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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par LOGE KLEIO- Jacques Viallebesset- Jean-Pierre Rousseau
PHILIPPE ÉGALITE
Un travail historique de la Loge Kleio.

 

Bonne lecture.

Philippe Égalité

Philippe Égalité

Louis Philipe Joseph d’Orléans, prince de sang, est plus connu sous le nom de Philippe Egalité, nom qu’il choisit durant la révolution. 

Ayant voté en 1793, la mort de son cousin Louis XVI, devenu alors régicide pour la postérité, il fut honni par ses pairs de l’aristocratie qui l’affublèrent de tous les défauts. Incompris voire rejeté, l’histoire ne le considéra jamais comme un héros de la révolution, défenseur d’égalité et de fraternité. 

Grand maître de la franc-maçonnerie française de 1771 à 1793, il ne fut même pas soutenu par notre communauté qui ne le reconnut jamais comme un homme de bonnes mœurs tourné vers la lumière. 

Finalement emporté par la tourmente de la Terreur, il fut exécuté le 06 avril 1793.

Deux cent vingt ans après sa mort, malgré les nombreux livres écrits sur lui, cet homme reste une énigme et quand des auteurs se prononcent sur sa personnalité, la plupart du temps, leurs conclusions viennent étayer des partis pris dont la majorité reste à charge.

Pour moi, cette condamnation est trop systématique. Sachant comment l’histoire sait être réécrite souvent au profit d’un homme ou d’un parti,  ou pire encore, de cette  hérésie appelée aujourd'hui le politiquement correct, je vais essayer durant ces quelques minutes de vous présenter la vie de ce personnage historique qui pourrait s’avérer beaucoup  moins caricatural que celui qu’on veut bien nous présenter.

Qui est Louis Philippe Joseph d’Orléans ?

Il est né le 13 avril 1747 dans la branche des Orléans, c'est-à-dire les descendants directs de Monsieur, frère de Louis XIV. A la mort du roi soleil, son fils appelé Louis le Juste et son petit fils Louis, duc de Bourgogne étant déjà décédés et son arrière petit fils, le futur Louis XV n’ayant que 4 ans, c’est le fils de Monsieur soit l’arrière grand père de Louis Philippe Joseph qui devient régent de France.

 

Pour la petite histoire, rappelons que dans son testament, Louis XIV n’avait pas désigné comme successeur son neveu, le Duc d’Orléans, mais il avait choisi le Duc du Maine, son fils légitimé qu’il avait eu avec madame de Montespan.

Si son neveu et également gendre du roi, puisque le Duc d’Orléans avait épousé sa fille également légitimée qu’il avait eu avec Madame de Montespan a réussi à s’installer à la tête du royaume, c’est grâce aux nombreuses et différentes alliances qu’il a su ourdir en nombre. Certes ces complots permettront aux Orléans de diriger le royaume mais in fine, ils diminueront de façon significative le pouvoir de la noblesse et participeront ainsi à la grande marche de la société vers la révolution.

 

Durant cette période troublée de la régence, nous verrons également fondre définitivement la richesse du royaume avec la faillite de la Banque Law, première émettrice en France d’actions et de monnaie papier.

 

Certes, Louis Philippe Joseph n’a pas connu la régence mais il est certain que cette gouvernance fondée sur les compromissions, les alliances contre-nature et la spéculation accompagnées d’une recherche de plaisir et de bien-être a fortement marqué la famille d’Orléans et l’éducation des descendants du Régent.

 

A la mort de son grand père Louis Philippe Joseph a 5 ans. Fait Duc de Chartres, il est par lignée le représentant direct des familles Chartres,Valois et Orléans. En 1769, il se marie avec la fille du Duc de Penthièvre, unique héritière de la fortune de tous les biens des bâtards de Louis XIV. Par la dot de sa femme, il devient avec son cousin le roi Louis XVI l’homme le plus riche de France.

