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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
DROITS ET DEVOIRS - PART VI-

 

 

A près avoir constaté l’implication des Francs-Maçons dans la Déclaration des Droits de l’Homme et Citoyen, et depuis la naissance de la Franc-Maçonnerie spéculative, leur volonté de faire régner la lumière, de combattre l’obscurantisme, l’ignorance et le fanatisme. Même s’ils ne furent pas et de loin les seuls contributeurs, il faut reconnaître depuis leur constante vigilance dans l’application de ces Droits de l’Homme, ils considèrent que c’est pour eux un Devoir de les protéger et les faire vivre, c’est-à-dire agir toujours selon « l’esprit des lumières. »

 

Esprit, qui a besoin aujourd’hui, dans notre monde occidental d’être défendu pied à pied, face à la montée de l’intégrisme de l’islamisme radical, ou encore en Inde de l’impérialisme de l’Hindouisme qui fait figure de religion d’état.

Chez nous l’islamisme radical refuse les valeurs de la république, les valeurs des droits de l’homme, il gangrène nos quartiers, attaque notre liberté d’expression, refuse notre laïcité.

L’on revit le combat contre l’empire des clercs catholiques en 1789, il n’est pas sûr que le projet de loi sur le séparatisme puisse résoudre ce problème en voulant réglementer une religion, l’état ne sort-il pas de son rôle ? Et puis pendant la révolution l’on a voulu introniser des prêtres, cela devait résoudre le problème ! Las cela n’a pas été efficace, il y a eu des réfractaires.

 

À mon sens il nous faut le courage d’affirmer nos droits, et faire notre devoir c’est-à-dire appliquer les droits. Défendre notre devise républicaine, affirmer la devise des lumières Sapere aude penser par vous-même. Ce qui n’exclut personne, ni les croyants, ni les agnostiques, ni les athées.

La Franc-Maçonnerie qui est un centre d’union fraternelle, respecte toutes les races, toutes les couches sociales, toutes les opinions, toutes les idées politiques, elle combat donc tous les extrémismes, les intégrismes, les fanatismes c’est un devoir pour les francs-maçons.

 

Le but de la Franc-Maçonnerie est l’amélioration, le perfectionnement de l’homme, elle veut construire des hommes meilleurs, grâce à cette propédeutique particulière qui est l’initiation maçonnique, initiation individuelle qui n’est réalisable que dans un cadre collectif, un moyen de faire se parler les hommes entre-eux dans un cadre ordonné. L’initiation maçonnique seule initiation occidentale est une maïeutique, une recherche d’unité, de complétude, de plénitude, d’harmonie, par une métamorphose de l’homme, elle révèle l’homme intérieur, le maître intérieur, tourné vers la spiritualité, l’éveil et l’essor de l’esprit.

Par un processus de régénérations successives, fait d’épreuves et de sacrifices symboliques le myste accède à une connaissance de plus en plus élevée. L’homme en perfectionnement frôle l’exemplarité, il contribue à rendre la société plus humaine. Cette maïeutique proposée à l’homme sincère, libéré de ses préjugés, le conduit sur le chemin de la vérité, de la lumière, à la recherche de la parole perdue.

 

C’est donc à un véritable engagement que l’homme est convié, l’engagement d’une vie à la recherche du bien, du beau, du bon et de la justesse. Il est donc naturel que le Franc-Maçon soit impliqué chaque jour dans la défense des droits de l’homme, c’est en quelque sorte un devoir incontournable pour lui, une exigence, qui avec le temps devient une douce habitude.

Ce qui apparaît comme un effort, un acte d’héroïsme pour le profane, ne doit être que le simple accomplissement de son devoir pour le Franc-Maçon.

