POÉMES MAÇONNIQUES
Je viens de recevoir un recueil de poèmes maçonniques de Jean-Pierre Rousseau, des feuillets bien remplis qui tombent à propos en cet automne de confinement, l’inertie physique favorise la méditation et le rêve. Les poèmes de Jean-Pierre Rousseau ont été écrits entre 2004 et 2020, ils retracent sur la planche, un itinéraire initiatique qui travers les différents degrés de son initiation. « Du cabinet de réflexion au temple d’Enoch » écrit le 3 décembre 2004 au poème sur « L’introspection » du 16 octobre 2020. C’est comme un ouroboros poétique, une spirale ascendante ; qui permettra aux initiés de revivre leur parcours personnel, leurs régénérations successives. Mais aussi pour les profanes, qui cherchent d’augmenter encore leurs interrogations et de leur faire découvrir quelques réponses, d’entrevoir des rayons de lumière.
Les vers sont ciselés à la plume avec la rigueur de l’équerre, la précision et l’ouverture du compas, les mots sont les leviers de transmission du verbe.
Il y a sans nul doute des maçons poètes et des poètes maçons, ils sont tous frères. La Franc-Maçonnerie qui est l’Art Royal, n’est peut-être après-tout qu’une poésie ?
Jean-François Pluviaud qui a écrit la postface de l’Anthologie de la Poésie Maçonnique et Symbolique de Jean-Luc Maxence et Elisabeth Viel parue aux Éditions Dervy, clôture cette postface par une question :
Alors le maçon est-il un poète ?
Je répondrai en disant qu’il a acquitté « le denier du rêve » et pour cette raison, il est poète….aussi.
Initiation et poésie sont des entreprises de libération, dont le seul objectif est la réunification de l’homme, de l’univers éclaté. Permettant d’accéder ainsi à la connaissance par l’homme et pour l’homme. Peut-être la maçonnerie est-elle avant tout…. Un immense poème collectif ?
Jean-François Pluviaud.
Alors que le chanteur, ne chante pas pour passer le temps, le poète n’écrit pas, ne rime pas non plus pour passer le temps…
Jean-François Guerry.
3 décembre 2004
Du cabinet de réflexion au temple d’Enoch
A la tombée du jour, j’ai frappé à la porte !
Imaginaire trouble ; émotions en cohorte.
Sur le parvis, un inconnu, m’a accueilli.
Fort de son aide, un escalier tournant gravi,
Dans un réduit exigu, noir, fus introduit.
Sur la table le pain, Simplicité ! Partage !
Germination de l’épi, manne de croissance ;
Fin du profane ; vie, mort, renaissance.
Muer plomb en or ; asymptotique passage.
Sur la table l’eau, pour le corps et pour l’esprit,
Fontaine de jouvence de chaque initié
Au bord du gouffre, quand déçu découragé
Avec force et beauté la lumière jaillit.
Sur la table coupe de sel, neutre idéal !
A côté coupe de soufre, ardeur dans l’action.
Sagesse et Science unies dans la pondération,
Travail de l’Esprit sur ses multiples dédales.
Sur le parvis, un inconnu, m’a accueilli.
Fort de son aide, un escalier tournant gravi,
Dans un réduit exigu, noir, fus introduit.
Au mur, symbolisé par un coq, le mercure,
Principe femelle de hardiesse et vigilance,
Annonce la lumière à recevoir en confiance,
Au sortir du chaos, du chemin immature.
Au mur une banderole, écharpe mystique,
Vigilance, persévérance comme motif.
Phylactère du futur maçon attentif
Avide de percer les secrets symboliques.
Au mur, VITRIOL, invitation au voyage,
Effroi dans l’inconscient collectif, drame !
Recherche de l’ego profond, levain de l’âme,
Sincérité primordiale enfouie reçue en gage.
Sur le parvis, un inconnu, m’a accueilli.
Fort de son aide, un escalier tournant gravi,
Dans un réduit exigu, noir, fus introduit.
Homme ! si tu es seulement curieux va-t'en !
Si ton âme a senti l’effroi, fait marche arrière.
Les ténèbres vaincras et verras la lumière,
Si tu persévères, grâce aux Éléments.
Homme observe ce crâne au rire sardonique !
Écoute le sablier reflet dans le miroir.
A la lumière du flambeau sur l’écritoire,
Témoigne, écris ton testament philosophique.
Homme l’épreuve de la terre est terminée !
Dépouillé des métaux aux vertus illusoires,
Libéré de tes passions tu vas recevoir,
Le tracé du chemin de la Sérénité.
Sur le parvis, un inconnu, m’a accueilli.
Fort de son aide, un escalier tournant gravi,
En étrange lieu, mystérieux, m’a introduit.