 

Si son épouse très catholique est ancrée dans la tradition, Louis Philippe Joseph affectionne les plaisirs de la table et de la chair auxquels il ajoute la passion du jeu.

 

Six enfants naîtront de cette union, mais le couple bat rapidement de l’aile et le duc de Chartres entretiendra des liaisons notables dont naitront deux autres enfants illégitimes.

 

Nous pouvons noter qu’avant ce mariage, pour rapprocher les familles Saxe et Orléans, on avait voulu marier le duc de Chartres avec la fille d’Auguste III, roi de Pologne. Louis XV s’opposa à cette union prétextant que le Duc de Chartres n’étant pas fils de France, le mariage n’était pas possible.

Il est probable que cette interdiction ait continué à alimenter les griefs de la famille d’Orléans à l’encontre de la branche royale des Bourbons.

 

 

Revenons à la période de sa jeunesse : Louis Philippe Joseph se signala par une opposition systématique à la politique de la cour. Déjà, sous Louis XV, il avait critiqué la réforme Maupéou, du nom de ce chancelier qui avait dissous l’ancien parlement, refuge d’incompétences et bastion des privilèges de la grande noblesse.

 

En 1771, alors que tout aurait dû inciter le duc de Chartres à siéger dans le Nouveau Parlement, beaucoup plus ouvert aux réformes et aux nouvelles idées que l’ancien, il s’y refusa systématiquement entrainant le courroux de son roi.

 

C’est cette même année 1771, qu’il se fit élire Grand Maître de la F.M…- française rassemblée à l’époque en une seule obédience, le Grande Loge de France.

 

Bref rappel historique : Créée aux alentours de 1736 à l’initiative du Chevalier de Ramsay, la Grande loge de France se développera sous l’impulsion de nobles éclairés comme  le Duc d’Antin et le Comte de Clermont. Ce dernier, Louis de Bourdon Condé était prince de sang et avait été élu par une assemblée de seize maîtres.

 

C’est à la mort de ce dernier que le Duc de Chartres fut également élu Grand maître de toutes les loges régulières de France.

 

Deux ans plus tard, afin de mettre fin à des dissensions internes (déjà), une nouvelle obédience fortement centralisée, vraiment nationale fut créée  prenant comme nom le Grand Orient de France.

Au cours de sa première assemblée générale, le Duc de Chartres y fut à nouveau désignée comme Grand maître.

Une loge dissidente, plus parisienne se créa mais en 1789, toutes deux affaiblies par le Révolution fusionnèrent.

 

 

Quelle est l’importance de la F.M…dans la Révolution Française

Il est certain que si nous pouvons affirmer que nombre de F… ont activement préparé la Révolution, il est tous aussi certain d’affirmer que la quantité restreinte de frères dans la société et l’appartenance de nombre d’entre eux à la noblesse relativise son action. Du fait de cette partenance sociales des F..., la plupart des loges vire dès 1789 leurs effectifs fondrent car beaucoup d’entre eux furent obligés d’émigrer ou plus tragiquement finirent sur l’échafaud avec souvent comme conséquence la dissolution de leurs loges.

 

Aussi, pour ne pas alimenter les rumeurs les plus obscures qui accréditent la théorie du complot maçonnique, nous devons reconnaître que, contrairement à la guerre d’indépendance des Etats Unis, l’importance la  F. M… sous la révolution peut être relativisée. En revanche, force est de constater que la proportion des F.M… au sein des groupes ou assemblées qui œuvrèrent activement à la construction de la révolution française est réelle, surtout en son début et un grand nombre de textes législatifs, décrets ou autres écrits est exclusivement le fruit du travail de nos anciens. 

Je ne m’étendrai pas sur ce sujet qui pourrait être retenu pour un travail ultérieur.