 

C’est aussi pourquoi les Francs-Maçons s’engagent par des serments qu’ils renouvellent tout au long de leur quête initiatique, serments qu’ils enferment dans le tabernacle secret de leur cœur, ils prêtent leurs serments d’abord face à eux-mêmes, puis devant leurs frères, en présence des trois grandes lumières de la Franc-Maçonnerie et du Grand Architecte de l’Univers principe supérieur, et sous les auspices de leur obédience, dans leur loge mère. Véritable œuf alchimique qui participera à leur nouvelle vie.

L’engagement maçonnique scellé dans le secret de son cœur et l’ouverture vers le sacré et le divin.

 

Ayant acquis des connaissances, puis pris avec résolution le chemin vers la Connaissance. Les droits acquis par leur travail sur eux-mêmes et au service de leurs frères et de leur loge, les Francs-Maçons deviennent des hommes de Devoir.

 

Dès leur passage entre les colonnes de bronze à l’entrée du temple, ils se saisissent des outils symboliques qui sont dissimulés à l’intérieur des colonnes. Dans leurs mains la puissance maîtrisée du maillet, le ciseau qui pénètre à l’intérieur de leur pierre brute, la polie, la taille, le niveau qui équilibre leur construction, la règle qui compte leur journée de travail, l’équerre de la rectitude qui les accompagnent en toutes circonstances dans le labyrinthe de la vie, le compas de l’ouverture de l’esprit, symbole de la tolérance raisonnée, de la tempérance dans les biens de ce monde, de la bienveillance envers ses frères, l’épée de justice qui tranche, la truelle qui répand le ciment de la fraternité entre les pierres vivantes, qui chacune trouvent leur place dans l’ordre à l’ordre dans la société des hommes, véritable cathédrale humaine.

 

Oui l’on peut affirmer que les oeuvriers de la cathédrale de l’esprit, les constructeurs de leur cathédrale intérieure, celle où brille la lumière éternelle ont le devoir de défendre les droits de l’homme.

 

Ces droits qui ne seraient que lettres mortes, d’une langue du passé, s’ils n’étaient pas associés à des vertus universelles intemporelles, et si des hommes libres des free- masons, ne se levaient pas tous les jours pour perpétuer ses droits et accomplir leur devoir. Devoir de faire vivre ces droits.

 

On objectera que les Francs-Maçons sont plus souvent dans le dire que dans le faire. N’est-ce pas le cas de la majorité des hommes ? Pourtant dans les rituels maçonniques cette mise en garde revient constamment, sous la forme de pénalités : malheur à ceux qui acceptent des tâches sans pouvoir les assumer. Le Franc-Maçon a le devoir d’être et non de paraître. Il est plus dans la dynamique, le mouvement, c’est-à-dire l’initiation pour une élévation de ses qualités humaines et spirituelles, que dans la recherche des honneurs. Il est au service, à la disposition de sa Loge c’est ce qu’il affirme toujours quand on lui propose une charge, il ne sollicite pas, il accompli ce qu’on lui demande en fonction de ses possibilités avec discrétion et modestie. Il ne défile pas comme l’on dit vulgairement.

Il n’emploie pas la ruse, ou la fausse modestie pour dissimuler sa paresse ou obtenir des faveurs ou des augmentations de salaire. Il donne et travaille sans ostentation.

 

On objectera aussi qu’il ne s’engage pas assez dans l’action au service de la société et des autres. Combattant son ego, il donne en toute discrétion. J’ai eu de nombreux frères dans les loges que j’ai fréquenté qui avaient des engagements dans la société et qui n’en tirait aucune gloire. Un président régional de la ligue contre le cancer, un président de l’association en faveur du développement des chiens guides de non-voyants, un comptable des restos du cœur, un écrivain public bénévole, un président régional de la Croix Rouge, un membre actif du secours populaire, un autre du secours catholique, un frère permanent des œuvres fraternelles maçonniques, un autre encore membre actif de l’orphelinat pour les enfants des Francs-Maçons etc… Je n’ai découvert leurs actions bien souvent qu’au seuil de leur mort, avant leur passage à l’orient éternel. L’humilité et la modestie sont des fleurs que l’on cultive dans le jardin maçonnique souvent à l’abri des regards. C’est là que prend corps l’expression mes frères me reconnaissent comme tel.

