DE L’APOCALYPSE
L’e genre apocalyptique s’inscrit dans la continuité du genre prophétique. Les visions de Jean sur l’île de Patmos n’ont de valeur que par le symbolisme qu’elles véhiculent jusqu’à nous.
Les francs-maçons et particulièrement ceux du Rite Ancien et Accepté y font référence dans leur chaîne de symboles initiatiques, en évoquant l’ancienne et la nouvelle alliance.
C’est ainsi que depuis les débuts de la franc-maçonnerie il existe des loges dites de Saint-Jean et que la Bible dans ces loges est une des trois grandes lumières, cette Bible, volume de la loi sacrée est ouverte au prologue de l’évangile ésotérique de Jean, elle est ouverte à midi plein, quand le soleil est à son zénith. Alors seulement l’espace est sacralisé et les travaux peuvent êtres ouverts.
Le prologue de Jean, parle au franc-maçon de verbe et de lumière, les écrits ésotériques attribués à Jean inspirent l’imagination des francs-maçons, ils sont des guides pour son développement personnel, et son ambition de transformer le monde, l’univers entier. En réalisant en lui la construction d’une harmonie intérieure, il aspire à en diffuser quelques rayons autour de lui.
L’union fraternelle des francs-maçons n’est donc pas un corporatisme lié à la protection d’une quelconque matérialité ou de privilèges, même, si comme dans chaque association il y a de temps à autre quelques loups dissimulés au milieu des agneaux. La franc-maçonnerie n’est pas non plus une secte, la porte d’entrée du temple n’est pas ouverte facilement à tous, mais la porte de sortie reste en permanence ouverte, les francs-maçons ont trop de respect de la liberté, pour retenir en leur sein ceux qui n’y sont pas l’aise.
Il s’agit donc bien d’une fraternité ouverte à tous les hommes libres et de bonne mœurs, pour peu qu’ils aient la volonté de travailler pour le bien commun et qu’ils s’efforcent d’êtres exemplaires. Les francs-maçons sont épris de l’équité et de la justice qui libère l’homme, vertus essentielles auxquelles le franc-maçon travaille sans relâche, il y ajoute naturellement toutes les autres vertus cardinales, et les couronne des vertus théologales de foi, d’espérance et de charité sachant que cette dernière dépasse toutes les autres qui sans elle seraient inutiles.
La franc-maçonnerie s’enrichit de toutes les différences, son champ d’action est sans limite, tous les hommes, toutes religions, de toutes les sensibilités ont leur place dans le temple de l’esprit qui n’a pas de bornes. Ils se retrouvent dans une religion universelle, primordiale au sens guénonien du terme.
La franc-maçonnerie relie et ne sépare pas tous les hommes et les femmes qui ont en eux la foi de leur possible perfectionnement individuel, de leur élévation spirituelle, qu’ils soient croyants ou non au sens religieux du terme. On trouve en son sein des agnostiques, des athées épris de spiritualité ils ont tous en commun l’amour du prochain et de l’humanité toute entière.
C’est en ce sens que l’imagerie puissante de l’apocalypse de Jean, est une source intarissable à laquelle chacun peut s’abreuver pour lui donner le sens qui est le sien et peut-être un sens à sa vie, apercevoir derrière cette vision, cette révélation, l’ordre après le chaos, la lumière qui jaillit des ténèbres.
JF.
CITATIONS EXTRAITS DE L’APOCALYPSE DE JEAN
I-7 « Il vient avec les nuées, chacun le verra, même ceux qui l’ont transpercé. »
I-15 « Sa voix est comme la voix des grandes eaux. »
I-6-7 « Celui qui détient la clé de David ; s’il ouvre, nul ne fermera, s’il ferme, nul n’ouvrira. »
I-7-19 « Ceux que j’aime je les semonce et les corrige. »
II-14-8 « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande. »
IV-21-1- « Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle- la Jérusalem nouvelle. »
IV-21-5 « Voici, je fais l’univers nouveau. »
Les Contemplations : Au bord de l’infini – IV-
Écoutez. Je suis Jean. J’ai vu des choses sombres.
J’ai vu l’ombre infinie où se perdent les nombres,
J’ai vu les visions que les réprouvés font,
Les engloutissements de l’abîme sans fond ;
J’ai vu le ciel, l’éther, le chaos et l’espace.
Vivants ! Puisque j’en viens, je sais ce qui s’y passe ;
Je vous affirme à tous, écoutez bien ma voix,
J’affirme même à ceux qui vivent dans les bois,
Que le seigneur, le Dieu des esprits des prophètes,
Voit ce que vous pensez et sait ce que vous faites.
C’est bien. Continuez, grands, petits, jeunes, vieux !
Que l’avare soit tout à l’or, que l’envieux
Rampe et morde en rampant, que le glouton dévore,
Que celui qui faisait le mal, le fasse encore,
Que celui qui fût lâche et vil, le soit toujours !
Voyant vos passions, vos fureurs, vos amours,
J’ai dit à Dieu : « Seigneur, jugez où nous en sommes.
Considérez la terre et regardez les hommes.
Ils brisent tous les nœuds qui devaient les unir. »
Et Dieu m’a répondu : « Certes, je vais venir ! »
Victor HUGO à Serk Juillet 1853.