Fidélité, foi et confiance. Ces trois mots disent la même chose, peut-être en la conjuguant à des temps différents : confiance, au futur, comme un pari sur l’avenir ; fidélité, au passé, comme la mémoire et le maintien ; foi, au présent, et à tous les temps, car vivre c’est avoir foi, foi en la vie, en soi-même et en l’autre, foi en plus grand que soi, et pour ceux qu’on appelle les « fidèles », foi à cette réalité ultime qu’on appelle Dieu. Même pour ceux qui n’y croient pas, il y a toujours foi en quelque chose. Nous avons tous une mémoire qui définit nos fidélités et nous aurons éternellement besoin d’accorder notre confiance car, seuls, nous ne pouvons rien.
La fidélité n’est pas une ancre qui nous immobilise dans la routine ou l’entêtement, c’est plutôt la quille du bateau qui lui donne sa stabilité. La fidélité est ce qui nous permet de ne pas être porté par la vie comme un bouchon au fil de l’eau. La fidélité va avec la constance, la permanence. Comme la quille sous la surface de l’eau, la fidélité, que nous ne voyons pas, maintient l’équilibre de l’embarcation.
Trop souvent, nous ne savons pas à quoi nous sommes profondément fidèles, nous n’en avons pas conscience. Nous nous contentons d’affirmer des fidélités d’opinion, parfois successives, à des hommes ou à des idées. Le long parcours de la vie nous apprendra peut-être à découvrir à quoi nous avons voulu rester fidèles. À quoi ? À l’essentiel. À la force d’aimer. Quand les vicissitudes de la vie nous désorientent, nous fait douter de nos choix, la fidélité est ce qui demeure. Ce n’est pas seulement l’entretien d’une mémoire, elle est surtout une espérance dans ce qui nous fonde et qui, toujours, subsiste. Fidélité primordiale, comme la promesse à tenir de ce qui est premier, éternellement présent.