RECENSION : CAHIER DE L’ALLIANCE N°12- Du travail à l’œuvre – Jean-Dumonteil Part- VI- Fin.
Jean Dumonteil clôt les travaux de ce Cahier en sa qualité de Directeur de la Rédaction des Cahiers de l’Alliance et de Vénérable Maître de la Loge Nationale de Recherche de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française. Je vous rappelle qu’il publie régulièrement dans son blog « Sentiment Océanique » : https://sentimentoceanique.blog des chroniques pour que l’esprit travaille régulièrement c’est-à-dire pour qu’il vive.
Dans ce Cahier il nous propose en guise de conclusion un post-scriptum intitulé :« Méditation sur le travail et l’œuvre. »
Il précise d’emblée pour ceux qui l’aurait oublié qu’en Franc-maçonnerie en général et dans le Rite Écossais Ancien et Accepté en particulier le travail est au centre de la vie du maçon et qu’il est continu tout au long de son initiation. Je rajouterais qu’au R E A A, il est même un degré où les travaux ne sont jamais clôturés, mais suspendus, pour que les ouvriers puissent reprendre des forces. Mais, dès le premier degré du rite on parle d’un cycle, qui va du travail à la re création, et de la re création au travail, ainsi les Frères sont toujours à la réalisation de l’œuvre, c’est pourquoi aussi les plateaux et les postes d’officiers doivent toujours êtres pourvus. Preuve s’il en fallait une, comme l’indique le titre de ce 12ème Cahier de l’Alliance que le travail va vers l’œuvre et qu’il a un sens ; celui de la création qui elle-même donne du sens à notre vie. Comme le rappelle Jean Dumonteil les rituels maçonniques sont explicites : « Nous travaillons sans relâche à notre amélioration (…) à ne concevoir que des idées solides (…) Ce n’est qu’en réglant ainsi ses inclinations et ses mœurs que l’on parvient à donner à son âme ce juste équilibre qui constitue la Sagesse, c’est-à-dire la science de la vie. »
Le travail maçonnique, n’est donc pas qu’un simple exercice intellectuel. Il est la réalisation d’un mode de vie (Bios), au sens où l’entendait déjà les philosophes de l’antiquité cinq siècles avant notre ère à Millet. Les outils symboliques des maçons représentent les valeurs morales qu’ils doivent cultiver. Les Francs-maçons sont à la recherche du meilleur mode de vie, en rapport avec ces valeurs morales, ils sont donc en quête des savoirs pour accéder à la Connaissance. « Le meilleur mode de vie possible dès lors qu’il trouve son fondement dans l’exigence du savoir, ou du moins dans l’exigence d’une recherche du savoir. » (Jean-François Balaudé- Président d’Université Spécialiste de la philosophie antique.)
Jean Dumonteil, évoque ensuite la fraternité en précisant : « Que la fraternité est un travail », trop souvent j’ai remarqué que l’on fait une confusion au sujet de la fraternité en pensant qu’elle est la simple expression d’un vivre ensemble, d’une tolérance molle passive de l’autre et de ses différences, à la limite du mépris et de la condescendance. Eh bien non ! La fraternité ce n’est pas cela, c’est la prise de conscience que l’on est définitivement et toujours « le gardien de son frère ». Ce qui nous impose le Devoir de Fraternité vis-à-vis de lui, qu’il soit proche ou lointain de nous. La Fraternité ne se résume pas non plus à de joyeuses agapes fraternelles, la Franc-maçonnerie n’est pas un banquet de chasseurs ! C’est un centre d’union fraternel de tous les hommes libres et de bonnes mœurs. Dans ce centre d’union l’on partage des nourritures spirituelles, ce qui n’exclu pas le soin du corps support de l’âme.