 

Le Franc-Maçon dès son entrée dans sa loge s’engage au silence parfois pendant trois longues années, combien d’hommes sont-ils prêts à cette abnégation, à cette écoute fraternelle ? L’on voit en Loge le chef d’entreprise écouter l’ouvrier, le chirurgien attentif à l’infirmier, le professeur d’université qui apprend de l’instituteur.

L’on voit des hommes faire leur introspection, reconnaître leur part d’ombre, faire le vide en eux, se débarrasser de leurs encombrants préjugés, de leurs connaissances intellectuelles, pour aller vers le chemin spirituel qui mène à la Connaissance.

La foi maçonnique ne promet pas le paradis dans un autre monde, après le passage à l’orient éternel, le Franc-Maçon travaille maintenant, tout de suite et ici parmi les hommes, dans la joie avec amour.

Il est à la quête de sa liberté intérieure, il a fait allégeance et non soumission à l’ordre initiatique. Cette allégeance est un allégement de sa pesanteur, il se débarrasse de ses écorces, de ses pelures qui cachent son cœur et son âme.

 

Le devoir du Franc-Maçon est d’être aimable, aimant de son prochain, pas comme la péripatéticienne qui se pare de beaux atours en fonction de ses clients, pour plaire à tout le monde et en définitive à personne, il n’adopte pas toutes les opinions ils les écoutent et les respectent si elles sont sincères et se fait sa propre opinion. Il n’est pas non plus l’homme d’une croyance absolue, il doute pour construire, se construire, son doute est raisonné et raisonnable et il connaît pour seules limites à sa réflexion que ce qui le dépasse en qualité d’homme. Il aime son prochain parce qu’il est une part de lui-même, mais surtout dans ce qu’il diffère de lui. Son devoir est de défendre, la liberté sans restriction.

 

Le devoir du Franc-maçon est aussi la fidélité à sa Loge mère, à ses Frères, à son obédience, à son ordre initiatique, tant que cela n’est pas contraire à la morale. Le Franc-Maçon est dans le temps cyclique, et non historique il se défie des modes passagères, derrière les idées il cherche toujours la signification, les symboles cachés, les mystères petits et grands.

 

Le Franc-Maçon a un devoir de persévérance dans l’action, les rituels disent travaillez persévérez.

 

On objectera suivant l’adage populaire qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Le Franc-Maçon croit dans le perfectionnement de l’homme, il travaille donc à son amélioration permanente, sa métamorphose. Il ne s’agit pas de changer d’avis ou d’opinion sans arrêt, mais de ciseler, de soumettre au travail chaque chose, de travailler avec la force du maillet et l’adresse du ciseau, pour polir sans cesse, l’œuvre c’est-à-dire construire sa vie, rechercher toujours l’ordre après le chaos, la morale, la vertu, par préférence au vice. Son devoir est de s’appuyer sur les fondations du passé pour construire un monde de justice et d’amour.

 

La Franc-Maçonnerie cherche l’immuable, le cœur de l’être, pour y rassembler tout ce qui est épars, construire un temple, mais aussi devenir un temple, un refuge, un asile pour ses frères, une porte toujours ouverte vers le meilleur, la morale universelle, la justice ajustée c’est-à-dire la justesse cette pointe si difficile à atteindre.

 

C’est pourquoi le Franc-Maçon a besoin de plusieurs vies, pour devenir ce qu’il est. Le frère Goethe l’exprimait ainsi : « Tant que tu n’as pas compris ce meurs et deviens, tu n’es qu’un hôte obscur sur cette terre ténébreuse. » Cette réflexion du poète est la conclusion, le point d’orgue de son poème La Nostalgie Bienheureuse.