Passage des ténèbres à la vraie lumière.
Destiné à la construction de l’édifice
J’ai travaillé, à ma place et à mon office,
A dégrossir faces visibles de la pierre.
Schibboleth j’ai reçu, image fortifiante.
Par le travail de la pensée et de l’action,
J’ai essayé d’accomplir mes obligations,
Guidé par l’éclat de l’étoile flamboyante.
Instruit des lois du Cosmos par lui établies,
Forgeant ma connaissance des arts libéraux,
Deux paliers conquis et entrevu trois niveaux,
À polir la pierre cubique à pointe j’ai appris.
Sur le parvis, un frère ami, m’a accueilli.
A son bras, par l’étoile flamboyante ébloui,
Dans un lieu sombre, à reculons, fus introduit.
Deuxième descente, larmes au son du glas,
Sur un tertre de terre fraîchement remuée,
Un rameau d’acacia fiché pour rappeler,
Grain bien enfoui germera et vie renaîtra.
UN crucifié au nom de tous dans la douleur,
Mort aux préjugés du vulgaire temporel,
Point magique entre matériel et spirituel,
Médiateur entre créature et créateur.
Au centre, séparé de l’éternel Orient,
J’ai dessein de perpétuer la Tradition,
Retour à vie nouvelle régénération,
Voile cosmique lien entre passé et présent.
Le coeur affligé, l’âme en peine, trois amis,
Par les cinq points, à Hiram redonnèrent vie,
Jeune adepte, sur le chemin, ont reconduit.
Sortie de terre, saut de l’équerre au compas,
Du monde tangible au monde des idées.
De l’ouvrage j’assure la pérennité,
Cherchant ce qui a été perdu pas à pas.
Porteur du fil à plomb, je suis la Tradition,
En exergue, ignorance, je mets tes dangers.
Par le maillet je dirige en fraternité.
Par le niveau je valorise chaque action.
Affranchi des lourdeurs de la vie matérielle,
Je suis l’Architecte ! sentiment indicible,
Jonction sacrée du visible et de l’invisible,
Le poseur de pierres polies intemporel.
Triste, le regard voilé, avec trois amis,
En un lieu de tristesse et de chagrin admis,
Sur le dur chemin du Devoir fus reconduit.
En silence sous le laurier et l’olivier,
Obéissance et fidélité aux grands anciens !
Discrétion, sous la lumière du Saint des Saints,
Pour reprendre chantier, me servir de la clé.
Sage, il avait atteint la perfection,
Déchaînées, les passions ont provoqué le drame.
Digne sépulture construisons pour Hiram.
Méditons sur le sort des mauvais compagnons.
La Parole est perdue, en serviteur zélé,
Par naïve curiosité, j’ai su un secret.
Par Grâce accordée, condamnation en retrait,
Alliance retrouvée, Delta reconstitué.
Serein en compagnie de mes pairs et amis,
Intensif enseignement pointu ai suivi,
Sur le dur chemin du Savoir fus reconduit.
Assurer le lien conception réalisation,
De chaque décision jauger le bien-fondé,
Mettre en harmonie les actes et les pensées,
Prévôt et juge sans coupable ambition.
Humble fils de noble, reconnu, ferme et stable,
Les sept marches d’exactitude j’ai monté ;
Appris à l’aube cinq points de fidélité :
Bien faire, aimer, prier, être secourable.
Sans relâche je dois avec rigueur veiller ;
Des couleurs, vérifier la bonne application,
Du Saint des Saints achever la décoration.
Les travaux terminés, courir sus aux meurtriers !
Étonné du peu de résultats de l’édit,
Malgré la récompense et les bienfaits promis,
Un inconnu présenté par le roi a suivi.
Tiré au sort ! parti chercher les assassins,
Un chien me suivant avec les autres élus,
Par la lumière d’une étoile parvenu,
Auprès d’un buisson ardent aux reflets d’airain.
Ouverture de caverne, visage blême,
Au fond endormi dans les affres du remords,
Près d’une fontaine un mauvais compagnon dort.
J’ai saisi son poignard fait justice moi-même.
Mes huit frères, près du roi, ont intercédé.
Au vu de cet acte vain, sûrs de la sentence,
Seconde fois ! le sage a choisi la clémence,
Condamnant, et vengeance et frère trop zélé.
Sur le parvis par un nouveau groupe accueilli,
Par mon zèle et mon travail, par lui fus choisi.
Tracé par berger inconnu, chemin repris.
Haine, fanatisme, ambition, écartés ;
Vérité justice honnies des intolérants
Ont permis de découvrir les deux ignorants
Croyant que le crime, impuni pouvait rester.
Dans une carrière, le levain de la pierre !