Jean Dumonteil poursuit sur la fraternité : « Une œuvre de fraternité active transcende l’artisan. » Il nous dit que c’est un travail de bâtisseur, de constructeur qui nous attend. La Sagesse et les lumières de nos anciens Frères ont relié le symbolisme de la Franc-maçonnerie à celui de la construction en général et de la construction du temple de Salomon en particulier et du mythe de son architecte Hiram. À propos du but du travail de fraternité, Jean Dumonteil convoque Albert Camus et cite, un extrait de son discours lors la réception de son Nobel de littérature, un discours plein d’espérance et d’humilité, de cette humilité qui caractérise les sages : « (…) la mienne (Ma génération) sait pourtant qu’elle ne le refera pas (Le monde). Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »
À défaut en effet d’avoir la vanité de refaire le monde, ce qui est souvent reproché aux Francs-maçons, le travail maçonnique, le travail sur soi ; permet de re naître, de régénérer, ce qu’il y a en nous de mieux, de plus pur. En rénovant notre être, en le reconstruisant, en le sculptant plus conforme à l’original, bref en l’améliorant un peu, sans oublier : que nous avons toujours à nous perfectionner. Nous pouvons contribuer à rendre le monde un peu plus beau, meilleur. Alors au travail ! Le temps presse, Jean Dumonteil nous incite avec son paragraphe suivant : « Le Maçon, le Grand Architecte de l’Univers et le Plan. »
Quand nous les mots justes, quand nous connaissons les signes et les gestes, la règle du métier, quand tout est en ordre, quand nous sommes à l’ordre, nous pouvons nous mettre au travail. Jean Dumonteil nous rappelle l’indispensable référence à un principe qui guide notre travail et la Gloire duquel nous travaillons, le Grand Architecte de l’Univers. Plus loin il se souvient comment nous avons été fait Maçon : « Je vous crée et constitue…, à la Gloire du…, au nom de la Franc…, sous les auspices de…, en vertu…, je vous crée, constitue et reçoit…»
L’artisan, l’ouvrier devient créateur de l’œuvre.
Jean Dumonteil poursuit en évoquant : « Le risque de l’acédie ». Il nous faut travailler spirituellement, faire œuvre sinon nous risquons de tomber dans ce manque de soin pour nous-même, pour notre être intérieur. Ce manque de spiritualité peut nous mener à l’ennui du matérialisme. La Franc-maçonnerie aide l’homme à sortir de sa torpeur spirituelle elle l’éveille, à nous ensuite de prendre notre essor par le travail. Jean Dumonteil cite Romain Rolland : « On œuvre parce qu’on vit, parce qu’on vit fortement. Rêver ne suffit pas. Œuvrer c’est maitriser son rêve et régner sur sa vie. » Facile non ! Vanité peut-être ? Romain Rolland complète « Et mieux vaut être la plus petite pousse de l’arbre que la plus grande branche morte. » Merci à Jean Dumonteil pour nous avoir donné cette citation qui remplit notre cœur d’espérance et le met à l’œuvre.
Son essai se conclut sur un constat : « Depuis la porte basse, nous sommes entrés en travail pour naître. »
Nous avons donc entrepris un dialogue avec nous-mêmes avec notre être intérieur, notre Maître Secret pour re naître. Le rite est une véritable maïeutique pour le Franc-maçon. Cela me fait penser à Socrate, dont dit-on la mère était sage-femme, pas étonnant donc que la Franc-maçonnerie ait adopté dans ses instructions la forme dialogique, pas étonnant non plus qu’elle nous invite à nous connaître nous-mêmes pour connaître Dieu, el monde et les hommes (Gnôthi seauton) et ce en toute humilité en suivant une autre devise celle de Solon « Rien de trop » (Mèden agon). En référence à ces préceptes de la philosophie antique qui était theoria, mais aussi praxis pour essayer de parvenir à acquérir ne serait-ce qu’une once de Sagesse, pour nous-mêmes, mais surtout pour comprendre les autres mes Frères en humanité. Eh bien ! Il nous faut travailler, travailler encore, persévérer pour espérer être admis dans le temple de la vérité, en se rappelant que sur son fronton est inscrit la formule : « Nul n’entre ici s’il n’est géomètre ». Notre combat à un but faire notre possible pour que l’Ordre succède au chaos, que la justice et l’amour règnent sur la terre, que la joie soit dans les cœurs, et comme le conclut Jean Dumonteil que les ouvriers soient contents et satisfaits, cela n’est réalisable que par le travail.
À tous ceux qui doutent de l’utilité, de la beauté du travail, qui doutent que le travail donne sa dignité à l’homme et à tous ceux qui ne savent pas répondre à leurs questions, c’est-à-dire un peu à nous tous. Je recommande la lecture de ce Cahier de l’Alliance, c’est une contribution éclairante sur le chemin de la Connaissance.
FIN
Jean-François Guerry.
À LIRE : Le douzième CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre. Éditions Numérilivre. www.numerilivre.
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