L’ANNIVERSAIRE
Dans un mois, dans un mois bientôt, déjà ! Le 17 décembre j’ai crié sur tout, sur la route, sur la voiture, sur la nuit trop noire, sur la bête, sur les autres, sur moi, des pourquoi sans réponses, qui laissent seul.
Pas facile de naître, d’être. Encore moins de partir vers l’inconnu seul.
Courbé, je regarde, cette pierre sculptée lisse, sur laquelle glisse mes larmes.
À Paimpol ses cendres sont dans le carré numéro quatre, le carré Vert, la pierre est en granit Rose.
Emmanuelle, la fleuriste la paix soit avec elle, dépose chaque mois les fleurs de sa boutique le Nid fleuri.
À Paimpol, entre les pierres poussent sans cesse les herbes folles qui défient la mort, c’est la nature, il me reste tous les autres qui m’attendent.
Parfois, l’été, un papillon tourne autour de moi joyeux, il s’élève et disparaît dans la Lumière.
Jean-François Guerry.
PARTIR
S’il nous faut naître pour mourir,
il nous faut aussi peut-être mourir pour renaître.
Il n’est pas facile de naître,
comme il n’est pas facile de mourir
car nous avons peur de quitter
la vie que nous connaissons,
pour une vie inconnue.
Et de même qu’il existe des naissances avant terme,
Il y a des morts qui nous semblent bien prématurées.
Mais la vie pousse toujours en avant.
« À moins qu’il ne meure,
le grain ne porte pas de fruit. »
Il nous faut un jour quitter notre manteau d’hiver,
pour vivre un printemps nouveau.
« La vie ne nous est pas ôtée. Elle est transformée. »
Finalement, la mort n’existe pas.
Bien sûr, il y a la mort corporelle
qui fait souffrir et pleurer
mais ce n’est pas la mort spirituelle.
L’homme ne meurt pas.
La mort est un accouchement vers la lumière.
Henri Meunier – Extraits de Partir – Méditations sur la vie – Éditions Gründ.