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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François GUERRY
DU MYTHE DE LA MÉTAPHORE DU SYMBOLE

DU MYTHE DE LA MÉTAPHORE DU SYMBOLE

 

Le second surveillant dans les Loges symboliques est un des piliers qui éclaire la loge, il seconde le Vénérable Maître qui préside aux destinées de la Loge, qui en est le chef d’orchestre avec la force de son maillet et l’éclat de son épée flamboyante. Le second surveillant malgré son appellation à un rôle primordial auprès des jeunes initiés : transmettre, former plus qu’informer, ouvrir les portes qui dissimulent les mystères, suggérer et non pas affirmer. Les seules découvertes réelles sont celles que l’on fait soi-même. Sa première mission est peut-être de faire naître l’appétence pour la lecture et l’écriture à ses nouveaux frères qui ne savent ni lire ni écrire.

 

Je me souviens que mon parrain devant mon étonnement lors de mes premiers pas en loge m’a remis entre les mains un dictionnaire des symboles, il t’aidera à traverser cette forêt qui en est peuplée suivant les mots de Baudelaire, c’est un outil pour apprendre lire, ce qui peut prendre toute une vie selon frère Goethe.

Ce dictionnaire est bien connu des enfants de la lumière c’est celui de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant avant de se précipiter vers la première lettre, ( ce que j’ai fait comme beaucoup je pense) il faut avoir lu les définitions en début d’ouvrage, ce sont les premières lumières qui éclairent sur la méthode du symbolisme.

Les Extraits du Dictionnaire sont en lettres Vénitiennes c’est-à-dire italiques.

 « La métaphore : développe une comparaison entre deux êtres ou deux situations », ce procédé de langage consiste en une modification du sens par substitution analogique, la colonne peut ainsi être associée à la Force premier mot du maçon.

 

« L’analogie : est un rapport entre des êtres ou des notions essentiellement différents, mais semblables sous un certain aspect. » La Colonne peut être associée à la Force, mais aussi à la Beauté et à la Sagesse. « Le raisonnement par analogie peut être la source d’innombrables méprises. » Il peut aussi être une gymnastique, une pratique volontaire pour associer, démontrer, imager, donc symboliser, l’esprit s’ouvre vers des voies de réflexions insoupçonnées. Toute analogie sera soumise au contrôle de la raison, taillée par le ciseau, mesurée par la règle, et sa rectitude vérifiée par l’équerre pour voir si elle est en rapport avec des faits réels.

 

« L’apologue : est une fable didactique, une fiction moraliste destinée à travers une situation imaginaire à faire passer un certain enseignement. » L’apologie de Socrate par Platon est bien destinée à la fois à faire l’éloge de son maître et de sa méthode des dialogues. Il permet ainsi la diffusion de l’œuvre de son maître tout en le servant. Dans les Rituels Maçonniques l’on peut lire à peu près, à propos de l’apologie du travail et du Maître : la question quand travaillez-vous ? La réponse : de midi à minuit. Ou encore quand servez-vous votre Maître ? Réponse du matin au soir.

« Les formes imagées : de l’expression ont en commun d’être des signes et de ne pas dépasser le niveau de la signification. Les signes ne sortent pas du cadre de la représentation. »  

 

Le symbole : le symbole se distingue essentiellement du signe en ce que celui-ci est une convention arbitraire qui laisse étranger l’un et l’autre le signifiant et le signifié.

Le symbole à un pouvoir de retentissement et nous appellent à un approfondissement de notre propre existence… il opère un virement de l’être. »

Le symbole est donc un outil, un levier, un point d’appui pour un autre regard sur les choses et l’être, il favorise la conversion du regard, il a une vie, il génère des idées, ce que nous apprend la méthode maçonnique : c’est de chercher les idées dissimulées derrière les symboles. Le symbole est universel, mais son interprétation est particulière pour chacun ainsi l’on ne se lasse pas de ses interprétations particulières, si elles restent en relation avec la raison, avec l’universel.

