VIENT DE PARAITRE-
Du travail à l’œuvre
quand la création donne sens
Le travail est au centre de l’expérience maçonnique.
Le parcours initiatique ne peut s’approfondir sans cette référence et cette obligation qui trouve son expression première dans l’exercice d’une fraternité active.
Tout commence par la main dont l’outil est le prolongement comme la gestuelle qui l’accompagne. Le langage des outils est l’expression du métier dans l’élaboration du chef-d’œuvre. Leur symbolique revêt
une dimension spirituelle dans laquelle la glorification du métier s’associe à la recherche de la perfection, comme l’illustre parfaitement Irène Mainguy dans sa contribution.
En regard de son approche sociale, le travail maçonnique s’est imaginé comme un idéal collectif d’harmonie, à partir du métier et de la construction. Il est aussi à la base d’un projet moral de dépassement de soi et de libération.
Dans ce cadre où l’initié est appelé à devenir créateur et artiste, le travail du Maçon s’accomplit dans le retour au sens de la création.
Au sommaire
Fred PICAVET, Se mettre à l’œuvre
François-Xavier TASSEL, « Maçons de tous les pays, unissez-vous ! » Francis BARDOT, L’artiste et l’initié, une « Fantaisie écossaise » Gaston-Paul EFFA, Enseignant et initié - La récolte de la rosée
ou le travail comme éveil
Jacques di COSTANZO, Médecin et initié - Le travail comme dévouement Paroles de Maçons, Cadres et initiés - En dehors du Temple, le travail au XXI e siècle Irène MAINGUY, La glorification du métier, une utopie de notre temps ?
Jean DUMONTEIL, Méditation sur le travail et l’œuvre
« Cahiers de L’Alliance » n°12, Du travail à l’œuvre, Ed Numérilivre, Paris, juin 2022, 120 pages, 18 €. – abonnement un an, 3 numéros, 48 €.
Acommandersur www.eosphoros.fr ou www.numerilivre.fr
Au rythme de 3 numéros par an, les « Cahiers de L’Alliance » sont édités par la Loge nationale de
recherche de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française.
Directeur de la rédaction : Jean DUMONTEIL - Rédacteur en chef : Jean-Claude TRIBOUT
Cela fait quelques jours que le 12ème « Cahier de l’Alliance – La Revue d’Études & Recherche Maçonniques de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française est parue et disponible. Il est temps de se mettre au travail de lecture, un exercice spirituel pour tous ceux qui ne savent ni lire et écrire et pour tous ceux qui sont à la recherche de réponses à leurs questions existentielles. Se mettre au travail pour se construire, se sculpter pour trouver sa place dans le cosmos, le travail permet la réalisation de ce projet. Dans de nombreux rituels maçonniques l’on peut lire cette formule « Gloire au Travail ».
La récente pandémie mondiale a modifié notre rapport au travail profane ; des métiers, des professions ont été qualifiés d’utiles sans pour autant être revalorisées, d’autres de pas essentielles en particulier dans le domaine de la culture. On s’est aperçu que certains pouvaient exercer leur profession en dehors de leur lieu de travail habituel, sans se préoccuper du lien social renforçant l’individualisme et la croyance que l’autre n’était qu’un objet. Enfin, pour éviter l’implosion de leurs sociétés certains états ont subventionnés l’inactivité. Des hommes et des femmes, se sont alors justement interrogés sur la valeur de leur travail, était-il valorisant porteur de dignité. Leur travail avait-il un sens, du sens, quel sens dans leur vie. Les tenants de la cancel culture, de l’effacement des traditions jusqu’à l’ostracisation de ceux qui croient encore aux valeurs morales intemporelles et universelles, héritées et transmises par leurs aïeuls. Le travail dévalorisé, et par extension les valeurs qu’il porte de courage, de fidélité, de fraternité et de solidarité disparaissant progressivement. Les adeptes du Wookisme, ces pseudo éveillés ont trouvé un nouvel exutoire, dans le mépris des œuvres construites par leurs ancêtres à une autre époque en occultant volontairement le contexte historique. C’est dans ce contexte d’une société désacralisée que le travail a perdu ses capacités de créer du lien social et renforcer l’individualisme jusqu’à parfois la haine de l’autre.
