EN RETRAITE
Une des spécificités de la Franc-Maçonnerie est quelle est une voie initiatique personnelle réalisée dans un cadre collectif. Elle donne des clés pour ouvrir la porte qui est à l’intérieur. Vers ce monde des mystères de l’être. Elle croit au perfectionnement de l’homme et donc de l’humanité. Elle propose un parcours vers la sagesse, en force et dans la joie. Faisant la jonction entre l’individuel et l’universel.
Le retrait à l’intérieur de soi-même, n’a pas d’autres buts que de cultiver les valeurs qui font l’homme. Ce deuxième confinement physique, n’est pas un confinement de l’esprit, nous pouvons nous désespérer, subir ou espérer et faire grandir notre spiritualité, enrichir notre maître intérieur.
Le premier confinement a permis à beaucoup d’entre nous de ranger, de mettre de l’ordre, dans notre maison, notre appartement, de repeindre les couleurs fanées par le temps, de recréer du lien familial. Ne pouvant pas travailler, nous avons pu lire, écrire, réfléchir prendre le temps. Nous avons ouvert un peu plus notre compas, à la compassion envers les plus faibles, pris conscience de l’utile et de l’inutile.
N’en déplaise à Bernard Henri Levy ce n’est pas le virus qui nous a imposé sa dictature, certes il n’est pas à louer mais à combattre. Nous ne sommes pas que des animaux malades, mais des esprits libres.
Francs-Maçons nos réunions comme pour tout le monde n’ont pas pu se « tenir ». Elles nous ont manqué. Quand elles ont pu reprendre, nous n’avons pas pu joindre nos mains, ni partager le pain et le vin. Nous qui voulons faire tomber le masque des apparences, nous sommes contraints d’en porter en permanence drôle d’expérience que nos visages sans expression.
Le lien qui avait été rompu momentanément reprenait vie petit à petit avec une étrange inertie, nous marchions dans une sorte de pénombre en espérant la lumière.
Certains d’entre nous insouciants, imprudents peut être ont cru que la lumière brillait « comme avant ». Oublié bien vite le désir « du monde d’après ». La pandémie est revenue plus violente et nous voilà confrontés à une deuxième retraite. Qui je l’avoue est pour moi plus dure que la première. Allons-nous, devoir vivre longtemps sans vie sociale, sans échanges, avec des gestes barrières qui suppriment les témoignages d’affection, de tendresse et d’amour. Nous avons plus besoin de ponts que de murs. Cette vie, n’est pas la vraie vie. J’ai besoin de voir mes enfants, mes petits-enfants, mes amis, mes sœurs, mes frères et pas seulement sur des écrans d’ordinateur.
Cette nouvelle épreuve aura au moins le mérite de nous démontrer les limites de l’individualisme et de la nécessaire altérité, le visage de l’autre me manque.
Cette épreuve révèle aussi un nombre considérable de « y a qu’a et de faut qu’ont » Ceux qui ne font rien, ne gèrent rien, ils ont bien sûr des quantités de solutions ! En déversant leur fiel et leurs ressentiments, sans rien proposer de concret et fiable, ils nourrissent la haine de l’autre, c’est à croire qu’il y a des pro et des anti-virus. La démocratie doit permettre de confronter les points de vue de manière apaisée.
En ces temps trouble nous avons le devoir de soutenir ceux qui ont la tâche de gérer, nous devons les soutenir quand ils ont des échecs et les aider dans leurs tâches. Le temps viendra de la contestation.
Retraité je dois avoir la décence de ne pas me plaindre, et faire preuve de solidarité.
Mettre à profit ce retrait, cette retraite, je vous propose un petit texte que j’ai reçu d’un lecteur du Blog, en précisant que pour moi Jésus est un prophète comme Confucius, Moïse, Bouddha….
Vers une quête hors du confinement
Nous voilà à nouveau confinés. Confinés dans nos inquiétudes, dans nos peurs, conscients de nos fragilités, tentés de repousser notre « finitude ».
Privés de la liberté, nous nous imaginons tourner en rond dans notre cage. Nous subissons la puissance d’un virus, les contraintes d’un gouvernement, le regard suspicieux du voisinage… Alors nous cherchons une voie entre désespérance et rébellion, nous réclamons la satisfaction des besoins que nous estimons fondamentaux : sécurité économique, liberté relationnelle et affective, protection de notre vie…
Cette quête ne relève d’aucun jugement de bien ou de mal. Elle relève de notre condition d’Homme. Cependant, il convient de ne pas oublier que, même confinés, nous restons libres dans notre vie intérieure. Nous avons, sans cesse, le choix entre Subir ou Choisir, subir le confinement et s’en désoler ou choisir de faire de ce confinement une période féconde.
De ce fait, au-delà de cette recherche de Voie, peut-être serait-il bon d’entendre à nouveau la Voix de Jésus lorsqu’il dit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire » (Luc 10, 41). Aussi, au-delà de nos inquiétudes dans la traversée de cette période de confinement, nous pourrions nous interroger sur ce qui nous est profondément nécessaire, voire essentiel pour accueillir un présent qu’il soit vide ou trop plein d’activité. Faire ce que nous avons à faire sans perdre de vue le sens que nous voulons donner à ce faire.
Et pourquoi ne pas accueillir ce présent avec le psaume 89, en formulant nous-même cette demande : « Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants ».
B W.