu fin, la flore est délicate, les colonnes grèles.
Les architectes ont donc laissé la preuve d'un symbole supplémentaire global en montrant comment sur 2 siècles, les maçons sont passés de la pierre brute à la pierre polie tout comme les hommes préhistoriques passèrent de la pierre brute à. silex à la pierre polie.
NOTRE DAME DE PARIS : Cathédrale religieuse.
Il est nécessaire de rappeler que Notre-Dame fut édifiée à la gloire de la Vierge Marie, mère de Jésus Christ, de Sainte Anne, mère de Marie, de Saint-Etienne, le 1er martyr chrétien, juif converti qui fut lapidé pour ce crime par les juifs, à la gloire des 12 apôtres et de tous les Saints du calendrier.
Notre Dame est donc par excellence une cathédrale catholique dans laquelle le symbolisme religieux est partout présent. Au début de ma recherche, j'ai tenté de décompter les réalisations correspondant aux chiffres 3 et 7. J'ai abandonné à quelques deux douzaines de fois chacun étant convaincu que le nombre de fois n'importe pas puisque ces 2 chiffres étaient partout présents.
C'est ainsi que je me suis retrouvé, dans mon Unité devant le
chiffre 3, symbole du mystère chrétien de la Trinité partout répétée, obsessionnellement répétée. J'ai ainsi compris de force dirai-je que si le principe de l'Unité confère l'Individualité, celle-ci pour devenir réelle et se manifester doit différencier ses parties en organisant pour chacune leur jeu de combinaisons et de réactions. J'ai compris alors que si la différenciation est binaire, l'organisation elle, est ternaire et que les. 3 principes opèrent ensemble. Un s'épanouit donc en Trois. De 1 à 3 nous distinguons deux formes extrèmes évidentes mais qui sont reliées par un point intermédiaire qui est souvent
occulte. Ainsi la conclusion chrétienne du mystère central de la Trinité est que tout être doué d'une existence est à la fois triple dans son mécanisme, dans
sa manifestation et double dans les tendances polaires qui l'habite. Trois ainsi est le principe chrétien, dynamique par excellence.
Le chiffre 7, bien que ne représentant un symbole de l'importance d'un mystère est lui aussi partout présent. Il rappelle l'accomplissement de la genèse de Dieu. 12 le nombre des Apôtres.
Notre-Dame, cathédrale française et catholique, a ponctué pendant 800 ans l'histoire de notre Pays.
C'est là que Louis IX déposa la couronne d'épines du Christ avant de l'abriter, non loin de là, dans la Sainte Chapelle de son Palais.
C'est là que Philippe le Bel le 10 avril 1302 réunit les premiers Etats Généraux de la Monarchie.
C'est là_ qu'Henri VI de Lancaster, l'anglais, fut couronné Roi de France et d'Angleterre.
Que 7 ans plus tard, Charles VII assista au Te Deum de la Libération du Royaume.
Qu'eut lieu le procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc.
Qu'eut lieu le mariage d'Henri IV, resté sur le Parvis parce que
réformé,
et de Louis XIV.
Qu'eut lieu l'exercice du Culte de la Déesse raison en 1793 et de l'Immortalité de l'âme.
Que Napoléon ter fut sacré Empereur, par Pie VII et que se maria Napoléon III.
Que le Roi de Rome, le Duc de Bordeaux, le Comte de Paris furent
baptisés.
Qu'eurent lieu les Te Deum des victoires de 1918 et 1945.
NOTRE DAME DE PARIS : Cathédrale Symbolique
Au-delà de l'Histoire, à côté de la Réligion, nous avons été subjugués par la masse d'informations symboliques que nous avons recueillies pendant notre étude. Que ces messages soient le fait de la volonté des constructeurs
ou des mystères de l'Histoire ne changent en rien l'existence des symboles que nous avons relevés, intensément présents et signifiants. Il nous appartient de les interpréter ou de découvrir ceux qui seraient encore restés secrets.
1er symbole.
Devant les 2 tours, sur le Parvis, nous apecevons au sol une petite rose en cuivre indiquant les points cardinaux : c'est à partir de là que se calcule,pour la France entière, le point de départ des routes; c'est le point
0 ou G, le repère étalon symbolique du Pays. Cette rosace nous permet, puisque la cathédrale est à quelques pas, de déterminer comment celle-ci est orientée, or à cet égard il nous faut dire que notre surprise a été grande. Dans le seul but d'éclairer notre recherche et ses sources, nous préciserons que les constatations suivantes neprocèdent d'aucune documentation, ni d'aucune communication verbale.
