UN LIEU DE TRANSCENDANCE.
Le temple maçonnique sacralisé en loge, comme les autres lieux sacralisés est à la fois temple matériel et temple de l’esprit, un lieu unique pour accueillir la transcendance de l’être.
Une loge peut être sacralisée, puis ouverte dans n’importe quel lieu par la force intentionnelle de ses créateurs. L’essence de celle-ci est dans leur intention transcendante. La loge peut s’ouvrir dans une clairière, à l’orée d’un bois soudain illuminée par l’éclat d’un rayon de lumière. Elle peut s’ouvrir dans le fond d’une grotte transpercée par la force du soleil, où coule le mince filet d’eau de la fontaine de jouvence, elle fût ouverte dans les ténèbres d’une baraque où des hommes étaient prisonniers du fanatisme, de la barbarie et de l’intolérance, elle s’ouvre chaque jour sur toute la surface de la terre grâce à la force de l’intention transcendante de ses membres.
La loge est un lieu où se réalise les relations éthiques corps matière, et cœur esprit. Le lieu de l’association de la droiture de l’équerre des actes, et de l’ouverture du compas de l’esprit dans une éthique unique, une unique transcendance, c’est l’intention transcendante qui compte. Elle n’a pas la structure noèse-noème, acte de la pensée et objet intentionnel de cette pensée.
Dans la loge l’on met fin à l’opposition entre théorie et pratique, il s’établit une relation, une symbiose entre les deux avec le ciment de l’éthique, cette éthique est la voie royale de la transcendance métaphysique. Il y a, plus qu’une solidarité entre théorie et pratique, l’extériorité de la pratique devient aussi une métaphysique. On efface la hiérarchie entre la théorie de la pensée et la pratique du geste cette main tendue vers l’autre. Il y a le souffle des paroles, et il y a la force des gestes, des attouchements, l’ensemble forme un tout indissociable qui transcende. Passage du visible à l’invisible ?
L’activité, les travaux de la loge reposent sur les connaissances qui éclairent. Ainsi la connaissance demande aux actes que nous effectuons la maîtrise de la matière, des âmes et même de la société, du monde du dehors. On passe dans la loge de la pratique à la théorie, théorie et pratique provoquent le retournement de l’avoir en être, par le changement de notre regard sur nous-mêmes et le monde. La théorie deviendra une pratique en dehors de la loge.
La loge, est l’œuf qui a fécondé le nouvel être capable de s’éveiller et de prendre son essor. Puisqu’il y a une métaphysique de l’extériorité et de l’intériorité, il y a une unité dans l’homme neuf régénéré par l’initiation. Le dit et le faire ne font plus qu’un. « Pas seulement en paroles, mais en actes ». (Ev de Jean)
Jean-François Guerry.