ETRANGE RENCONTRE
Fiction, phénomène étrange, dans le livre Météores de Stéphane Barsacq en page 88, comme deux fois le symbole de l’infini bizarrement redressé comme la rencontre de deux spirales verticales, spirituelles ! L’on peut lire dans un paragraphe nommé LECTURE : « Il arrive que vous lisiez un livre, avec le sentiment de l’avoir déjà lu, où ? Quand ? et surprise ! de découvrir une voix qui faisait défaut à l’ensemble des paroles : celle de cet écrivain justement – une voix que vous confondez à travers souvenirs et pressentiments, avec le vôtre… »
Cela ressemble à un simple trou de mémoire me direz-vous, mais à bien y réfléchir, c’est plutôt un plein de mémoire. Une étrange rencontre entre notre inconscient personnel et l’inconscient des profondeurs, l’inconscient collectif de Jung. Parcelles de tout, qui forment le tout, qui forment ensemble l’homme et l’humanité, lecture collective inconsciente.
Dans la lecture du livre, la rencontre du livre on rencontre autrui, une image d’autrui. Une expérience au-delà de notre conscience, le sentiment du partage d’une transcendance qui nous porte collectivement à l’élévation infinie de l’esprit, vers l’universel. À la fois une horizontalité et une verticalité comme un croisement dont nous aspirons être au centre.
Cette relation avec le livre déjà ouvert, ouvert par tous est l’apparition de l’autre, de la rencontre de l’autre.
Il ne s’agit pas d’une lecture simple, qui serait en correspondance avec nos idées, avec notre communauté proche, celle de notre ville, de notre village, de notre clocher, une communauté de croyance, voire religieuse, familiale, alors quelle reliance dans ce livre ouvert en commun ?
C’est plus qu’une relation entre le « je » et le « tu », une relation de proximité, c’est en réalité une relation avec le « il » qui fait du « nous ». C’est la prise de conscience de l’infini de l’altérité, ce ne peut donc qu’une relation à la fois étendue et intime avec la communauté humaine, l’humanité entière, reliée par la fraternité. Un livre a ouvrir sans cesse, pour une lecture commune.
Jean-François Guerry.