Nous avons mis en évidence, semble-t-il,que Notre-Dame de Paris est orientée selon 3 directions qui nous ont paru mystérieuses. D'où le 2ème symbole-
2ème symbole-
Celui-ci peut s'énoncer en 3 parties :
- la nef es.t dirigée vers. Jérusalem, en effet par comparaison à la rose des
points cardinaux, nous avons trouvé pour orientation celle du S.E.-Est. - l'orientation des 2 Tours est légèrement différente de celle de la nef, elle est inclinée un peu plus vers le Sud, ce qui donne le Sud-Est. Or, qu'elle ne fut pas notre surprise de constater sur une planisphère que cette ligne passait par Rome et la Mecque, je dis bien La Mecque en Arabie.
- mais nous n'étions pas au bout de nos surprises quand nous avons constaté que le choeur était quant à lui sensiblement dévié vers l'Est par rapport au S.E.-Est de la nef, ce qui sur la planisphère nous conduisait en direction du plateau de Pamir, de l'Himalaya, la Chine ou les Indes du Nord.
A l'époque où fut construite Notre-Dame, il était exclu que les constructeurs puissent déterminer avec grandes précisions ces 3 directions; ils ne pouvaient procéder qu'avec approximation, les principaux voyages autour de la terre (Magellan, Christophe Colomb, Vasco de Gama) étant tous postérieurs
à la construction de la Cathédrale. Il faut cependant constater que les
3 directions citées ci-dessus sont relativement précises et qu'il semblerait sans grande signification pour notre sujet de vérifier la véracité des angles au degré près. L'intention seule compte déjà pour notre démonstration.
Des explications ont été fournies pour expliquer la déviation du choeur vers le Nord-Est par rapport au S.E.-Est de la nef : certains chercheurs ont avancé que l'architecte avait voulu marquer l'inclinaison du visage du Christ sur la Croix, d'autres ne le pensent pas et croient que l'on voulut que les fidèles entrant dans la nef tournent ainsi légèrement leur tête vers l'Est. Il est concevable que l'intention de se diriger en direction de l'Est vers la "Lumière" symbolique eut existé en fait et qu'ainsi que nous le proclamons dans notre rituel "Comme le soleil commence son cours à l'Orient et répend sa lumière dans le monde, de même aussi le VIL M.*.se place à l'Orient pour mettre les frères à. l'ouvrage et éclairer la loge de ses lumières". Une chose es.t sûre l'architecte du XIIème siècle aurait pu orienter l'édifice exactement â l'Est, c'est-à-dire en direction de la Sibérie. Or, il a préféré pour le choeur, dévier sensiblement vers le Sud. De même pour la déviation des 2 Tours qui aboutit à l'existence surprenante d'un axe Paris-Rome-La Mecque.
Pour la déviation des Tours, certains ont avancé la proximité à l'époque de l'Hôpital Dieu, situé alors au Sud de la place du Parvis (à présent au Nord) et qu'il fallait éviter en déviant de quelques mètres. Nous, symbolistes, nous préférons d'autres explications :
. comme de nombreuses églises la Nef est dirigée vers Jérusalem; symbole normal.
- la direction du choeur vers le Nord de l'Inde et la Chine symbolise le rappel d'une affinité métaphysique avec les religions orientales, indiennes, boudhistes, chinoises et peut-être vers les terres et montagnes de départ des Goths deux millénaires avant notre ère dont les lointains descendants ont certainement contribué pour beaucoup à l'éclosion de l'art gothique en Europe occidentale et principalement en Ile de France.
- la direction Paris-Rome-La Mecque peut évoquer un axe du monde inattendu autour duquel la terre s'ordonne, axe à 3 pôles incluant Jérusalem qui se situe dans la même direction. Cet axe est précisément celui de notre loge "Pierre Angulaire, Fraternité d'Abraham".
Une interprétation originale et osée de ce symbolisme pourrait permettre d'écrire :
- que l'orientation du choeur postule pour la méditation transcendentale tournée vers l'Orient,
- que le sens de la Nef indique le rassemblement du plus grand nombre d'humains autour de l'ancien et nouveau Testament,
- que la direction donnée aux 2 Tours rappelle les conflits en puissance entre l'Occident; l'Islam et Israël.