J’ai retrouvé les deux ignobles parricides,
Victimes et coupables ; duel fratricide !
D’avoir par la force convoité la lumière.
Devenu homme vrai, de mes passions, vainqueur,
En pleine lumière, j’ai trouvé et, sciemment,
Exécuté sentence, appliqué châtiment,
Accomplissement du devoir dans la ferveur.
Par l’urne, parmi les quinze élus, choisi,
J’ai su les secrets ! Moïse sur le Sinaï.
Mémoriser mes fautes effacées j’ai promis.
Gravats épars, désert aride ensoleillé,
Avec mes deux compagnons je suis descendu
Pour récupérer ce qui a été perdu,
Sous la pierre carrée et sombre cavité.
Nouvelle descente au centre de la terre,
Angoisse des uns, du troisième pugnacité
Envers multiples dangers de l’obscurité,
A la lueur d’une nécessaire lumière.
Trois marches, puis cinq, puis sept, puis neuf, descendues,
Guibulum et ses deux compagnons moins zélés,
Par vif éclat lumineux, presque aveuglés,
Se signèrent, de leur surprise, revenus.
Sous la neuvième voûte j’ai été admis,
Par mon zèle et ma constance fait établi,
Et connu l’Ineffable Nom par lui écrit.
De la perte de la Parole annonciatrice,
Vision d’Enoch le grand initiant initié,
Sur pierre d’agate triangle d’or scellé,
Nom gravé a l’abri des passions destructrices.
Enoch qui survit dans ses fils spirituels
Parvenus au centre de l’idée, initiés !
La porte du désastre, ont entrebâillée.
Au Nadir les étoiles décoraient le ciel.
Angoissés, les trois frères, tremblants d’émotion,
Dans les ténèbres remontèrent à tâtons,
Le trésor rapportèrent au roi Salomon,
Conscients d’avoir échappé à la punition,
Par Salomon et Hiram de Tyr fut admis.
Guibulum, Stolkin et Johaben investis,
Se mirent en chemin pour la Maçonnerie.
Sous la voûte sacrée ultime perfection,
Dans sanctuaire caché mirent le trésor,
Pour abriter le nom ineffable sur l’or,
Pour le préserver de toute profanation.
Avec mes frères, en paix, le coeur généreux,
J’ai promis de combattre jusqu’au sacrifice,
La perfidie la trahison et l’injustice,
Alliance entre Vertu et hommes vertueux.
Le roi soudain sourd aux appels de l’Éternel,
Les grands élus tentèrent le coeur déchiré,
De sauver ce qui pouvait être préservé,
Enfouirent dans leur coeur le nom immortel.
La légende du Temple s’achève ainsi !
Le voyage initiatique continue-lui,
Au plus profond de nous, la vérité enfouie.
Sur le parvis, un inconnu, m’a accueilli.
Fort de son aide, un escalier tournant gravi,
Dans un réduit exigu, noir, fus introduit.
Sur le parvis, un inconnu, m’a accueilli.
Fort de son aide, un escalier tournant gravi,
En étrange lieu, mystérieux, m’a introduit.
Sur le parvis, un frère ami, m’a accueilli.
A son bras, par l’étoile flamboyante, ébloui,
Dans un lieu sombre, à reculons, fus introduit.
Le coeur affligé, l’âme en peine, trois amis,
Par les cinq points, à Hiram redonnèrent vie,
Jeune adepte, sur le chemin, ont reconduit.
Triste, le regard voilé, avec trois amis,
En un lieu de tristesse et de chagrin admis,
Sur le dur chemin du Devoir fus reconduit.
Serein en compagnie de mes pairs et amis,
Intensif enseignement pointu ai suivi,
Sur le dur chemin du Savoir fus reconduit.
Étonné du peu de résultats de l’édit,
Malgré la récompense et les bienfaits promis,
Un inconnu présenté par le roi a suivi.
Sur le parvis par un nouveau groupe accueilli,
Par mon zèle et mon travail, par lui fus choisi.
Tracé par berger inconnu, chemin repris.
Par l’urne, parmi les quinze élus, choisi,
J’ai su les secrets ! Moïse sur le Sinaï.
Mémoriser mes fautes effacées j’ai promis.
Sous la neuvième voûte j’ai été admis,
Par mon zèle et ma constance fait établi,
Et connu l’Ineffable Nom par lui écrit.
La légende du Temple s’achève ainsi !
Le voyage initiatique continue-lui,
Au plus profond de nous la vérité enfouie.
Chansons maçonniques belges #3 "Elevons une âme pure"
This song was performed on the eve of the celebration of St.-John 1819 in the lodge 'Les Amis Philantropes' in Brussels. It is dedicated to "The Grand Archit...