 

« Certains formulaires dogmatiques sont appelés des symboles de la foi. Ce sont des déclarations cultuelles, grâce auxquelles les initiés à une foi, à un rite, à une société religieuse se reconnaissent entre eux. »

À ce stade de la réflexion il faut préciser la distinction entre la foi religieuse et la foi maçonnique. La Franc-maçonnerie se distingue de la religion, le credo ou « les dogmes maçonniques » touchent à l’universel, à une Tradition originaire, primordiale, qui surplombe le particulier, l’on peut parler de religion universelle qui reconnaît et fait sienne des valeurs universelles, transversales à de nombreuses traditions.

Dans la foi maçonnique, comme dans la foi religieuse les symboles peuvent prendre la forme de signes de reconnaissance entre croyants entre initiés, ils sont l’expression des vérités de leur foi. Il faut là encore souligner le caractère universel de la foi maçonnique.

Les mots symboliques employés le plus souvent le sont dans un sens analogique comme dit ci-avant.

 

Il convient encore à mon sens de préciser que les professions de foi ne sont pas des symboles à moins de les vider de leurs énoncés dogmatiques, de toute signification propre et unique, ou encore de les réduire à des mythes particuliers, qui ne pourraient pas revendiquer un caractère universel.

Ces symboles credo ou profession de foi, peuvent devenir un centre d’union pour les croyants, les initiés, ils deviennent alors des indicateurs de sens, ils orientent leur chemin intérieur.

Pourquoi pratiquer la méthode symbolique, faire mouvement vers le symbolisme, s’initier par cette méthode parce que les symboles ont la faculté de réaliser ce qui peut apparaître comme un paradoxe « ils voilent et dévoilent à la fois ». Ils mettent en jeu plus que nos facultés intellectuelles, ils impressionnent la totalité de notre être, notre inconscient, notre imaginaire. Ils déclenchent des sentiments et des émotions incommensurables. Ce qui se concrétise pour moi, par exemple par l’observation des diagrammes, des tableaux de loge, qui sont à chaque progression initiatique différents, enrichis et révélateurs de nouveaux mystères. D’où l’importance de la phrase prononcée bien à propos par le Vénérable au début des travaux : « mes frères tournez votre regard vers le centre de la loge ». Ces mandalas maçonniques ouvrent la totalité de notre psychisme, au monde réel éloigné des apparences. Ces ensembles symboliques forment les archétypes définis par Jung, c’est le caractère universel de ces archétypes qui nous touchent au plus profond notre être intérieur, le font vivre, et se métamorphoser par degrés successifs. Ces systèmes complexes relient l’individuel à l’universel.

Ils ont besoin pour vivre et de se transmettre de structures, de cadres, c’est un des rôles des Mythes. La Franc-maçonnerie symbolique à choisit le Mythe Salomonien et Hiramique, le symbolisme de la construction du temple de Salomon et le mythe d’Hiram, de la mort symbolique et de la régénération.

Ces légendes guident les initiés dans la forêt des symboles mis sous ses yeux. « Le symbole archétypique relie l’universel à l’individuel ». On pense immédiatement au concept d’inconscient collectif de Jung, de la conscience profonde. Des racines profondes qui font appellent à notre conscience et l’inconscient collectif qui nous donne le sentiment d’une appartenance d’identité par la grâce de la connaissance d’un mythe ancestral. L’on peut dès lors construire un pont ou au moins une route parallèle entre le processus d’individuation de Jung et la démarche initiatique. Une relecture de Jung par Jean-Luc Maxence dans son livre : « Jung est l’avenir de la Franc-maçonnerie » met en lumière cette relation. Pour ma part j’introduirai également l’importance de l’Art de la Mémoire en référence à la thèse développée par Charles-Bernard Jameux dans ses ouvrages, en particulier : « L’art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique ».

Ce qui ramène à ma réflexion sur l’importance du rôle du 2nd surveillant en loge maçonnique son rôle de formateur, plus que d’informateur, il puise dans sa mémoire et dans celle de loge maçonnique auprès du secrétaire les morceaux d’architecture qui ont construits la loge. À partir de l’horizontalité de cet exercice intellectuel, il propose à chacun des nouveaux initiés une aventure, un élan, un essor spirituel propre à chacun. Je convoque une fois de plus Hannah Arendt et son livre : « Condition de l’homme moderne » (Chapitre Le travail – paragraphe L’objectivité du travail Page 184- Biblio Essais), elle rappelle : « Sans la mémoire, et sans sa réification dont la mémoire à besoin a besoin pour s’accomplir et qui fait d’elle, comme disait les Grecs, la mère de tous les arts, les activités vivantes d’action, de parole et de pensée perdraient leur réalité à chaque pause et disparaitraient comme si elles n’avaient jamais été ». L’initié régénère et donne à chacun de ses travaux une nouvelle Force aux symboles en se les appropriant, en évitant ainsi toute dégradation de ceux-ci les rendant éternellement vivants, ce qui explique que les travaux symboliques ne perdent jamais de leur intérêt même dans une répétition, qui n’est apparente que pour les profanes. Mythes et métaphores font vivre les symboles.

