COMPLÉMENT article FRANC-MAÇON EN MAI 2020.
Hier je n’avais pas connaissance de la communication de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GLAMF), et pour cause cette communication était réservée aux membres de cette obédience qui sont plus de 15 000. Ayant pour habitude de ne pas commenter les communications internes aux obédiences, je n’ai pas pu vous relater les points forts de cette communication de crise. Grâce à un envoi de Jean-Claude Tribout rédacteur en chef des Cahiers de L’Alliance Maçonnique, je peux vous apporter un complément d’information.
Dans sa lettre du 30 mars adressée à ses frères le Grand Maître de l’Alliance Maçonnique Française Jean-René Dalle, fait un appel à la fraternité et à la responsabilité. Il évoque la fraternité à l’épreuve. Cette fraternité consubstantielle à la Franc-Maçonnerie, est mise à l’épreuve, chaque maçon a l’occasion de cette crise à un devoir de fraternité.
Le chemin initiatique est un chemin d’apprentissage de la vraie vie celle de l’esprit, mais aussi de la mort. Le franc-maçon par ses serments répétés tout au long de sa progression initiatique a juré de garder le secret, mais aussi d’aider ses frères, l’instant est venu d’être responsable. Il se doit de faire en sorte d’augmenter l’humain, le vivant, de dépasser les soucis de la vie matérielle.
Le Grand Maître fait appel à la mobilisation des présidents de loge et de leurs officiers. Mobilisation dans les loges sur des thèmes de réflexion pour préserver le lien entre les frère, et fraternité en dehors des loges. Pour que la joie demeure dans les cœurs.
Il est demandé aux frères de mettre à profit ce temps long, pour une réflexion personnelle intérieure, mise à profit pour aider à reconstruire les deux temples, le temple matériel et celui de l’esprit.
Les frères sont invités, à lire ou à relire le Cahier N°4 de l’Alliance ; consacré à La Symbolique du Temps. En particulier deux articles le premier de Jean Dumonteil qui associe la liberté et le temps, la nécessaire persévérance. La méditation doit s’inviter dans nos foyers, pour préparer notre élévation spirituelle.
Jean Dumonteil cite Henri Bergson :
« Si je veux me préparer un verre d’eau sucrée j’ai beau faire, je dois attendre que le sucre fonde… »
Je retiens pour ma part, l’expression « J’ai beau faire » en la traduisant par je veux faire du beau, c’est ce à quoi pour moi prépare cette méditation.
De là découlent lentement le temps progressif maçonnique et l’initiation en général. Le temps long est nécessaire pour atteindre, l’éternité, retrouver la parole perdue. Presque paradoxalement il est urgent de se mettre à la pratique de ce temps long, c’est peut-être une nécessité pour un monde d’après différent.
L’article fait état du grand mystère de lumière qui ne s’éteint pas même au milieu des ténèbres et atteint son apogée à midi.
Jean Dumonteil semble mêler nostalgie, retour à l’unité, mais aussi espérance dans la pratique du rite qu’il qualifie de « battement de cœur de la vie maçonnique. » Rappelant ainsi la spécificité de l’initiation maçonnique, à la fois personnelle et collective. Créatrice de fraternité, cette fraternité qui n’est pas innée qui se cultive et qui doit être encore plus nourrie, pour être plus active en ces temps difficiles.
L’article « Le Temps Sacré » par Jacques Branchut auteur du livre « L’Aventure Maçonnique » paru chez Dervy est également proposé à la méditation des frères. Évoquant le passage du temps profane au temps sacré, du temps linéaire contraint, déterminé, fini au temps cyclique et infini, qui ouvre la porte de l’éternel, du dépassement de l’être.
Une réflexion sur l’espace profane et l’espace sacré. Mais aussi suivant ma lecture sur le passage du secret au sacré.
Ainsi la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française, malgré la distanciation imposée pour protéger ses membres et nous tous en général n’est pas inactive en cette période de confinement. Les frères sont appelés à renforcer leur fraternité naturelle, leur solidarité dans l’action.
Ils sont aussi appelés, à une, nécessaire méditation, pour consolider leur présent, réfléchir à leur avenir, celui de leur obédience et du monde en général. C’est par le reflet de leurs actions personnelles et collectives qu’ils peuvent nourrir l’espérance avec tous les autres francs-maçons, d’influencer le monde d’après. Pour que ce nouveau monde, fasse une place plus grande à ce qu’il y a de mieux dans l’humain, son esprit et son cœur. Ainsi la pratique du bien et du beau fera régner à jamais la joie dans les cœurs.
J’ai donc eu mon salaire à la lecture de la communication interne de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française.
Jean-François Guerry.