Recherche du 3ème symbole.
Continuant de méditer devant le parvis nous avons réalisé que les portails étaient au nombre de 3. Il s'agit à n'en pas douter déjà du symbole chrétien du Mystère de la Trinité, celle du Père et du Fils et du Saint-Esprit que nous avons évoqué. Au centre, le portail du Jugement dernier avec au milieu Jésus Christ, à gauche celui de la Vierge, à droite celui de sa mère, c'est-à-dire de Sainte Anne.
Une question se pose alors, pourquoi la Vierge Marie, personnage divin central est-il placé .à gauche de Jésus Christ ? Notons dans le même sens la représentation de l'Enfer sur le portail central à droite, le Paradis étant à gauche ? S'agit-il d'une anomalie ? d'une erreur de l'architecte?
Tout dépend semble-t-L1 dans quel sens on se place, si c'est à la place de Jésus Christ le portail de la Vierge et le Paradis redeviennent à droite. Mais alors une autre question surgit si l'on fait un rapprochement avec notre Temple maçonnique car le Vénérable Maitre a son 1er surveillant à sa gauche, le second étant à sa droite. Pourquoi? je laisse cette question empreinte d'une signification symboliste, ouverte. Par contre, sur les pierres il est indiqué et rappelé qu'en terme maçonnique le 1er surveillant est bien placé à gauche du Vénérable Maitre car précisément le porche le plus grand construit dans la masse est finalement à gauche du portail central. En effet le portail de la Vierge a été rendu artificiellement plus grand que celui de Sainte Anne (1 gauche) par l'effet d'un encadrement en triangle.
En conclusion, les symbolismes chrétien et maçonnique voisinent dans les seuls 3 portails.
4 - Recherche d'une série de symboles.
Il s'agit cette fois d'une double douzaine de symboles situés sur les 2 bas-reliefs du portail central dit du Jugement dernier. Au XIIème
siècle les vertus et les vices étaient représentés dans un vieux poème par des guerriers se livrant des combats- dans l'âme du chrétien. En voici la liste :
une croix = la Foi
l'espérance = l'étendard
la charité = une brebis
la chasteté = une salamandre au milieu des flammes la luxure = miroir des courtisanes
la prudence = le serpent
la folie = un fou courant dans la campagne l'humilité = une colombe
l'orgueil = un cavalier précipité en bas de sa monture le courage = le lion
la lâcheté = un homme jette son épée et s'enfuit devant un lièvre l'idolâtrie = un homme agenouillé devant une idole
le désespoir se transperce de son épée
l'avarice = mains dans un coffre
la patience = un boeuf
l'impatience = un homme frappe un moine
la douceur : un agneau
la violence = une dame lance un coup de pied à son serviteur
la concorde = un rameau d'olivier
la discorde = un homme et une femme se battent l'obéissance = un chameau agenouillé
la rébellion = un homme menace son évêque la persévérance = une couronne
l'inconstance = un moine quitte son couvent.
5 - Recherche de symboles : les chiffres 3 et 7.
Au début de mes visites, je recherchais systématiquement les signes 3 et 7 dans l'édifice. En voici quelques exemples :
3 portails,
2 tours + 1
3 parties à
3 roses à 3 rayons concentriques, flèche (1) façade 3 parties. l'intérieur, les 12 apôtres 3 x 4, etc.
Le Mystère de la Trinité nous prouve que le chiffre 3 traduit
un principe dynamique puisqu'il introduit l'organisation et le résultat. 3 est le composé formé de l'impair d'origine 1 et du premier nombre pair 2. Il montre comment on passe d'une opposition de forces contraires à la synthèse par l'intégration d'un troisième élément, et qu'il y a alors influences réciproques dans un grand tourbillon de création, il combine l'actif au passif, unit le mâle et la femelle.
Le principe de la Trinité, on le retrouve dans de nombreux exemples : esprit et matière avec l'âme animale,
cerveau et muscles avec l'intermédiaire des nerfs,
artiste et peinture avec couleurs,
géomètre, géométrie et compas ou équerre
bien, mal et hamme
Dieu, diable et homme
On constate donc que si le chiffre 2 représente la matière, le chiffre 3 représente la forme, l'existence, la vie; dans ce sens l'Etre et non Etre produisent le phénomène humain.
La Trinité existe dans de nombreuses religions.
