LES LUMIÈRES ANCESTRALES UNIVERSELLES
Le franc-maçon est un enfant des lumières, de la Lumière, de la Grande Lumière. Pour se connaître, savoir d’où il vient, qui il est il lui faut remonter à la naissance de la lumière, faire le voyage retour jusqu’au moment ou l’Ordre a fait suite au chao.
Il ne peut se limiter aux Lumières de l’occident, n’assignant aucune limite à sa pensée, aucune contrainte à sa liberté de penser dans le respect de la liberté des autres, de leur liberté de conscience. Sans renoncer au combat pour la dignité de l’homme, au combat contre toutes les dictatures de toutes sortes religieuses ou politiques, au combat contre la pensée unique. Le franc-maçon n’a pas de limite à sa pensée, ni dans le temps dans son éternité, ni dans l’espace, dans l’univers entier. Il marche sur l’arc en ciel.
Cet enfant de la veuve, orphelin est à la recherche de sa paternité. Il est l’enfant de la genèse, celui sorti de l’arche, il est né sur les bords du Nil, dans le désert du Sinaï. Il s’est nourri des mystères de la marmite d’Alexandrie, de la terre noire de l’alchémia, des mystères d’Éleusis, il a bu la coupe l’aloès amer, il a connu la vanité de Dédale et la chute d’Icare, enfant du miracle grec….
Comment cela est-il possible, parce qu’il est le réceptacle, le tabernacle des parcelles de lumières, venues du fond des temps se déposer dans sa conscience. Il a hérité de la conscience collective et élevé sa conscience personnelle pour transmettre ce qu’il a reçu de ses frères passés à l’orient éternel et toujours présents dans cette chaîne d’union universelle.
Il construit et reconstruit sans cesse le temple de pierre, en attendant la descente de la Jérusalem céleste, quand le voile des apparences laissera la place à la lumière de l’esprit, quand les ténèbres céderont place à la Lumière.
Il replante, sans cesse les grains de blé sur les bords du fleuve. Les grains tombés à terre, recevrons l’eau, la chaleur du soleil, le feu de la lumière.
Il entend le souffle de l’air, la parole qui chante dans les épis : « Rien ne meurt, tout se transforme, tout est vivant. »
Même en cette période les travaux maçonniques ne s’arrêtent jamais, à peine clos. Ils sont à nouveau ouverts. Ils ne sont en réalité que suspendus pour les chevaliers de l’esprit, le temps d’un repos, d’une re création.
À l’écoute perpétuelle des résonances sacrées qui viennent du fond des temps frapper à la porte de son esprit, le franc-maçon ouvre son cœur, le sang rouge d’amour l’irrigue, le régénère sans cesse.
Il a hérité non point par sa naissance, mais par son travail sur lui-même, seul et avec ses frères des mots sacrés, des mots secrets qui mènent au sommet de la montagne. Il se dirige dans le labyrinthe de la vie, il obtient en faisant son devoir la liberté de passer les ponts, il abat les murs de l’indifférence, il transforme la multitude de ses « Je », en la beauté d’un seul « nous ». Il refait sans cesse le monde avec ses sœurs et ses frères ou peut-être plus humblement il essaye de la restaurer, de lui faire retrouver son unité, cette unité qu’il désire faire en lui pour être en harmonie avec le monde qui l’entoure.
Jean-François Guerry.