EN MODE ESTIVAL – VIII- Poésie et Philosophie.
Le franc-maçon est l’ami du poète et du philosophe tous les deux enrichissent son chemin initiatique. La poésie est un « Exercice Spirituel ». Il n’y a pas d’opposition entre le poète et le philosophe les deux vivent une expérience spirituelle. Le philosophe cherche la vérité avec sa raison, il recherche le bien moral, la vie bonne. Le poète fait battre les ailes de son imagination dans le firmament, le philosophe cherche dans les profondeurs de son âme, la source de la vérité, tous les deux se retrouvent dans leur quête de l’amour universel. Quand l’un marche sur la terre, l’autre vole dans les cieux. L’esprit du philosophe s’élève sur les ailes du poète.
Jean-François Guerry.
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Entre amertume et désespoir : Pamphlet…
« Il existe, dit-on, une Philosophie
Qui nous explique tout sans révélation.
Et qui peut nous guider à travers cette vie
Entre l’indifférence et la religion.
J’y consens. Où sont-ils, ces faiseurs de systèmes,
Qui savent, sans foi, trouver la vérité,
Sophistes impuissants qui ne croient qu’en eux-mêmes ?
Quels sont leurs arguments et leur autorité ?
L’un me montre ici-bas deux principes en guerre,
Qui, vaincus tour à tour, sont tous deux immortels ;
L’autre découvre au loin, dans le ciel solitaire,
Un inutile dieu qui ne veut pas d’autels.
Je vois rêver Platon et j’écoute Aristote ;
J’écoute, j’applaudis, et poursuis mon chemin.
Sous les rois absolus, je trouve un dieu despote ;
On nous parle aujourd’hui d’un dieu républicain.
Pythagore et Leibniz transfigurent mon être.
Descartes m’abandonne au sein des tourbillons.
Montaigne s’examine et ne peut se connaître.
Pascal fuit tremblant ses propres visions.
Pyrrhon me rend aveugle, et Zénon insensible.
Voltaire jette à bas tout ce qu’il voit debout.
Spinoza, fatigué de tenter l’impossible,
Cherchant en vain son dieu, croit le trouver partout.
Pour le sophiste anglais l’homme est une machine.
Enfin sort des brouillards un rhéteur allemand
Qui, du philosophisme achevant la ruine,
Déclare le ciel est vide, et conclut au néant.
Voilà donc les débris de l’humaine science !
Et, depuis cinq mille ans qu’on a toujours douté,
Après tant de fatigue et de persévérance,
C’est là le dernier mot qui nous en est resté !
Ah ! pauvres insensés, misérables cervelles,
Qui de tant de façons avez tout expliqué,
Pour aller jusqu’aux cieux, il vous fallait des ailes ;
Vous aviez le désir, la foi vous a manqué.
Je vous plains ; votre orgueil part d’une âme blessée.
Vous sentiez les tourments dont mon cœur est rempli.
Et vous la connaissiez, cette amère pensée
Qui fait frissonner l’homme en voyant l’infini.
Eh bien, prions ensemble, -abjurons la misère
De vos calculs d’enfants, de tant de vains travaux.
Maintenant que vos corps sont réduits en poussière,
J’irais m’agenouiller pour vous sur vos tombeaux.
Venez, rhéteurs païens, maîtres de la science,
Chrétiens des temps passés et rêveurs d’aujourd’hui ;
Croyez-moi, la prière est un cri d’espérance !
Pour que Dieu nous réponde, adressons-nous à lui.
Il est juste, il est bon ; sans doute il vous pardonne.
Tous vous avez souffert, le reste est oublié.
Si le ciel est désert, nous n’offensons personne ;
Si quelqu’un nous entend, qu’il nous prenne en pitié.
Alfred de Musset.
Note personnelle : Sans aucun doute l’on peut vivre sans la philosophie et aussi je dirais sans la franc-maçonnerie, mais en vérité un peu moins bien.
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A CONTRE-PIED OU PRESQUE…
« J’ai vu des hommes incapables de sciences, je n’en ai jamais vu incapables de vertus.
Voltaire.
« La poésie est le réel absolu. Plus il y a de poésie, plus il y a de vérité. »
Friedrich Novalis.
« Les poètes doivent être la grande étude du philosophe qui veut connaître l’homme. »
Joseph Joubert.
« Le poète qui philosophe est un prophète. »
Friedrich Von Schlegel.
« Le chemin qui mène à la vérité est escarpé et long : on ne l’accomplit pas avec un boulet au pied ; on aurait plutôt besoin d’ailes. »
Arthur Schopenhauer.
« …Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse
S’élancer vers les champs lumineux et sereins.
Celui dont les pensées, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Charles Baudelaire.