- Lao-Tsée a enseigné que "Tao l'incognosable est d'une nature triple. Le 1er a engendré le second, tous deux ont engendré le 3ème et les 3 ont fait toutes. choses".
- Dans la vieille religion celtique, la Trinité est composée de Teutatés (la force) Esus (lumière) et Gwyon (l'esprit), or Esus fut un de ces Dieux retrouvé sous le choeur de Notre-Dame.
- Pour nous, francs-maçons, nous venons au monde par l'action conjuguée du Feu, de l'Eau et de la Terre, 3 étant par excellence le chiffre de l'initiation de l'apprenti.
- 3 dimensions forment l'espace.
- 3 notes (une tierce) l'harmonie.
- la thèse, l'antithèse suivies de synthèse forment la dialectique en mouvement.
- le passé, le présent et le futur représentent le temps concret. D'autres Trinités dans divers domaines méritent d'être signalées : les 3 fonctions de la pensée de Kant : sensibilité, entendement,raison.
les 3 principes des alchimistes : le soufre (le feu inné), l'eau (ou mercure), le sol (l'arsen ic).
la constitution ternaire du corps humain : tête, tronc, membres et de certaine partie du corps, tête : front, nez, bouche.
- soleil, terre, lune.
- la croix qui se compose de 3 parties.
Quant au chiffre 7 aussi partout présent à Notre-Dame de Paris, il est à 3, ce que 3 est à 1. Si le ternaire représente le développement d'un principe, le septenaire représente un principe 2 fois développés, chez nous c'est celle du maître. En voici quelques exemples :
Le ternaire des. couleurs : rouge, jaune, bleu, produit tous les tons et toutes. les nuances pour le peintre.
En musique, les' 3 notes de l'accord majeur : do, mi, sol, engendrent les 7 notes de la gamme majeure : do, ré, mi, fa, sol, la, si.
Le chiffre 7 c'est aussi les 7 jours de la semaine rappelant les
7 principales planètes du soleil, c'est aussi 6 jours + le jour de repos ou de' sabbat. Il y a 22.000 ans les artistes peintres des grottes de Lascaux quand ils avaient achevé une galerie, marquaient celle-ci de 6 points, inscrivant par là que leur travail était terminé. N'est-ce pas une analogie avec les 6 jours de travail de la semaine? Le monde aussi aurait été créé en 6 jours
selon la genèse.
Chez les animaux, le pigeon se couve en 2 semaines, 3 chez les poules, 4 chez les canards. Chez l'humain, le foetus commence la vie en
7 x 7 semaines, il est viable à 30 semaines, et naît après 40 semaines. La seconde dentition a lieu I 7 ans.
Les prophètes ont prédit la fin du monde au 7ème millénaire après J.C. ainsi :
Zoroastre, Alhumasar de Perse et même Saint-Jean qui a écrit "Au septième millénaire après l'enchaînement du dragon ou diable fauteur de maux les mortels
se reposeront et mèneront une vie tranquille". Nostradamus a fixé la venue de l'Antéchrist à l'an 7000.
Relevons également les 7 principes de l'hermétisme des alchimistes qui se retrouvent partout à Notre-Dame et sous la forme de 3 cercles
selon D. Wirth
ainsi que les 7 sacrements de l'Egli.se
les .7 vertus, les' 7 péchés capitaux, les 7 plans cosmiques du Soufisme,
les 7 Cieux et Terres et enfer du Coran.
Face au Paris, à gauche le portail de la Vierge, au centre celui du Jugement dernier, à droite celui de Sainte Anne, tous les trois surplombés
par la galerie des Rois. Véritable arbre généalogique de Jésus, la galerie horizontale des Rois de Juda affirme l'enracinement et l'Incarnation dans l'histoire humaine. Cette lignée de Rois enracinés dans la pierre nous indique que le verbe s'est, fait chair et s'est incarné en J.C. par la Vierge.Marie.
Le portail de la Vierge est le plus parfait. Il retrace le mystère de l'Assomption sous le regard, impassible et méditatif, de 3 rois et de
3 prophètes. L'âme populaire est présente puisque les saisons et les âges de la vie sont évoqués de part et d'autre du trumeau alors que sur les faces latérales des piédroits les travaux des mois répondent avec familiarité aux signes
du zodiaque.