 

 

Revenons à notre Duc de Chartres, sa nomination et son contact permanent avec des F…véhiculant les idées nouvelles enracineront en lui ce sentiment d’indépendance vis-à-vis de la royauté de droit divin et des pouvoirs de l’église. Au sein de l’obédience, le Duc s’entoura de nombreux F…. ouverts aux idées nouvelles. Citons  les plus improtants :Mirabeau, Desmoulins et Choderlos de Laclos. Choisi comme secrétaire par le duc, ce dernier fut extrêmement actif dans la création du courant appelé la Faction d’Orléans recherchant la destitution des Bourbons au profit de ceux d’Orléans. S’il fut moins dévoué à la cause des Orléans, un autre F…, également secrétaire du Duc d’Orléans, aura un des plus grands rôles dans cette révolution naissante : Jacques Pierre Brissot. Il finira comme son maitre sur l’échafaud.

 

Durant ces années de réfléxion voire de complot, Louis Philippe Joseph refusa de façon systématique à participer à la conduite des affaires du royaume entraînant à force le courroux du vieux roi Louis XV qui le condamna à l’exil dans ses terres.

 

Ce fait est intéressant car il pointe sur le personnage sa première grande ambigüité. Certes, il fut exilé pour avoir critiqué des décisions royales mais l'édit royal contre lequel il se battit de la façon la plus virulente fut la création du nouveau parlement porteur d’espoir et de justice!

 

 

A l’avènement de Louis XVI, il retrouva sa place à la cour et comme Duc de Chartres, il sollicita la survivance de la charge de grand amiral de France qu’exerçait son beau-père, le Duc de Penthièvre. Il ne l’obtint pas, mais se consola avec la charge de lieutenant-général des armées navales.

 

De cette nomination résultera un fait historique qui aura une importance majeure pour le Duc de Chartres : la bataille navale d’Ouessant.

Le 27 juillet 1778, au large de Brest,  le Duc de Chartres commandait l’« escadre bleue », soit un tiers de la flotte du Ponant, trente-trois vaisseaux de ligne mobilisés pour la première grande bataille navale de la guerre contre l’Angleterre.

 

Pour cette bataille, l’Angleterre avait engagé une grande partie de sa flotte pour détruire les navires de guerre français qui permettaient d’acheminer des hommes et des marchandises aux Etats unis en soutien à la guerre d’indépendance. Malheureusement, cette bataille navale ne vit pas la défaite franche des anglais. La flotte britannique réussit à échapper à une plus importante destruction sans doute à cause de la lenteur de la réaction de l'escadre bleue. D’après les rumeurs de l’époque, c'est le Duc de Chartres, son commandant, qui n’aurait pas réussi pas à faire exécuter à temps un ordre qui aurait permis de couper la retraite de la flotte anglaise et ainsi de la détruire.

Alors qu’il s’agit d’un acte de guerre qui a fait l’objet d’enquêtes dès le lendemain de son déroulement, le duc de Chartres échappe une nouvelle fois à tout jugement rationnel et factuel à son encontre. Tous les écrits sur cette bataille seront comme tous ceux qui sont liés à Philippe Egalité; ils seront sujets à caution se résumant à une prise de parti pour ou contre l’homme plutôt qu'à une instruction objective d'un fait historique parmi tant d'autres.

Admettons le, cet homme focalise tellement les passions, qu'il est toujours pris en tenaille entre ceux qui le chargent et ceux qui le défendent. De part et d’autres d’un camp, chacun y va de sa fausse ou contre information alimentant à jamais la rumeur, les inexactitudes historiques qui rendront illisibles à jamais la réalité du Duc de Chartres.

Certes, il était tentant et facile de mettre en cause un prince du sang, son ascension rapide et ses visées sur la charge d'amiral de France ou son immense richesse pouvaient susciter une certaine animosité à son encontre mais au point de le faire passer pour le dernier des lâches ayant fui devant la mitraille, cela reste sujet à caution!

A l’opposé, nous trouvons une autre version du Duc de Chartes qui, par sa perspicacité a tenté à sa propre initiative d’enfoncer la ligne anglaise et aurait contribué à la victoire.

