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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Thierry Didier
DE LA SUBSTITUTION PART IV - Thierry Didier
La substitution a horreur du hasard, elle a un sens, elle est phase avec l'initiation. Devenir autre en restant le même, l'initiation est la métamorphose du vivant, elle implique la substitution. Ce que nous dévoile le grade de Maître.

 

Jean-François Guerry.

 

L

a substitution ne peut porter que sur des choses tangibles : mots, corps, édifices, etc…car ce tangible-là n’a pas la possibilité de s’échapper du réel, et c’est d’ailleurs ce qu’on lui demande. La substitution devient alors, dans la recherche initiatique, le seul moyen d’avancer, parmi des hommes ou des évènements qui nous ressemblent. Car la caractéristique principale du monde initiatique, différencié du monde ordinaire, est de posséder un axe visible, là où le profane évoluera au hasard des circonstances. C’est cet axe autour duquel auront lieu toutes les transformations de l’initié. Il n’est qu’à regarder en détail les circonstances des cérémonies d’initiation à tout degré, elles suivent toujours un axe autour duquel se greffent des évènements particuliers, propres au grade considéré.

Et donc, comment peut-on appeler un changement, un basculement qui respecte le fil rouge de cet axe ? une substitution. Le miracle, au sens large, est aussi selon moi de ce tonneau, substituant un réel à un autre réel, mais dans une passation qui demeure invisible. La substitution est donc magnifiquement symbolisée par la cérémonie d’exaltation, au cours de laquelle le candidat suivra un axe invariable, sans jamais s’en départir, et au sein duquel il subira une substitution qui le verra à terme « reparaître plus radieux que jamais ». Il aura alors pu connaitre des remaniements intimes plus ou moins profonds, mais sans jamais dévier de cet axe qui le ramènera au bout du compte à une position similaire mais non identique, avec néanmoins ce surplus de Connaissance qui en fera un homme à la fois nouveau et identique à celui du début, c’est-à-dire à un homme substitué.Spatialement et géométriquement, on se rend compte que cet axe virtuel est posé dès l’entrée du candidat, et qu’il n’y dérogera pas de toute la cérémonie, ce sera la condition sine qua none à son initiation au grade de maître.

En même temps, diverses postures, déambulations, événements vont s’effectuer, mais toujours au sein même de cet indéfectible axe structurel qui est ici celui de l’analogie. Cette unité sera rendue par le caractère « filaire » du parcours de l’impétrant : celui-ci rentre dans le Temple en son milieu, progresse à reculons et torse nu, c’est-à-dire qu’on travaille sa corporéité en l’alignant sur cet axe géométrique de la loge, simplement en faisant varier les circonstances et les conditions. Il se retourne ensuite devant le cadavre face à l’alignement de ce dernier et l’enjambe. Cet enjambement à une double signification, il permet de visualiser dans sa chair une progression mêlant les 2 corps ; et en même temps cette enjambement permet au candidat de maintenir son positionnement axial, tout en vivant un évènement particulièrement singulier, dans les 2 sens du terme. Cet axe sera l’endroit au sein duquel se vivront les métamorphoses du vivant : nudité partielle (fragilisation), marche à reculons (déséquilibre), arrachage du tablier (violence et soupçon), retournement (désorientation) enjambement (confusion et transformation) coup létal (basculement). Tous ces actes patents se cantonneront selon une ligne irréfragable dont ils ne dérogeront pas, avec toute la puissance qu’une telle restriction impose.

Cantonner ces actes, à la fois sur le temps court de la cérémonie, et l’espace court d’un axe indépassable permet de les sublimer, exactement de la même façon qu’on fait passer un solide directement à l’état gazeux, en augmentant simplement pression et température. Le reste est à l’avenant, à savoir que le coup létal, le gisant, la recherche et la découverte du cadavre, et enfin la régénérescence et le relèvement du nouveau maître poursuivront ce travail filaire. Il peut sembler a priori antinomique de parler de la cérémonie du 3ème degré comme étant celle d’une exaltation, car nous venons en effet de voir en quoi une transformation contrainte, dans le temps et dans l’espace pouvait être efficiente, imposée entre les étroites limites des 2 tenants de l’analogie, représentée au début de la cérémonie par le candidat, et à la fin, quelques mètres plus loin par le nouveau maître. En fait, ce terme d’exaltation se justifie à divers égards qui se recoupent, à savoir qu’on n’est jamais aussi libre qu’à l’intérieur d’un cadre qui nous éprouve en permanence, et que la liberté est donc d’abord intérieure.

Ensuite parce que si le substantif « exaltation » emprunte au latin chrétien exaltatio « action de s'élever, de se dresser », il signifiera aussi, lors de l’avènement de la chimie moderne (1680) « se dépouiller de toutes choses impures ». L’analogie avec la chimie organique est frappante : on parle d’exaltation et de sublimation lorsque, je le répète, un corps passe directement de l’état solide à l’état gazeux, avec l’évidente comparaison sacrificielle qui fait passer, par l’holocauste biblique, de la consumation de la matière lourde et grossière du sacrifié à l’avènement des cendres minérales, mais surtout de l’esprit, léger et subtil qui caractérise son humanité. Mais l’exaltation, toujours par analogie à la chimie organique,  permet aussi  une catharsis, en séparant , à partir d’un même objet , ce qu’il y a en lui d’invariant, d’insécable, de noble, et les « vices,  impuretés », ou métaux qui y sont accolés, et qui , eux, resteront au fond de la cornue  : « La chair quitte les os […] Tout se désunit »  reflètera ainsi à la fois une forme de spiritualisation de l’initié,  par l’extirpation des métaux parasites, et recomposant ensuite, par la, concrétion, le  nouveau corps purifié , c’est-à-dire le nouveau maître. Sur le plan métaphysique, la substitution de l’initié se comprend facilement.

Thierry Didier.

DE LA SUBSTITUTION PART IV - Thierry Didier

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