Avec les symboles universels, liés à l’architecture de l’homme, et l’architecture du temple, décrits par Annick de Souzenelle et Schawller de Lubicz le jeune initié trouvera un fils d’Ariane pour tisser sa vie spirituelle.

La carte d’identité de la Franc-maçonnerie, s’est enrichie avec le temps, avec les traditions, les symboles universels, grâce à la mémoire issue de l’inconscient collectif celui des profondeurs, de notre intuition, de nos prises de conscience successives, réunies dans une chaîne fraternelle de transmission. L’écrivain Alberto Manguel dans son discours inaugural lors de sa prise de fonction d’une chaire au Collège de France a dit : « Les mythes sont transformés, altérés, renouvelés pour correspondre aux besoins d’un temps et d’un lieu. Mais ils restent eux-mêmes pour l’essentiel, car ils ne sont pas créés en tant que fabrications de l’imagination humaine, mais comme des manifestations concrètes de certaine intuitions primordiales ». L’on peut sans être taxé de syncrétisme ou de bricolage excessif parler de religion universelle me semble-t-il véhiculée par les symboles présents dans les mythes.

L’Apprenti Franc-maçon qui rentre dans le temple et puise sa Force à la Colonne B, établira cette Force en passant à la colonne J, il commencera sa spirale ascendante en possession des mots et des gestes il construira sa vie. Il n’y a peut-être pas de langue primordiale, mais il est intéressant d’imaginer qu’il en existe une. Cette langue permettrait une lecture commune des choses, l’approche de la Vérité grâce à cette Parole perdue.

 

La recherche symbolique de la Parole perdue, la parole juste constitue un idéal, une recherche d’unité harmonieuse. Il faut que les hommes se parlent et parlent la même langue. « Ne pas parler à un homme, c’est ne pas parler aux hommes ni à soi-même ». Les dialogues socratiques, comme « l’instruction maçonnique » font avancer vers l’autre, son prochain. Le mythe d’Hiram nous fait prendre conscience de l’importance de la Parole perdue, de l’échec de Babel, qu’il faut reconstruire pour faire humanité. En fouillant le mythe l’on trouve les mots et les gestes, grâce à notre mémoire. Les paroles justes illuminent notre vie et celle des autres. Il suffit de lire de la poésie pour éprouver ce sentiment de justice, « car le poète dit la Vérité…», ses mots ouvrent les portes de notre être intérieur, ce sont les sésames, les métaphores explicatives des mythes.

 

Bon dimanche à tous.

 

       Jean-François Guerry.

 

 

 

 

Bibliographie ou références :

 

  • Rituels Maçonniques R E A A.
  • Charles-Bernard Jameux : L’Art de la mémoire et la formation du symbolisme maçonnique.
  • Hannah Arendt : Condition de l’homme moderne.
  • Annick de Souzenelle : La symbolique du corps humain.
  • Schwaller de Lubicz : Le Temple dans l’homme.
  • Jean Chevalier, Alain Gheerbrant : Dictionnaire des symboles.
  • Alberto Manguel : Discours inaugural Collège de France.  Le mythe comme métaphore d’identité.
DU MYTHE DE LA MÉTAPHORE DU SYMBOLE

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COMMUNIQUÉ
DU MYTHE DE LA MÉTAPHORE DU SYMBOLE
Hervé DEROEUX a plus d'une corde...Un véritable arc en ciel, conférencier éclectique, un musicologue reconnu, la variété des sujets qu'il présente est une découverte et un plaisir pour les participants.
Il n'y a pas de distance pour lui entre ses auditeurs, ils sont tous amoureux de l'art en général et dans ses diversités.

