Le 10 décembre je vous parlais de la Concorde, en complément de mes réflexions, je vous propose celles du Frère Yves Véret avec son aimable autorisation sur le même thème.
Cette Concorde qui est le titre de l’hymne national du Gabon, ce texte fût écrit après la réélection très controversée du Frère Ali Bongo à la Présidence du Gabon.
JF.
La Concorde (hymne national gabonais), Davantage qu’un hymne, une Grande idée…
Principes du droit et de la nature des gens de Mr De Wolf (Amsterdam) – 1737 - traduction Mr Former
« La concorde est l’identité des sentiments. La discorde leur diversité. Il y a concorde soit dans l’unanimité, soit dans la pluralité, lorsque ceux qui ont été d’avis différents, acquiescent, conformément aux lois de la société, à ce que le plus grand nombre décide. Mais il y a discorde lorsque les « associés » contreviennent aux lois et refusent de se soumettre à la pluralité bien qu’il soit édicté qu’elle est suffisante pour décider. La concorde doit régner dans les sociétés, et elle en est le plus ferme soutien.
Quand les forces d’un seul ne suffisent plus pour arriver à un but fixé, la nature elle-même nous y invite et nous en trace la route, ayant véritablement formé les hommes pour la société ».
Uni dans la Concorde et la fraternité
Éveille toi Gabon, une aurore se lève,
Encourage l'ardeur qui vibre et nous soulève !
C'est enfin notre essor vers la félicité.
C'est enfin notre essor vers la félicité.
Éblouissant et fier, le jour sublime monte
Pourchassant à jamais l'injustice et la honte.
Qu'il monte, monte encore et calme nos alarmes,
Qu'il prône la vertu et repousse les armes.
Uni dans la Concorde et la fraternité
Éveille toi Gabon, une aurore se lève,
Encourage l'ardeur qui vibre et nous soulève !
C'est enfin notre essor vers la félicité.
C'est enfin notre essor vers la félicité.
Oui que le temps heureux rêvé par nos ancêtres
Arrive enfin chez nous, réjouisse les êtres,
Et chasse les sorciers, ces perfides trompeurs.
Nous FM.°. proclamons dans nos loges que les questions politiques et/ou religieuses n’ont pas leur place ; que chaque frère est libre de penser et d’agir selon sa conscience et son cœur hors de notre enceinte sacrée, pourvu qu’il soit en toute circonstance libre et de bonne mœurs.
La concorde donc, l’hymne de tous les gabonais, est pour nous, FM.°., bien davantage qu’un chant d’espérance et d’unité, c’est aussi et surtout une idée, une grande et belle idée. C’est l’idée d’un immense chantier où tous les ouvriers épris du même amour de liberté, d’égalité et de fraternité, se lèvent ensemble pour fustiger l’échec et la médiocrité. Pour diffuser dans le monde profane des rais de lumière chargés d’espoir et de promesses.
Sommes-nous encore des bâtisseurs ? L’étincelle qui nous réunit en ce temple sacré continue-t-elle de briller dehors ? Au-delà des polémiques, des différends, qui secouent nos cités, ne devons-nous pas être à la tâche ? Projeter notre esquisse d’un monde solidaire ? Diffuser au travers de grandes et généreuses idées dans l’espace profane, des recettes de bonheur ?
Une nouvelle année Maçonnique commence. Le chantier fut interrompu. Le vent de la discorde a quelquefois soufflé sans parvenir pourtant à nous décoiffer. Nous devons ramasser nos outils et nous remettre très vite à l’ouvrage avec encore davantage de pugnacité.
L’homme profane et le maçon doivent se réconcilier pour poursuivre le chantier.
Notre hymne annonce l’essor et la félicité, soyons des acteurs engagés à construire. Ramenons les pavés descellés au sein de l’édifice pour fortifier le temple que nous entrevoyons ; devenons des exemples pour nos frères profanes, la référence première garante d’unité et de prospérité.
C’est au-delà d’un vœu une nécessité absolue, et nous devons nous résoudre, plus que jamais, à avancer unis et solidaires vers la lumière, le front levé, l’affront lavé diront certains, mais la tâche est colossale et nous devons retrousser nos manches.
Nous sommes des bâtisseurs, et notre regard porte bien au-delà de la ligne d’horizon, vers un devenir qui garantira la liberté et l’épanouissement des hommes.
La concorde est donc une grande, une très grande idée.
Cependant, rien de grand ne se construit sur le sentiment de l’échec. Dans et grâce au travail nous relevons de nouveaux défis, nous fabriquons de nouvelles fondations, plus grandes, plus solides, plus prospères, sur lesquelles s’érigera dans un futur proche une solide bâtisse pour abriter durablement un monde nouveau, harmonieux et prospère. Voilà l’idée qui affleure sous le symbole de l’hymne. Voici le chantier sur lequel nous devons plancher.
Que cette année nouvelle, mes BAFF, soit celle de la concorde et du rassemblement afin que nous redevenions enviables et dignes dans la cité, afin que resplendissent encore nos trois luminaires, Sagesse, Force et Beauté…
YVES VERET