Alors!

Cette dernière version sera reprise par ses défenseurs et par le peuple de Paris qui lui fera une réception triomphale à son retour de Bretagne.

Cette manifestation de popularité indisposa grandement son cousin le roi Louis XVI qui, prêtant vraisemblablement une oreille attentive aux allégations circulant alors à la Cour le « libéra » aussitôt des ses fonctions et le nomma, en « récompense », colonel-général des hussards. Il est à noter qu’à l’époque, contrairement aux dragons ou aux soldats de ligne, cette arme « légère» était méprisée par les nobles. Dès lors, ces derniers raillèrent immédiatement le « Courage du Duc de Chartres, aussi léger que ses troupes »

Louis Philippe Joseph vécut très mal cette disgrâce.  Furieux contre cette  décision qu’il considérait comme profondément injuste, pour laver cet affront, il demanda en 1780 de faire partie du corps expéditionnaire de Rochambeau qui partait pour les Amériques. L’interdiction du Roi contribua à nourrir un peu plus l’agressivité du duc de Chartres. Si nous prenons en compte, à la même époque la jalousie de Louis XVI vis-à-vis de son cousin du fait de la présence assidue de ce dernier à la cour de Marie Antoinette, nous pouvons constater que la rupture entre les deux hommes devint à cet époque définitive

 

C’est dans ces années que le Duc de Chartres investit le Palais Royal, résidence de son arrière grand père le régent. Il en avait hérité mais son immense fortune, sa vie dispendieuse, sa passion du jeu, ses affaires hasardeuses avaient fait de lui un des hommes les plus endettés du royaume.

Pour  retrouver des moyens financiers nécessaires à son train de vie, il se lança durant ces années 1780 dans ce que nous pourrions appeller aujourd’hui une gigantesque opération immobilière: la plus grande du royaume. Avant l’heure, il construisit en VEFA soit des opérations de construction avec ventes ou locations en futur achèvement comme actuellement la majorité de nos grandes surfaces.

Il commençe par faire bâtir des boutiques pour les louer tout autour de sa résidence du Palais-Royal. sur le jardin, il fait aligner 180 arcades séparées par des pilastres (encore des colonnes) éclairées par 188 réverbères suspendus sous le cintre des arcades. Chaque maison comprend un rez-de-chaussée et un entresol donnant en retrait sur la galerie, un étage noble et un second plus réduit. Le troisième étage et les combles destinés aux domestiques sont à demi cachés par une balustrade supportant des vases. Il fait construire une nouvelle salle d’opéra et nomme les rues alentours du nom de ses fils (Montpensier, Beaujolais et Valois).

Au centre du jardin, il implante un cirque entouré de 72 colonnes corinthiennes abritant en sous sol, une galerie commerciale de 40 boutiques.

 Hormis le cirque, le Palais Royal dont nous profitons aujourd'hui est celui que nous a laissé le duc d’Orléans.

 

Le duc de Chartres avait transformé Paris. Le Palais-Royal devenait le centre du commerce et des plaisirs de la capitale avec plus de 180 boutiques qui attiraient une foule considérable.

Dans un premier temps, cette formidable spéculation, l’enrichit beaucoup mais cette activité de promoteur immobilier, bref de marchand lui retira totalement l’estime de la Cour. De plus, à partir de 1784, le Palais-Royal devenant le lieu de distraction recherché, il draina toutes les populations attirant de plus en plus une faune très populaire et plus particulièrement de nombreuses prostituées. Si le lieu était mal famé, il était surtout le foyer politique de la future révolution, où se regroupaient autour du nouveau Duc d’Orléans (par la mort de son père en 1785) de nombreux  voire les plus actifs opposants au régime.

Désormais Louis Philippe Joseph est à la cime de sa puissance avec une influence énorme au sein de ce royaume de France qui tangue de toute part. 