Le portail central du Jugement, mutilé par Soufflot en 1771 pour laisser passer le dais imposant des processions qui mesurait alors la puissance de l'homme d'église ou politique qui entrait dans la Cathédrale, a été restauré par Violle.t le Duc (fin XIXème siècle). Le portail nous révèle la fin de l'histoire humaine et le mystère de notre salut. Le linteau du bas montre les hommes s.'éveillant.au nouveau monde. Au-dessus, les uns ont les yeux tournés vers le Christ alors que les autres se détournent de lui en s'enchaînant eux-mêmes. On peut dire que "l'iconographie du 13ème siècle renonce à la fois aux visions, à. l'épopée, à l'Orient, aux monstres. Elle est évangélique, humaine, occidentale et naturelle. Elle fait descendre le Christ presque au niveau des fidèles". Cette simplicité nous incite à plonger dans les racines bibliques et du Nouveau Testament en établissant un constant parallèle entre les deux. Dieu parle en figure dans la Bible pàur mieux pénétrer la réalité terrestre. Les sculpteurs de la Cathédrale nous enseignent d'une façon simple et subtile, qu'au seuil de la maison de Dieu, chaque personnage et chaque
geste prend une valeur éternelle.
Chacun des petits personnages a un visage différent exprimant une attitude conforme .à sa liberté. L'homme explore la nature par le savoir. La morale le préserve des abîmes de l'orgueil où le conduirait sa démesure. l'histoire passée, présente et future a pour centre l'Incarnation qui justifie la création. Ce fut le programme théologique que le sculpteur anonyme a essayé de traduire en visages..
Le 3ème portail retrace la vie de la Vierge Marie à travers celle de sa mère Sainte Anne et de son père Saint Joachim.
7ème symbole : les 3 roses de Notre-Dame.
Le cercle est le symbole du Ciel et de la Lumière. Il y en a
3 immenses. à. Notre-Dame à l'Ouest, au Nord, au Sud.
La Rose de l'Occident se compose de 3 cercles autour d'un médaillon central. Sur le ter cercle se trouvent les 12 prophètes, sur le 2ème, les
12 vices avec les 12 signes du zodiaque, sur le 3ème les 12 vertus et les 12 mois de l'année. Le ternaire 3 voisine donc avec les 4 saisons. En définitive
4 x 3 = 12 = le nombre des tribus d'Israël et des apôtres, ce qui symbolise l'esprit pénétrant la matière donc le mystère de l'Incarnation.
La Rose du Nord. Elle est située sur la façade gauche du transept. Elle est vouée toute entière à l'ancien Testament n'ayant vécu que pour préparer la venue de J.C. Cette rose ne représente pas moins de 80 personnages de l'Histoire d'Israël dont Abraham. Tous sont tournés vers le médaillon central représentant la lïierge et l'enfant Jésus. Ces 80 personnages sont répartis sur
3 cercles, le 1er en comportant 16, le second et le 3ème 32 x 2. C'est donc le nombre de 8 - dont 16 et 32 sont des multiples - qui a été choisi à titre symbolique : c'est le nombre de la vie nouvelle, souvenons-nous que les fonts baptismaux ont une forme octogonale, c'est-à-dire de la résurrection promise
aux justes. Mais les couleurs des vitraux de cette rose nous montrent que le monde est hiaridans l'attente car la tonalité générale, proche du violet et que l'exposition au Nord souligne, rappelle la longue nuit dans laquelle l'humanité a vécu jusqu'à l'arrivée de Jésus-Christ.
La Rose du Midi. Elle comprend 84 panneaux répartis sur 4 cercles cette fois. Nous dénombrons les chiffres 4, 12, 24,48. Le médaillon central renferme Jésus-Christ de l'apocalypse entouré des symboles des 4 évangélistes. La signification de cette rose est donc celle du Christ triomphant siègeant
au Ciel entouré de ceux qui ont été ses témoins sur terre; on peut apercevoir que les 4 évangélistes sont portés par 4 des prophètes marchant au sol ce qui exprime de leur longue vue.
Une continuité se révèle entre les 2 Roses du transept Nord et Sud. Sur la Rose du Nord, l'ancien Testament qu'elle résume s'achève en Marie.
De cette manière le temps n'était pas cyclique mais linéaire "on se dirigeait vers quelque chose" on ne tournait plus en rond indéfiniment comme le faisait
le reste de l'humanité". On se dirigeait vers J.C. que l'on retrouve en face sur la Rose du Midi, là la ligne du temps ne connaît plus de limite et se poursuit indéfiniment dans l'Eternité.
Claude Galinier.