Ce Cahier de l’Alliance sur le thème du travail, vient parfaitement à point pour redonner du sens au travail, à ses valeurs, en montrant en quoi consiste le travail maçonnique : Savoir, Connaître, Comprendre, et Agir sur soi et dans la société. Se former et non s’informer pour se réaliser.
Dans l’Avant-propos du Cahier, le Grand Maître de l’Alliance Fred Picavet, met l’accent sur le fait qu’au-delà d’une apparente souffrance liée au travail il peut y avoir un accomplissement je le cite : « (…) le travail est source de joie car il participe de la création et du plaisir du devoir accompli. »
Le mot création touche à l’universel, au partage et à la transmission des savoirs, dont le savoir-faire. Le Grand Maître décèle la capacité du travail de réaliser une harmonie, un dialogue d’âme à âme. Il prononce aussi le moi foi en l’associant au travail. C’est sans doute cette foi dans le travail profane, mais aussi spirituel qu’il faut redonner aux jeunes générations, cette foi en valeur du travail. C’est un Devoir à mon sens qui incombe aux anciens. Il ne s’agit bien sûr pas de Foi religieuse ou dogmatique, mais de Foi dans les valeurs morales universelles, avec l’indispensable pratique et fidélité dans le bon. Afin que chacun puisse dire j’ai un bon travail, je fais du bon travail.
François-Xavier Tassel, urbaniste, membre de l’Alliance où il occupe l’office de Grand Orateur du Grand Chapitre du Rite Français, dresse une chronologie dans le temps du travail profane à travers les siècles puis ensuite du travail maçonnique. Le travail profane incarne à son origine une malédiction pour l’homme, « une malédiction divine » sanctionnant la faute originelle.
Le travail fût aussi considéré comme dégradant pour l’homme, avec un idéal de ne pas travailler, et de faire travailler les autres. Cela s’appelle de « l’esclavage ». À titre personnel, je considère que « l’ubérisation » du travail est une forme moderne de l’esclavage, l’objectif étant de faire travailler des hommes et des femmes en les rémunérant le moins possible, « de les mettre à la tâche » en leur donnant l’illusion d’une forme de liberté au travail. F-X Tasselévoque l’évolution du travail avec les progrès techniques et scientifiques qui vont rendre le travail moins physique. Il termine sur ce chapitre du travail profane avec « la rémunération du travail » le salaire, et l’encadrement du travail par le droit.
Dans le chapitre sur le travail maçonnique, qui se dessine rapidement comme le vecteur de la réalisation d’une œuvre à la fois personnelle et collective. Je retiens un paragraphe sur « l’harmonie comme principe fondateur », il est question d’Art Royal et de la sacralisation du travail. La reprise de l’idée qui à mon sens est fondamentale « le travail libère l’homme », et bien sûr évidemment la femme.
F-X Tassel constate fort justement, que les loges qui ne travaillent pas ou peu dépérissent du fait d’un manque d’intérêt pour les Sœurs et les Frères. Il observe que la Franc-Maçonnerie anglo-saxonne est en perte de vitalité je le cite : « travaillant peu en loge, se contentant d’une sociabilité désuète. » De même : « La Franc-Maçonnerie libérale se contentant de réflexions sociétales » s’éloigne peu à peu de la Tradition et de la Spiritualité Universelle, elle est dépassée par les multiples associations et clubs philosophiques ou politiques beaucoup plus actifs. Même si je trouve ce jugement un peu sévère, on constate cette tendance, sauf dans certaines loges pratiquant certains rites, faisant des travaux sur le symbolisme.
F-X Tassel conclu son article sur l’importance du travail collectif, et sur la vertu d’espérance liée au travail qui permet l’accomplissement de l’œuvre.
Jean-François Guerry.
À SUIVRE…
À LIRE : Le douzième CAHIER DE L’ALLIANCE – Du travail à l’œuvre. Éditions Numérilivre. www.numerilivre.
Abonnements : GL-AMF Cahiers de l’Alliance – 8 rue Gesnouin 92110 Clichy. Trois numéros par an prix du numéro 18,00 €.
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