 

la qualité de ses prestations lui donne accès à des lieux prestigieux.

 

 Sa nouvelle prestation, avec Myrtille Calmes pianiste de renom. 
Myrtille Calmes

Très jeune, Myrtille Calmes est diplômée de piano au Conservatoire de Marseille et obtient le prix de la Ville de Marseille.

Elle perfectionne ensuite sa technique auprès du maître Pierre Barbizet et est admise à l'âge de 14 ans au Conservatoire supérieur de la ville de Lyon, où elle obtient ses prix de piano, musique de chambre, histoire de l'art et analyse.

Invitée à se produire comme soliste dans diverses manifestations, elle collabore aussi dans différentes formations de musique de chambre qui lui offre l'écrin nécessaire à ses recherches d'équililbre entre émotion et technique, intimité et passion.

Parallèlement, Myrtille enseigne le piano au conservatoire de musique de la Ciotat.

 

Étiquette Journal La PROVENCE Myrtille Calmes, Hervé Deroeux.

Étiquette Journal La PROVENCE Myrtille Calmes, Hervé Deroeux.

PRESSE : Journal La Provence.

Le public était venu nombreux au rendez-vous lancé vendredi soir au théâtre du Golfe par Roland Decherchi président de l'association Passion'Arts dans le cadre des Musicales de février. Hervé Deroeux et Myrtille Calmes étaient sur scène pour raconter la légende du piano de Jean-Sébastien Bach à Erik Satie. Ancienne élève de Pierre Barbizet, la pianiste est diplômée du conservatoire national supérieur de Lyon. Elle se produit dans différentes formations de musique de chambre et elle enseigne au conservatoire de musique de La Ciotat. Hervé Deroeux est un passionné des arts et notamment de la musique. Il intervient régulièrement pour animer des conférences dans les Universités du temps libre et il aime s'associer avec des musiciens pour imaginer des spectacles originaux et très intéressants. Il sait trouver les mots pour raconter avec humour le parcours des musiciens et décrypter de façon simple les grandes oeuvres. 

 

Myrtille Calmes et Hervé Deroeux se connaissent bien: l'un raconte, l'autre joue. Dans ce nouveau spectacle, le conteur a évoqué Bach, Mozart, il emmenait le public suivre Chopin à Majorque puis il décrivait l'accueil que les Marseillais réservaient un soir de 1826 à Franz Liszt venu se produire en concert dans la ville phocéenne avant d'amuser l'auditoire avec des anecdotes sur Erik Satie lors d'un de ses séjours à Honfleur... Mais le récit laissait une très belle place à la musique. La pianiste a magnifiquement interprété un programme particulièrement riche et séduisant: un prélude de Bach, des mouvements de la sonate au Clair de Lune de Beethoven, une balade de Chopin, la 2e rhapsodie hongroise de Liszt, la 1ère Gnossienne d'Erik Satie... Avec Hervé Deroeux et Myrtille Calmes, les spectateurs retrouvent l'ambiance des grands salons des siècles passés, on parle vie artistique et on écoute de la belle musique. Le public adore cela.

Myrtille Calmes et Hervé Deroeux se connaissent bien: l'un raconte, l'autre joue. Dans ce nouveau spectacle, le conteur a évoqué Bach, Mozart, il emmenait le public suivre Chopin à Majorque puis il décrivait l'accueil que les Marseillais réservaient un soir de 1826 à Franz Liszt venu se produire en concert dans la ville phocéenne avant d'amuser l'auditoire avec des anecdotes sur Erik Satie lors d'un de ses séjours à Honfleur... Mais le récit laissait une très belle place à la musique. La pianiste a magnifiquement interprété un programme particulièrement riche et séduisant: un prélude de Bach, des mouvements de la sonate au Clair de Lune de Beethoven, une balade de Chopin, la 2e rhapsodie hongroise de Liszt, la 1ère Gnossienne d'Erik Satie... Avec Hervé Deroeux et Myrtille Calmes, les spectateurs retrouvent l'ambiance des grands salons des siècles passés, on parle vie artistique et on écoute de la belle musique. Le public adore cela.

Avec ma demande d'excuse quelques problèmes informatique pour le dernier texte.

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