En 1787, lors de l’Assemblée des Notables, il bascule définitivement et prend nettement parti contre le pouvoir royal.  Le 19 novembre 1787  passe à l’offensive « ouverte » lors de la  première fronde parlementaire.

Il est indéniable que ce jour là, avec force d'arguments, le duc d’Orléans a «frappé les trois coups» de la Révolution. Devant le refus du roi de d'accepter de lever de nouveaux emprunts qu’à la condition de convoquer avant les Etats généraux, Orléans se leva et interpella son cousin, lui demandant si la séance était une séance royale ou un lit de justice.

Personne ne pouvait, en principe, s’adresser au Roi en séance publique et personne n’avait osé le faire depuis la Fronde … A la réponse du Roi, qu’il s’agissait d’une séance royale, il répliqua qu’elle était illégale. Talleyrand, écrira dans ses Mémoires : « Il faut se reporter aux idées qui dominaient alors en France, aux principes d’autorité qui y étaient en vigueur, pour saisir l’effet que dut produire le premier exemple d’un prince du sang faisant une protestation au sein d’un parlement, et attaquant comme nuls, en présence du Roi lui-même, les ordres qu’il venait de donner. L’histoire entière de la monarchie n’offrait rien de semblable : on avait vu des princes du sang résister, les armes à la main, à la puissance du Roi, on n’en avait point vu essayer de poser des bornes constitutionnelles à son autorité. »

A la suite de cet exploit, Orléans fut exilé dans son domaine de Villers-Cotteret, qui durera jusqu’au rappel de Necker. Son retour à Paris fut de nouveau triomphal. Pendant les élections aux Etats Généraux, il fit répandre dans ses terres une Instruction donnée à ses représentants aux bailliages, qui préconisait le doublement du Tiers et le vote par tête.

Attribué à Sieyès (également F.M...) ou, ce qui est plus vraisemblable, à Laclos sinon à Brissot, nous mesurons l’importance de l’obédience dans le travail de fond sur les idées qui a accompagné le duc et donc par conséquent  les prémisses de la révolution française.

 

Elu député de la noblesse par le bailliage de Crépy, le Duc Orléans prit la tête, le 25 juin, des 47 députés de la noblesse qui se joignirent au Tiers. Elu le 3 juillet président de la jeune Assemblée Nationale, il se récusa  mais encouragea probablement Camille Desmoulins a passer à l’action avec son fameux discours du palais royal intitulé «  Aux armes ». On venait d’appendre le renvoi de Necker, les parisiens furent appelés à l’insurrection, cela se passait le 12 juillet 1789.

A compter de cette période, le Duc n'est plus tout à fait maître de son destin. Très connu et aimé dans les milieux populaires, mais détesté par la Cour et mis naturellement à l’écart par la petite noblesse et la bourgeoisie, il n’arrive pas à fédérer autour de lui les forces nécessaires à son maintien aux affaires. La Fayette, intrigant par essence, obtint qu’il s’éloignât pour qu'il accomplisse une prétendue « mission en Angleterre».

Durant cette période, le Duc d’Orléans va nouer des liens avec la couronne d’Angleterre qui seront bénéfiques ensuite à son fils Louis Philippe, roi des Français. Cela lui permet surtout de sauver une grande partie de sa fortune la mettant de l’autre coté de la Manche  à l’abri de ses créanciers français. Grand promoteur, il avait également compris avant l'heure l’importance des paradis fiscaux.

Sous prétexte d’assister à la fête de la Fédération, il rejoint la France en juillet 1790; il mesure alors la distance parcourue par la Révolution. Devant ce constat, il tente désespérément d’y retrouver une place prépondérante.

