LA SCIENCE
Je ne suis ni un économiste, ni un scientifique, mais je m’intéresse comme beaucoup d’entre vous à la science et à l’économie.
Je ne vous parlerais donc pas de chiffres, ou alors plutôt des nombres, ni de traitements, ni de masques, ni de tests, ni de vaccins.
Mais du doute qui assaille notre société, non pas de ce doute destructeur, complôtiste, insidieux, pervers. Mais du doute constructif qui fait avancer la réflexion, qui combat l’ignorance donc le fanatisme. Ce doute qui permet de se construire et de construire la société, ce doute qui après réflexion, la connaissance laisse place à la confiance et l’espérance.
Le doute destructeur, nous plonge sans arrêt dans les ténèbres, à chaque fois qu’une lumière apparaît, il est un tunnel sans fin. Celui qui se nourrit de ce doute destructeur, avance les yeux bandés par le désespoir, le cœur sec, il est soumis à la dictature de ses préjugés et de ses opinions. Il tourne sans cesse autour du cercle sans jamais en atteindre le centre, aveuglé par les apparences et ses préjugés. Il reçoit des informations qu’il ne contrôle pas, il ne regarde que le bout de son doigt, qu’il confond avec la vérité.
Le doute constructif nous oblige au questionnement, à l’examen, à prendre de la distance, avant de prendre parti, il est la recherche de l’impartialité. C’est bien sûr un effort, un travail de jugement, une maîtrise de soi. Refuser nos préjugés nous oblige à chaque d’aller vers la recherche de la vérité, même si nous avons que nous ne pourrons jamais l’atteindre, nous sommes en mouvement vers. C’est le refus de la facilité :
« Douter de tout ou tout croire, ce sont deux solutions commodes, qui l’une et l’autre nous dispensent de réfléchir. »
Henri Poincarré.
Alors dans cette période troublée où les certitudes manquent, le doute constructif est plus que nécessaire. Faut-il préférer la santé par rapport à l’économie ou l’inverse. Personnellement je pense que c’est assez simple, il n’y a pas de choix, c’est d’abord la santé, à moins d’être convaincu que les malades travaillent mieux que les gens bien portants !
Alors Vive la Science ! C’est justement le titre de l’article remarquable de Pascal Dethurens dans l’hebdo de la Croix de ce 13 décembre.
Il nous fait la description d’un homme idéal possédant la maîtrise des sciences « un parfait savant » en même temps qu’un philosophe, en quelque sorte un sage !
Il s’agit de Pythagore, décrit dans les Métamorphoses d’Ovide. Pythagore s’est élevé jusqu’aux dieux par sa pensée, il a pénétré les secrets des sciences et de l’univers, secrets qu’il a su transmettre à ses élèves dans son école de Crotone.
Son enseignement, sa méthode pédagogique a souvent été comparée à l’initiation maçonnique. Il y avait à Crotone des apprentis astreints au silence et à l’étude pendant cinq ans au moins, puis ils passaient au grade supérieur, pour s’élever enfin au rang de maître.
Les études portaient sur la cosmologie, la géométrie, la recherche de l’harmonie par le rapprochement des contraires, la science des nombres. D’ailleurs la devise de l’école était :
« Ici tout est nombre »
A rapprocher à une affirmation des Francs-Maçons :
« Ici tout est symboles »
L’enseignement à Crotone était donné comme l’instruction chez les Francs-Maçons par classe et par degré. La transmission orale de rigueur, la fraternité régnait entre les élèves ; ainsi que la pratique des vertus :
« Fais un ami de celui qui excelle en vertus. »
J’ai un doute je m’éloigne du sujet quoique ! Pascal Dethurens a construit son article sur l’observation du tableau de Jacob Jordaens (Allégorie de la science, Minerve et Chronos protègent la science contre l’envie et l’ignorance.1617)
On y voit la science de Pythagore personnage central qui semble indifférent au monde qui s’agite autour de lui, il trace sa route avec son compas sur le globe et continue son enseignement, Chronos lui donne le temps, Minerve la protection, la sagesse et l’intelligence. Il est soumis mais toujours indifférent à l’envie, à la richesse matérielle, à la barbarie, rien ne le fait dévier de sa route.
Cela me fait penser dans l’instant, aux professeurs de médecine, aux chercheurs qui consacrent leurs vies pour protéger et sauver les nôtres.
On voit aussi sur le tableau un coq, symbole de gloire et d’espérance. Un ange souffle dans la trompette de la renommée.
Ainsi Pythagore avait confiance en sa mission, pas le moindre doute dans son horizon.
Alors au lieu de douter de tout, de manière destructrice, peut être pourrions nous croire un peu, un jour, un mois et plus en la science et au travail des scientifiques qui ont déjà tant fait pour le progrès de notre humanité.
Allez souriez, c’est dimanche !
Jean-François Guerry.