 Ce poème est en correspondance avec la recherche de la Lumière, le mouvement de l’être vers la lumière, le devoir impérieux du Franc-Maçon dès le début de son initiation la question est posée à la sortie du cabinet noir : Que cherchez-vous ?  Réponse suggérée : La Lumière. Par délégation l’initié, initiateur répond : …. Que la Lumière lui soit donnée.

 Un des devoirs de Franc-Maçon pour ne pas dire le Devoir est la recherche de la Lumière.

Cette recherche qu’expose Goethe dans son poème, je vous livre une traduction sans garantie, mais qui me plait bien :

                       Nostalgie Bienheureuse

                       Ne le dites à personne, sinon aux sages

               Car la foule se moque tout de suite

                    Je veux célébrer le Vivant

                Qui aspire à la mort par la flamme.

 

 

           Dans la fraîche sérénité des nuits d’amour

                 Qui t’engendra, où tu engendras

                 Te gagne une étrange contagion

                Quand brille la bougie silencieuse.

 

 

                 Tu ne restes plus prisonnier

                   Dans l’ombre des ténèbres,

                   Et un désir neuf t’arrache

                  Vers une plus haute union.

 

 

            Nulle distance ne peut te décourager,

               Tu arrives en volant, fasciné

            Et enfin, amoureux de la lumière

                 Tu es, papillon, consumé.

 

 

              Et tant que tu ne détiens pas

                 Ce : Meurs et deviens !

               Tu n’es qu’un hôte obscur

            Sur cette terre ténébreuse.

 

Ce devoir de recherche de la lumière, si bien exprimé est consubstantiel à toutes les traditions initiatiques et donc à la Franc-Maçonnerie. C’est le devoir d’être. Comment y parvenir en se saisissant des outils symboliques, et plus particulièrement de l’équerre de la rectitude dans un monde qui oppose les apparences, la célébrité factice, aux droits de l’homme et à ses devoirs, saisir l’épée de la justice pour défendre les faibles, les plus humbles en l’accompagnant toujours de la truelle qui répand le ciment de l’amour entre les hommes.

 

Y parvenir aussi en regardant en contemplant la nature, sa beauté, en la mettant en scène, sur le devant de cette scène, avec les armes que sont la lyre du musicien, qui chante l’harmonie, le pinceau du peintre qui trace de belles images dans notre esprit, les vers du poète qui frappent à la porte de notre cœur, résonnent au plus profond de nous, les flashs du photographe qui éblouissent le paysage, les pas inutiles du danseur qui font des spirales sans fin. Notre devoir c’est de promouvoir le bien, le bon, le réel, le beau.

 

Notre Devoir c’est aussi le partage, la rencontre avec l’autre, vers l’autre, son écoute. Hier soir j’ai reçu l’appel d’un frère pendant une heure, à la fin de notre échange, nous ne savions plus de quoi nous avions parlé. Mais nous étions d’accord pour dire qu’il est bon de parler pour ne rien dire de précis, qu’il est bon de parler de tout ce qui nous réunit et de toutes nos différences. J’ai hâte de l’appeler à nouveau, simplement pour être avec lui, près de lui. De faire un bout de chemin ensemble vers la lumière.

 

La déclaration des droits de l’homme et du citoyen, n’a pas de frontières, il s’agit donc de droits humains universels, ils s’affranchissent de toutes les barrières, c’est pourquoi ces droits nous imposent des devoirs humains. Ils font l’alliance entre le singulier et le pluriel. Ils sont comme le pendule de Foucault reliés au point le plus éloigné de l’univers. Dans un rituel maçonnique l’on peut lire : « Il n’y a réellement d’admirable que la loi universelle qui régit toutes choses dans leur ensemble et chaque chose dans son détail. »

 

Faire reliance entre les hommes est bien un devoir maçonnique.

 

À suivre …..

 

Jean-François Guerry.

 

 

 

Le Serment du Jeu de Paume

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