 

Après Varennes, voulant se saisir de cette occasion, il radicalise sa position et se sépare des Feuillants en se rapprochant des Jacobins. Elu à la Convention par Paris, en dernier de la liste, il siége sur la Montagne. Le 10 août,  il vote la chute de la royauté. Proche de  Danton, il soutient alors ouvertement le parti de la Commune Insurrectionnelle. Le 15 septembre 1792, il demanda à cette assemblée (et non à la Législative comme il aurait été régulier de le faire) de lui donner un nouveau nom de famille : Philippe Egalité.

« un nom de famille pour se faire reconnaître ainsi que ses enfants » dira-t-il.

Le palais royal est également débaptisé en Palais Egalité.

 

Et arriva ce jour fatitique du 26 décembre 1792: le procès de son cousin.

Il vote la mort et contre le sursis, scandalisant un grand nombre de députés. Par ce geste, il devient un « renégat », traitre à sa condition. A cet instant, il s’annihile même la confiance de Robespierre qui le met immédiatement sous surveillance.

« Il était le seul membre de l’Assemblée qui pût se récuser » Cette terrible phrase de Robespierre résume à jamais l'ambivalence de cet homme et  l’image que l’histoire retiendra de Philippe Egalité.

Ce geste fatidique, à l'instar des héros de la tragédie grecque, scelle définitivement son destin, l'irrémédiable est accompli.

 

Début 1793, devant la montée en puissance de la terreur qui attaque ouvertement les membres des obédiences M… et pour couper toutes spéculations entretenues sur ses intentions , il fait publier le 22 février la lettre suivante dans le Journal de Paris :

 « Dans un temps où personne, assurément, ne prévoyait notre Révolution, je m'étais attaché à la F. M… qui offrait une image d'égalité, comme je m'étais attaché au parlement qui offrait une image de la liberté. J'ai, depuis, quitté ce fantôme pour la réalité. Au mois de décembre dernier, le secrétaire du Grand Orient s'étant adressé à la personne qui remplissait auprès de moi les fonctions de secrétaire du Grand Maître, pour me faire parvenir une demande relative aux travaux de cette société, je répondis à celui-ci, sous la date du 5 janvier : «Comme je ne connais pas la manière dont le Grand Orient est composé, et que, d'ailleurs, je pense qu'il ne doit y avoir aucun mystère ni aucune assemblée secrète dans une République, surtout au commencement de son établissement, je ne veux me mêler en rien du Grand-Orient ni des assemblées de F.M…» ».  Après  cette déclaration tomba  immédiatement la sanction de dégradation maçonnique du citoyen Égalité en le faisant démissionnaire, et le dépouillant de fait de son titre de Grand maître.

En mars 93 il vote la création du Tribunal Révolutionnaire mais la trahison de Dumouriez le met dans une position difficile.

Le 6 avril, son fils, Philippe de Chartres, futur Louis Philippe, héros de la Bataille de Valmy passe à l’étranger avec Demouriez,

Les dès sont jetés. Suspect il est emprisonné, et transféré à Marseille, au Fort Notre-Dame-de-la-Garde. Le tribunal criminel des Bouches-du-Rhône l’acquitte en mai, mais à Paris la terreur est à son paroxysme. Philippe Egalité est porté sur la liste des suspects Girondins qui sont déférés aux Tribunal Révolutionnaire. Décision absurde car Philippe Egalité était un ennemi des Girondins, et n’avait jamais rien eu à voir avec eux mais significatif du symbole qu’il revet pour les montagnards à cette époque.

Lors de son procès bâclé, on oublia tout, rien ne fut versé à son crédit. Ramené à Paris en octobre, le Tribunal révolutionnaire devant ce tribunal qu'il avait créé où siègeait ses pairs le condamna à mort. Il fut exécuté le 6 novembre 1793.

Quel destin! Quelle Vie!

Amour des richesses, soif des plaisirs, recherche de puissance?

Lâche, cupide, pervers, ambitieux, éclairé, courageux, précurseur, homme des lumières, tout a été dit sur cet homme mais qui est-il vraiment?

