Hospitalité : Quel verbe accompagne ce mot ? C’est toujours donner ou offrir l’hospitalité, ou bien la recevoir. L’hospitalité est synonyme de rencontre, mais une rencontre qu’on accepte chez soi, un accueil, une réception au risque de l’inconnu car même si on accueille un proche ou un ami déjà rencontré, l’hospitalité suppose de lui faire de la place, de lui permettre de prendre séance dans notre intimité. Entre l’hôte qui accueille et l’hôte qui est reçu, un seul et même mot dit l’unique relation. Courage et espérance joints, contre toutes les peurs de repliement, l’hospitalité appelle forcément la confiance.
L’hospitalité ne connaît pas la demi-mesure car on ne peut pas être hospitalier à moitié. Une hospitalité restreinte ne mériterait plus ce nom. Avant d’être une qualité ou une vertu, l’hospitalité est une attitude. Quand les bras s’ouvrent, c’est complètement. L’hospitalité est ouverture absolue.
« Suis-je le gardien de mon Frère ? ». Dans l’hospitalité, aucun contre-sens n’est possible, je ne suis pas le garde-chiourme de ce frère. Libre, je le veux libre. Mes bras restent ouverts pour ne pas enfermer et aliéner. Hospitalier, je me contente de sauvegarder, de mettre à l’abri, de prendre soin et de partager… mon toit, mon repas, nos espoirs communs. Je te reçois chez moi, tu as tant à me donner, à m’offrir. Reconnaissance.
Illustration : L’hospitalité d’Abraham par Marc Chagall