L’HOMME UNIVERSEL ET SON SIGNE
Il nous faut remonter aux sources du ciel, aux sources du Nil, le fleuve sacré qui fertilise et donne la vie dans les pas du poète, qui voyage de l’occident à l’orient pour retrouver la lumière originelle, celle qui éclaire tous les hommes. Gérard de Nerval fasciné par les couleurs, par le feu de l’Orient a fait le Voyage vers la source de l’humanité.
Yves Hivert Messeca a écrit :
« Gérard de Nerval dans son Voyage en Orient est la recherche de la réponse à ses deux questions : la diversité actuelle des religions, des cultes résulte-elle d’une rupture d’une unité spirituelle primordiale ?
René Guénon parcourant au cours de sa vie les diverses traditions est arrivé également à cette hypothèse, résolue avec sa Tradition Primordiale, Originelle. Les Francs-Maçons traduisent cette unité spirituelle, par le terme de religion universelle, religion pris dans le sens de ‘religere’, une religion sans dogmes.
« La deuxième interrogation de Gérard de Nerval est comment retrouver, restaurer, aujourd’hui cette unité religieuse en harmonie avec la modernité ? »
La solution le poète la trouve dans l’ésotérisme des religions, en particulier pour lui dans l’ésotérisme Ismaélien. La recherche démontre les relations entre les Druzes et les Templiers. Pour Gérard de Nerval, la Franc-Maçonnerie est une forme de syncrétisme universel, où se retrouve les valeurs de toutes les traditions, et le meilleur des valeurs religieuses qui sont universelles.
En suivant le chemin de cette hypothèse, nous trouvons des signes, des symboles, des analogies, qui la renforce. Sur les bords du Nil, les hommes avaient les pieds dans la terre noire, limoneuse, l’al-chemia, ils regardaient le jour le dieu Soleil qui brûle et régénère toutes choses, et ils suivaient la nuit l’étoile flamboyante.
Dans cette position intermédiaire entre terre et ciel, ils savaient que ce qui est bas est semblable à ce qui est en haut. Disciples d’Hermès, ils seraient compagnons d’Hiram autour de la table ronde. La croix ansée, le Thau, la croix de vie de l’immortalité de la régénération du Maître, du grain qui tombe à terre sur les bords du fleuve et renaît en mille épis, dans les champs qui reverdissent souffle le verbe de la vie.
Dans ma loge pleine des symboles de la construction et de la reconstruction de l’homme intérieur, le fil à plomb, l’escalier tournant, spiralé ou l’échelle mystérieuse, sont les axes du chemin vers les hauteurs de la spiritualité. Ce chemin vers la Connaissance, n’est accessible pour la substance cartésienne dont nous fait, n’est pas possible que par l’esprit. L’homme qui pense et est, se rapproche du principe de l’essence, dont il est une infime partie, un point dans l’éternité.
Il y a réciprocité, analogie dans le visage de l’homme entre la substance et l’essence, il y a réunion du visible et de l’invisible.
Les secrets du Temple de Salomon sont nés sur les rives du Nil, Moïse les rapportés de son exil à travers le désert, jusqu’à la Jérusalem trois fois sainte. La ville de la rencontre des traditions, là où les Chevaliers du Temple ont connus l’ésotérisme de l’islam. Le Thau , égyptien, la croix latine, nous rappelle aussi la clé d’ivoire, sésame du saint des saints et ouverture vers la tabernacle où le cœur brûle de l’amour universel.
Jean-François Guerry.