Que laisse-t-il? Un fils, roi des français avisé, un des plus beaux monuments du monde mais est ce tout? Quelle est sa vrai responsabilité dans l’un des événements les plus importants de l’histoire de l’Humanité?

Quel homme est-il vraiment?

A la lecture des faits marquants de sa vie que j’ai essayé de vous résumer, je vous propose que nous tentions, lors de nos échanges, de le découvrir ensemble .

J’ai dit V.M…

Dominique F

Jacques Viallebesset

Jacques Viallebesset

La tribu nomade

A Minuit ils se mettent en marche et lèvent le camp

Pour retrouver la lumière dans le soleil levant

Pour tout bagage ils n’ont que de simples outils

Pas plus de trois principes et quelques utopies

 

L’architecte se dresse vertical entre ciel et terre

Du niveau à la perpendiculaire d’aplomb et d’équerre

Le compagnon cherche ailleurs l’étoile en son cœur caché

L’ouvrier balbutiant construit marche à marche son escalier

 

Midi plein les voit tous rassemblés sous le soleil

Artisans et chevaliers si différents et tous pareils

Ils essaient d’appréhender ensemble le sens de leur vie

Et à comprendre, humaine condition, ce qui les unit

 

Ils bâtissent alors dans le vent des temples éphémères

Dont ils posent à chaque fois la pierre angulaire

Se transmutant ils coagulent le sel le soufre et le mercure

Pour que la joie demeure dans le creuset des cœurs purs

 

A minuit la tribu se disperse sur la surface de la terre

Chacun offrant à qui veut un brandon du feu élémentaire

Ils et elles pérégrinent en doutant sous la voûte étoilée

Prononçant d’étranges mots secrets Eros Philia Agapè.  

Jacques VIALLEBESSET.

PHILIPPE ÉGALITE
PHILIPPE ÉGALITE

 

  •       Sur ma bavette bleue l’œil

       

       

 

L’œil placé sur ma bavette bleue, bordée de noir, forme,

Pour celui que je ceins qui me regarde curieux,

Le porteur de l’œil divin, Delta Lumineux.

Œil attentif et réceptif il est hors norme.

 

Il symbolise en premier sur le plan physique,

Le soleil visible d’où émane vie et lumière.

En second sur autre plan intermédiaire,

Le principe créateur, le secret alchimique.

                

 

 Au plan spirituel, le Divin enfoui en nous,

Grand Architecte De L'Univers peu ou prou.

Qu’il est dépositaire du principe d’élévation,

Qu’il possède en lui le pouvoir de l'action.

                   

Par le blanc bordé de noir encore je rappelle,

A celui que je ceins, que sa méditation

Doit s'enrichir, dans l'écoute et l'observation,

Guidée par la réitération des rituels.

 

Par le blanc bordé de noir avec bavette bleue

Je lui propose aussi de sortir de lui-même

De se libérer des métaux que trop il aime

Et élever son âme vers le haut en tout lieu.

       

Par ma bavette bleue ornée de l’œil ouvert

Je suis hors et aussi dans celui qui me porte,

Je suis la balustrade entre lui et le Divin,

Le Lévite à proximité du Saint des Saints.

 

Par l’œil d’Horus, honorable gardien des secrets !

Je suis l’image de vie, éternelle splendeur,

Par le passage, ouvert vers la resplendeur,

De celui qui me porte s'il s’en révèle digne.

 

Par observation attentive de son tablier !

Le maître secret se doit de ne jamais oublier

Qu'il aspire, par sereine intériorisation,

A l'accès de la lumière via méditation.

 

Le quatrième degré est propre illumination,

Résurgence de savoir enfoui en gestation

De l’approche du divin la vive perception

VITRIOL message du cabinet de réflexion

 

 

 

« L’éclat du jour a chassé les ténèbres et la grande lumière commence à paraître »

 

Jean-Pierre Rousseau.

Ces poèmes sont publiés avec l'aimable autorisation des Auteurs.
PHILIPPE ÉGALITE

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