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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry
Nicolas de Cues

Nicolas de Cues

LA DOCTE IGNORANCE

 

 

À la Renaissance apparaît l’idée de l’infinité de l’univers, elle se place à côté de son unité dynamique. L’infini soudain n’est plus évanescent il prend consistance, à l’être de Dieu correspond l’essence de l’homme qui tend vers l’infini, sa liberté s’exprime alors, il exprime sa dignité, son indépendance. Cette idée est celle de Pic de la Mirandole. La puissance de cette idée est née avec Nicolas de Cues (Nicolas de Cuse), penseur allemand, cardinal, légat du pape. Le Cusain défia un temps l’autorité pontificale, mais par prudence il se soumettra à l’église. Ce que ne fit pas après lui Giordano Bruno dont nous connaissons la fin tragique.

Cependant Nicolas de Cuse restera comme une des figures de l’irénisme, c’est-à-dire de la compréhension mutuelle qui naît en regardant plus ce qui unit et rapproche que ce qui divise ou amène au conflit, version moderne du « en même temps ».

Nous avons retenu de Nicolas de Cuse son œuvre majeure qui est en fait la totalité de son œuvre : La Docte Ignorance. Qui mesure l’incommensurabilité entre l’être comme tel et la connaissance humaine, la transcendance de l’être qui reste une valeur absolue inatteignable pour l’homme. Le Cusain poursuit la pensée de Maître Eckhart appliquée à Dieu en l’appliquant au monde, aux questions cosmologiques : c’est ainsi que la sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part, qu’Eckhart appliquait à Dieu se trouve avec Nicolas de Cuse appliquée au monde, donnant ainsi à ceux qui cherchent une nourriture intellectuelle stimulante.

 

Le Cusain avec sa Docte Ignorance démontre son attachement au néoplatonisme, la connaissance de Dieu, de l’Un comme la présence la plus intime en soi, l’intellect étant en deçà. Dieu ou l’Un comme être absolu étant le but de la pensée humaine. But qui ne peut être atteint que par la théologie négative, c’est la Docte Ignorance, le docte du non savoir qui devient paradoxe apparent le plus haut savoir qui soit accessible à l’homme !

Nous prenons connaissance des choses en prenant conscience de leurs contraires. Le problème est que Dieu n’a pas de contraire ou qu’il réunit en lui tous les contraires, il fait correspondre tous les opposés : l’infiniment grand et l’infiniment petit. Notre connaissance s’approche de Dieu, de l’Un par le passage du fini à l’infini, du visible à l’invisible. Alors les contraires s’unissent, on comprend mieux la formulation maçonnique de la réunion, de l’union des contraires, compréhension s’il en est à plusieurs niveaux de conscience. Ce rapprochement des contraires faire naître la nécessaire tempérance et la juste tolérance et son application l’altérité, notre responsabilité de l’autre.

La tête de la pensée du Cusain est la démonstration de l’incapacité de l’homme à découvrir la Vérité. Il réitère la pensée de Socrate qui affirmait : Ce que je sais, c’est que je ne sais rien. L’intelligence finie ne peut atteindre l’infini par manque de précision. Comme Plotin il pense que l’Un est indivisible, l’être est indivisible et l’intellect est intérieur à l’Un.

L’intellect n’est pas la Vérité, il n’est ni le point central, ni le cercle, il cherche à l’atteindre par la construction de polygones successifs ayant de plus en plus d’angles pour tenter de s’inscrire parfaitement dans le cercle sans jamais y parvenir. La Vérité est donc inaccessible dans sa pureté, l’on ne peut que s’en approcher, c’est la contemplation extatique plotinienne qui se produit parfois. Le but étant inatteignable ce qui est à notre portée c’est le chemin, le chemin devient alors le but, c’est la méthode de l’initiation maçonnique, qui privilégie le chemin.

Sur le chemin tous les chercheurs de vérité sont égaux, ils regardent tous dans le même miroir pour tenter de voir l’Un, mais le miroir est brisé dans chaque morceau l’on peut voir l’Un, mais plus ou moins bien. C’est pourquoi tous les hommes sont égaux devant l’un, mais certains sont plus égaux que d’autres. Il est ici question de l’intensité de la recherche de l’Un.

Le Cusain et le Mirandolain sont des quêteurs d’universel, ils recherchent cependant plus les différences que les analogies leur ambition est de réunir les contraires dans l’Un. L’irénisme de Nicolas de Cuse n’est pas une ruse pour convaincre à son dogme, comme Socrate dans ses dialogues il veut que son interlocuteur pense par lui-même. Ce quêteur de l’Un, de l’universel a en lui la nostalgie de l’infini et de la perfection. Sa vision passe par le prisme de sa religion, l’amène à voir l’homme à la recherche de l’idée de l’homme donc à devenir un homme parfait. Cette vision de l’homme parfait pour lui est incarné par le christ Dieu fait homme.

On peut oser dire que sous le prisme maçonnique l’idée de l’homme parfait est celui qui cherche la sagesse en approchant son unité, tout en la sachant irréalisable il dira au terme du cycle de sa loge de perfectionnement : j’ai à me perfectionner ! Preuve que le chemin reste encore et toujours le but, que le mouvement initiatique est spiralé et continu.

 

                                    Jean-François Guerry.

Phare de la Teignouse  Baie de Quiberon photo personnelle

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